BOCA RATON - Contrairement aux dernières années, la réunion des directeurs généraux de la LNH ne se tient pas sur un fond de controverses.

 

Marc Bergevin et ses homologues ne sont pas débarqués dans le sud de la Floride en brandissant les poings et en contestant des décisions qui ont fait mal à leurs clubs par le biais de buts accordés à des adversaires ou refusés à leur équipe dans le cadre d’obstruction sur les gardiens, soit par le biais de suspensions imposées ou non dans le cas de coups dangereux à la tête.

 

« La Ligue s’assure de répéter tous les ans que les choses vont bien, que le hockey n’a jamais été meilleur et je dois être d’accord cette année », a convenu le directeur général des Jets de Winnipeg Kevin Cheveldayoff.

 

Parce qu’il n’y a pas de crise à gérer, les directeurs généraux se pencheront jusqu’à mercredi sur des moyens d’améliorer le jeu et les cadres du jeu.

 

À ce titre, ils étudieront dès mardi le bien-fondé d’installer des cadrans dans les coins de patinoire afin que les joueurs soient plus conscients du temps à écouler dans une période, voire dans un avantage – ou désavantage – numérique.

 

« Nous avons eu recours à ces cadrans dans le cadre de nos deux derniers matchs en plein air. Les réactions des joueurs et des entraîneurs ont été très positives d’où l’intérêt de présenter ça aux directeurs généraux », a indiqué Mike Murphy, le vice-président aux opérations hockey de la LNH.

 

Ce projet représenterait une belle amélioration. Les cadrans surplombant les patinoires étant de plus en plus gros – et parfois gigantesques – ils sont difficiles à voir de la patinoire. Pis encore, une foule d’informations et de publicités se succèdent à un rythme fou durant les matchs, ce qui complique davantage les choses pour les joueurs.

 

« Dans certains amphithéâtres, les informations sur le temps à écouler sont aussi présentées sur les anneaux qui ceinturent les gradins. Mais une foule d’animations sont aussi diffusées sur ça. En ayant des cadrans dans les coins de patinoire, on aiderait les joueurs », a ajouté le commissaire adjoint Colin Campbell.

 

Au basketball, que ce soit dans la NBA ou dans les ligues collégiales, des cadrans sont installés au- dessus des paniers pour indiquer aux joueurs le temps qu’il reste pour tirer.

 

L’idée de faire la même chose dans au hockey est plus qu’intéressante. Elle est peut-être même nécessaire.

 

Les cadrans viendraient amputer de l’espace publicitaire sur les bandes. Mais les coins de patinoire sont habituellement réservés au service de marketing de la LNH. Ce qui devrait diminuer les tollés des équipes.

 

Révision vidéo pour pénalités majeures

 

Les arbitres peuvent consulter les reprises vidéo seulement dans les cadres des contestations logées par les entraîneurs et dans les cas de décisions serrées sur des rondelles touchées au-delà la hauteur permise et de rondelles « bottés » par des joueurs avec leurs patins.

 

Les directeurs généraux débattront de la possibilité d’étendre ces consultations dans le cadre de pénalités majeures ou de double-mineures pour bâton élevé.

 

« Je suis en faveur de tout ce qui aide à avoir le plus de décisions exactes sur la patinoire. Quand ton équipe écope une pénalité pour bâton élevé alors que le joueur adversaire a été touché par un de ses coéquipiers, ce n’est pas correct. On a les moyens pour rendre les décisions justes, on n’a qu’à les utiliser », a mentionné le DG du Canadien Marc Bergevin dont l’équipe a été victime d’une telle situation cette saison.

 

« Je suis d’accord avec les contestations comme nous l’avons décidé au cours des dernières années, mais je suis aussi un apôtre du fait qu’on doive garder une place pour le jugement des arbitres avec les erreurs que cela peut entraîner de temps en temps. J’ai hâte qu’on discute de ce point », a répliqué Kevin Cheveldayoff.

 

Accorder plus de poids à une victoire en temps réglementaire en soustrayant les gains en prolongations dans le calcul des victoires pour départager les clubs à égalité au chapitre des points sera aussi étudié.

 

Chara-Kane

 

S’il est vrai que le règlement 48 n’est pas au centre des discussions, il y a tout de même eu le dossier Zdeno Chara – Evander Kane qui a fait jaser la semaine dernière. En raison de la mise en échec qui s’est bel et bien soldée par un coup à la tête, mais aussi en raison de la décision de la LNH de ne pas même convoquer le défenseur des Bruins.

 

Responsable du bureau de sécurité des joueurs George Parros a défendu cette décision bec et ongles.

 

« Sur le jeu, Chara frappe avec l’épaule et en aucun temps ne se déplace-t-il pour obtenir un coup direct à la tête, bien qu’elle soit touchée à la suite d’un contact initial. Inversement, Kane change sa position à la dernière seconde et il se rend plus vulnérable. À mes yeux, c’était la décision à prendre », a plaidé Parros qui n’a eu aucun mal à convaincre les 31 directeurs généraux.

 

Sur le dossier du coup de bâton qu’Evgeny Malkin a tenté d’asséner à la tête de Michael Raffl des Flyers de Philadelphie, Parros a balayé du revers de la main mes prétentions selon lesquelles le geste méritait plus qu’un match de suspension en raison des conséquences potentielles très graves.

 

« C’est la première suspension du genre imposée par la LNH en ce sens qu’on a puni un geste sans qu’il y ait de conséquence. Oui il a balancé son bâton dangereusement et oui s’il avait atteint son adversaire il aurait été suspendu pour très longtemps. Mais il ne lui a pas touché. Et comme il n’y avait pas de précédent sur lequel me baser, là on en a un. »

 

Parlant de commotions, le directeur général du Lightning de Tampa Bay Julien BriseBois a indiqué qui lui et les membres de son groupe de travail ont étudié les moyens à prendre pour améliorer la sécurité des gardiens.

 

« Selon les relevés de la Ligue, les commotions cérébrales sont à la baisse sauf pour les gardiens. On nous a informés sur les améliorations que les équipementiers tentent d’apporter aux masques afin qu’ils protègent mieux les gardiens en cas d’impact. C’est un sujet important et nous suivrons l’évolution du dossier », a indiqué BriseBois.

 

Hommages à Lindsay, Burke et Smith

 

Chaque année lors de la réunion du mois de mars, la LNH rend hommage à un ou des anciens directeurs généraux.

 

Lundi soir, Brian Burke et Neil Smith qui ont travaillé de longues années à la barre de plusieurs formations étaient les invités d’honneur.

 

La LNH a aussi souligné le décès de l’illustre Ted Lindsay.

 

« C’était toujours un honneur que de se retrouver autour de lui. C’était un gars qu’il faisait bon côtoyer. Il a toujours été près des Wings. Il venait régulièrement dans le vestiaire pour parler aux joueurs, aux entraîneurs et aussi à tout le personnel de soutien. Il adorait le hockey. Il adorait parler de hockey. Il était toujours au courant des dernières nouvelles et suivait les développements du jeu vers ce qu’il est devenu aujourd’hui », a témoigné Ken Holland le directeur général des Red Wings de Detroit.

 

La réunion se poursuivra mardi et mercredi.