Les gardien les plus surprenants
Publié
Mise à jour
COLLABORATION SPÉCIALE
Avant de plonger dans le vif du sujet, une explication rapide des buts sauvés, une des meilleures et plus importantes statistiques disponibles pour analyser le jeu d'un gardien et une partie clé de l'analyse qui va suivre. Les chiffres traditionnels, comme le taux d'arrêt et la moyenne de buts alloués, sont de bons indicateurs, mais ça ne prend pas en contexte les différentes situations. Est-ce qu'un taux d'arrêt de ,920 derrière la meilleure défense de la LNH est vraiment plus impressionnant qu'un ,910 derrière une équipe qui accorde 10 tirs supplémentaires par match?
Les buts attendus cherchent à répondre à cette question en incluant le jeu défensif devant chaque gardien à l'équation. Premièrement, nous regardons les buts attendus qu'affronte chaque gardien. Ça prend en compte la qualité et la quantité de tirs affrontés pour estimer combien de buts un gardien moyen accorderait avec cette charge de travail. Puis, on compare ce total avec le nombre de buts accordés. La différence entre les deux chiffres représente donc combien de buts un gardien a théoriquement sauvés à son équipe.
Prenons par exemple Samuel Montembeault et Ilya Samsonov. Les deux gardiens ont une moyenne de buts alloués identique de 3,12 cette saison, mais je ne surprends personne si je vous dis que Montembeault fait face à beaucoup plus de danger derrière la défense inexpérimentée du Canadien que Samsonov. Résultat, Montembeault affronte 3,40 buts attendus par match, comparativement à 2,66 pour Samsonov. En buts sauvés, ça veut dire que Montembeault accorde 0,28 but de moins par match relativement aux attentes, ou 0,28 but sauvé, tandis que Samsonov en accorde 0,46 de plus qu'attendu, ou moins-0,46 but sauvé.
Ceci étant dit, voici quelques-uns des gardiens les plus surprenants dans la LNH cette saison.
Après avoir passé la majorité de sa carrière à alterner entre la Ligue américaine et la LNH, Charlie Lindgren a brillé en cinq matchs avec les Blues de St. Louis en 2021-2022, repoussant 113 des 118 tirs qu'il a affrontés, remportant chacun de ses cinq matchs. Un petit échantillon, certes, mais ça a été suffisant pour obtenir un contrat de 3 ans, d'une valeur de 1,1 million $ par saison avec les Capitals, lui permettant finalement de s'établir comme un gardien de la Ligue nationale à temps plein. Comme auxiliaire à Darcy Kuemper en 2022-2023, il a offert une performance respectable avec une moyenne de buts alloués de 3,05 en 26 départs, mais il s'avère que ce n'était que le premier acte de son éclosion tardive.
Cette saison, Lindgren s'est carrément emparé du rôle de partant à Washington. Il est le seul des trois gardiens des Capitals avec un taux d'arrêt supérieur à ,900 cette saison et une moyenne de buts alloués en dessous de 3,00. Il a obtenu le départ dans 14 des 18 derniers matchs des Capitals, qui sont dans une chaude lutte pour une place en séries. Ses 4 blanchissages le placent aussi à égalité au 5e rang cette saison.
Avant que la saison commence, les partisans des Sabres avaient beaucoup d'attentes envers Devon Levi. Un jeune gardien qui avait remporté 5 de ses 7 premiers départs après sa carrière collégiale avec Northwestern l'an dernier, il avait l'opportunité d'être le partant pour une jeune équipe qui avait de grandes attentes après une saison encourageante. Il était le gardien des Sabres qui était repêché en premier dans la majorité des pools et se retrouvait parmi les favoris pour le trophée Calder. Ça n'a malheureusement pas été comme prévu pour Levi, qui a même été relégué à la Ligue américaine pour un certain temps. C'est plutôt Ukko-Pekka Luukkonen, un choix de 2e ronde en 2017, qui s'est emparé du rôle de numéro un.
Luukkonen, un cauchemar pour les correcteurs automatiques de ce monde, a connu une première moitié de saison assez ordinaire, avec un taux d'arrêt de ,892 et une moyenne de buts alloués de 3,13 en date du 31 décembre. Mais depuis le jour de l'an, il se retrouve parmi les meilleurs gardiens du circuit Bettman. Son dernier départ, une défaite contre les Oilers où il a accordé 8 buts, est loin d'être idéal, mais c'était seulement la 2e fois en 27 matchs où il a accordé plus de trois buts. Et malgré cette avalanche de buts, il est 2e dans la LNH en buts sauvés depuis le début de 2024.
Des gardiens qui se démarquent en 2024Les Sabres, à moins d'un miracle, n'ont pas réussi leur poussée vers les séries cette saison, mais le jeu de Luukkonen, qui vient tout juste d'avoir 25 ans, est un signe encourageant pour une jeune équipe dynamique. Avec Tampa Bay qui commence à montrer des signes de faiblesses et l'implosion des Sénateurs, l'opportunité de grimper dans l'Atlantique est là. Buffalo a un pourcentage de points de ,561 depuis le 1er janvier, ce qui serait suffisant pour la dernière place disponible dans l'Est cette saison. Si Luukkonen peut continuer sur sa lancée l'an prochain et que les jeunes comme Zach Benson, Bowen Byram, Owen Power, et autres continuent de progresser et maturer, les Sabres pourraient être une équipe à surveiller l'an prochain.
Réclamé au ballotage au début de la saison dernière, Connor Ingram en a montré assez aux Coyotes pour mériter une entente de 3 ans d'une valeur totale de 5,85 millions $ cet été, un contrat raisonnable pour un auxiliaire. À 26 ans (il aura 27 le 31 mars), Ingram est encore jeune, et il prouve cette saison qu'il n'a pas encore fini de progresser.
Ingram se démarque surtout par sa capacité à repousser les tirs du bas de l'enclave, d'où plus de 50 % des buts sont marqués dans la LNH chaque saison. Son taux d'arrêt de ,830 face aux tirs à bout portant le place au 5e rang cette saison, et un seul gardien partant le devance : Ilya Sorokin, avec ,838. Le reste du top-5 est composé de Laurent Brossoit, Semyon Varlamov, et Anthony Stolarz, tous de clairs numéros 2 pour leurs clubs respectifs. Sa capacité à repousser les meilleures chances des adversaires lui a permis d'obtenir 6 jeux blancs, le plaçant à égalité avec Tristan Jarry au premier rang cette saison, toute une performance considérant la défensive poreuse des Coyotes, qui se classe au 26e rang en buts attendus accordés par match. Pas mal pour un joueur réclamé au ballotage.
Mention honorable : Jake Allen
Ah, qu'est-ce qu'aurait pu être cette saison pour les Devils si Jake Allen avait été acquis plus tôt? Selon plusieurs rapports, Allen n'a accepté qu'à la date limite de lever sa clause de non-échange pour se diriger au New Jersey et il a immédiatement brillé. Même après avoir accordé 5 buts aux Sénateurs, Allen a un taux d'arrêt de ,923 et une moyenne de buts alloués de 2,41 en 5 départs pour sa nouvelle équipe, faisant de lui le seul gardien du club avec une moyenne de buts sauvés positive cette saison (+0,59). En fait, avant l'acquisition d'Allen, les portiers des Devils combinaient pour une moyenne de buts sauvés de -0,24, bon pour le 30e rang.
C'est malheureusement trop peu trop tard pour les Devils, qui sont 6 points derrière les Red Wings, qui occupent la dernière place en séries, et tous les clubs devant le New Jersey ont soit joué autant de matchs qu'eux, ou ont des matchs en main. Sportlogiq estime leurs chances de se qualifier au tournoi printanier à un maigre 2,7 %. Que ce soit Allen ou une autre option, si les Devils avaient été cherchés un gardien plus tôt, ils pouvaient facilement être dans la course, mais hélas, ils vont fort probablement rater les séries, un résultat très décevant après une saison de 112 points l'an dernier.