BOCA RATON - Directeur général des Hurricanes de la Caroline, Don Waddell se fiche éperdument des critiques associées aux célébrations orchestrées par ses joueurs à la suite des victoires signées devant leurs partisans au PNC Arena.

 

Et il sourit à belles dents lorsqu’on lui demande comment il compose avec le quolibet de «couillons» accolés à ses joueurs en raison de ces célébrations qui déplaisent à certains puristes du hockey. Des puristes qu’on pourrait aussi facilement qualifier de dinosaures... mais bon!

 

« La seule chose qui me titille un peu c’est que certaines personnes m’identifient maintenant comme le couillon en chef de cette équipe. Ça passe mieux quand on gagne comme nous le faisons », a convenu en riant le patron des Canes.

 

Et pour gagner, les Canes gagnent. Souvent. Trop souvent d’ailleurs au goût du Canadien et de leurs partisans qui auront les yeux rivés sur Boston où les Hurricanes rendent visite aux Bruins mardi.

 

En prime : les Canes gagnent dans la bonne humeur.

 

« C’est une des clefs de nos récents succès. Nous avons amélioré notre équipe en cours de saison avec l’acquisition de Nino Niederreiter qui nous a donné plus de punch à l’attaque. Mais il ne faut pas oublier que nous avons 13 joueurs au sein de notre formation qui n’étaient pas avec nous l’an dernier. Il a donc fallu du temps pour développer une cohésion entre eux », a souligné Waddell.

 

Après avoir amorcé la saison avec quatre victoires en cinq matchs (4-0-1), les Canes ont connu une séquence difficile de 21 revers en 32 parties (11-17-4). Séquence qui s’est terminée le 29 décembre avec un blanchissage (2-0) encaissé aux mains des Devils du New Jersey.

 

Depuis, c’est la joie!

 

Avant de croiser les Bruins mardi, les Canes surfaient sur une séquence de 25 gains en 33 matchs (25-6-2) qu’ils ont amorcée les 31 décembre et 3 janvier dernier avec des gains consécutifs aux dépens des Flyers de Philadelphie.

 

« Les célébrations organisées par nos joueurs pour souligner les victoires sont à leur image. Elles reflètent la bonne humeur qui règne dans notre vestiaire. Une bonne humeur qui se transporte sur la patinoire. Ces gars-là sont unis. Ils gagnent en équipe parce qu’ils sont tous convaincus de nos chances de gagner et qu’ils sont prêts à faire ce qui doit être fait pour gagner. Il ne faut pas minimiser l’impact positif d’un climat comme celui qui prévaut au sein de notre groupe. Le talent c’est important. Les plans de matchs aussi. Tout comme la tenue des gardiens et l’efficacité du jeu défensif. Mais un groupe uni dans une même cause peut surprendre bien du monde. Et je crois que c’est exactement ce que nous faisons cette année: nous surprenons bien du monde », d’insister le directeur général.

 

Défense étanche

 

Parlant des gardiens, Don Waddell insiste sur la contribution obtenue de Curtis McElhinney, que les Hurricanes ont réclamé le 2 octobre dernier lorsque les Maple Leafs l’ont soumis au ballottage, et de Petr Mrazek, embauché l’été dernier à titre de joueur autonome.

 

« Nous savions que nous étions vulnérables à cette position et ces deux acquisitions nous rapportent de gros dividendes », convient Waddell.

 

À 35 ans, McElhinney connaît une saison sensationnelle avec 17 victoires en 25 matchs, une moyenne de 2,24 buts alloués par partie et une efficacité de 92,3 %. Avant de croiser les Bruins, McElhinney surfait sur une séquence de six gains en sept matchs. Il avait limité l’adversaire à deux buts et moins à six occasions lors de cette séquence.

 

Bien qu’ils comptent sur des attaquants talentueux en Sebastian Aho, Teuvo Teravainen et Nino Niederreiter, sans oublier le bon vieux capitaine Justin Williams qui a fracassé la barre des 40 points et s’approche du plateau des 20 buts, les Canes avaient marqué – avant les matchs de mardi – 195 buts cette saison. C’est trois de moins que la moyenne dans la LNH.

 

Inversement, ils n’ont accordé que 174 buts, soit 24 de moins que la moyenne de la Ligue.

 

Gradins plus remplis

 

Si les acquisitions des deux gardiens donnent de bons dividendes aux Hurricanes, les victoires qu’ils ont contribué à multiplier permettent aux Canes de gagner en popularité.

 

Ou de regagner en popularité puisqu’ils ont été très populaires en 2005-2006 lorsqu’ils ont fait défiler la coupe Stanley pour la première fois de son histoire en Caroline.

 

Les Hurricanes sont passés par toutes les gammes d’émotions depuis qu’ils sont déménagés de Hartford en 1997-1998. L’équipe a disputé ses matchs locaux des deux premières saisons dans l’anonymat de Greensboro. Mais une fois installés à Raleigh, les Canes ont pris part à la grande finale (2001-2002) et ont gagné la Coupe trois saisons plus tard. Les amateurs qui croyaient que ces succès se répéteraient d’année en année ont ensuite dû composer avec bien des difficultés.

 

S’ils parviennent à accéder aux séries, les Hurricanes mettront fin à une disette de 10 saisons consécutives. Depuis la conquête de la coupe Stanley, ils ont donc offert du hockey des séries une seule fois à leurs partisans en 13 ans.

 

« Nous ne les avons pas beaucoup gâtés au fil des dernières années et les mauvaises performances ont entraîné des baisses de popularité. Dans un marché non traditionnel, il faut offrir des victoires pour générer l’intérêt. Les succès de cette année et l’attention accordée aux célébrations d’après-match se sont traduits par une hausse de 11 % des foules à nos matchs locaux. Il y a encore du travail à faire, mais les succès de cette année sont cruciaux pour l’organisation. Ceux qui contestent les célébrations ne comprennent pas notre réalité. L’effervescence que procurent les célébrations attire de nouveaux fans qui apprennent ainsi à découvrir le hockey où à redécouvrir l’équipe. Le hockey, nos joueurs qui ont du plaisir sur la glace, les victoires et les célébrations, tout ça est essentiel aux succès de l’équipe sur le plan sportif et sur le plan des affaires », a conclu Don Waddell.