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RÉSULTATS

Les révélations de l'année dans la LNH selon le RDS.ca

Alexis Lafrenière, Yegor Sharangovich, Quinton Byfield, Wyatt Johnston et Juraj Slafkovsky Alexis Lafrenière, Yegor Sharangovich, Quinton Byfield, Wyatt Johnston et Juraj Slafkovsky - RDS
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Certaines des plus belles révélations que nous a offertes la présente campagne de la LNH ne seront pas récompensées par un trophée, en juin prochain. Qu'à cela ne tienne, leur belle performance individuelle en 2023-2024 ne doit pas pour autant être passée sous silence.

À l'opposé, des joueurs que l'on voyait devenir des pièces importantes du casse-tête de leur club ont plutôt causé des maux de tête à leur groupe d'entraîneurs lors des six derniers mois.

Le RDS.ca propose aujourd'hui ses candidats au titre de « Révélation de l'année » dans le circuit Bettman, avant d'enchaîner mercredi avec celui beaucoup moins glorieux de « Déception de l'année ».

LES RÉVÉLATIONS

Quinton Byfield, Kings de Los Angeles
Ailier droit – 21 ans 

Dans le rôle bien plus effacé qu'il occupait en 2022-2023, Byfield, 2e choix au total du repêchage de 2020, nous avait offert quelques indices démontrant que ses habiletés de passeur allaient éventuellement se transposer dans la meilleure ligue au monde. 

Sa modeste production de trois buts (mais de 19 mentions d'aide, en revanche) en 53 matchs pouvait être satisfaisante ou inquiétante. En somme, les avis divergaient encore à son sujet durant l'entre-saison.

Les Kings auront bien fait de prendre leur temps avec le colosse de 6 pieds 5 pouces. Dès le mois d'octobre à sa troisième campagne chez les pros, Byfield a forcé la main de l'entraîneur-chef Todd McLellan en devenant une clé de la possession de rondelle en zone offensive. Sa place aux côtés du capitaine Anze Kopitar et du franc-tireur Adrian Kempe, ainsi que son utilisation de 2:30 supérieure à l'année dernière (de 14 minutes et des poussières à 16:30), Byfield ne les a pas volées D'ailleurs, son agilité pour un patineur de son gabarit, sa fougue en échec-avant et son dynamisme ont fait en sorte que cette unité est demeurée une constante à L.A. même dans la foulée du congédiement de McLellan menant à son remplacement par Jim Hiller durant la pause du match des étoiles.

Le meilleur reste à venir pour l'ancienne vedette des Wolves de Sudbury, et le plus beau dans l'histoire pour les Kings est que le profil de Byfield cadre parfaitement avec le hockey plus robuste et plus exigeant qu'est celui des séries éliminatoires. Celui qui voudra intimider le grand no 55 de Los Angeles aura intérêt à se lever de bonne heure.

Yegor Sharangovich, Flames de Calgary
Centre/Ailier gauche – 25 ans

L'excellent rendement de Sharangovich n'est pas complètement sorti du champ gauche; après tout, il avait déjà connu une campagne de 24 buts en 76 matchs à sa deuxième année dans l'uniforme des Devils du New Jersey, en 2021-2022.

Mais en se montrant aussi polyvalent et indispensable, le Biélorusse vient d'inscrire à l'encre indélébile son nom parmi les jeunes joueurs composant le noyau des Flames à moyen et long termes. 

Non seulement Sharangovich a-t-il appris à faire confiance à son excellent tir des poignets dès sa première saison en Alberta, mais il s'est aussi affirmé comme un attaquant que peut envoyer dans la mêlée Ryan Huska dans toutes sortes de situations. En infériorité numérique, à la pointe sur l'attaque massive, en mode protection d'avance ou lorsque les Flames sont à la recherche du but égalisateur, Sharangovich n'est jamais bien loin.

Avec douze parties à faire au calendrier de Calgary, le plateau des 30 buts semble être une quasi certitude pour celui qui peut évoluer tant au centre qu'à l'aile gauche.

Cette trouvaille de Craig Conroy réalisée en marge du repêchage en juin 2023 est rien de moins qu'un coup d'éclat, surtout lorsqu'on considère que le directeur général de première année avait les mains liées, sachant pertinemment que Tyler Toffoli n'avait pas l'intention de renouveler son entente avec les Flames.

Alexis Lafrenière, Rangers de New York
Ailier gauche – 22 ans

De nombreux observateurs ont eu la mèche plus courte avec Lafrenière qu'avec Quinton Byfield, sélectionné tout juste derrière lui à l'encan de 2020.

Ça prend une solide carapace et un bon entourage pour arriver à se distancer du tourbillon de critiques qui peut déferler sur un premier choix au total lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu dans un marché aussi passionné qu'est celui de New York.Alexis Lafrenière

Cette excellente quatrième saison dans la LNH est la preuve que Lafrenière a maintenu la bonne attitude malgré des résultats en demi-teinte jusque-là pour un espoir aussi prometteur qu'il l'était à sa sortie des rangs juniors.

En 2023-2024, le Québécois a réellement trouvé sa niche du côté gauche d'un duo qui avait déjà fait ses preuves, celui d'Artemi Panarin et Vincent Trocheck. Durant ses saisons de 19 à 21 ans, plusieurs des plus beaux flashs offerts par Lafrenière étaient survenus à trois contre trois, lorsque l'espace qui lui était alloué lui conférait la chance de mettre de l'avant ses plus beaux atouts.

On peut certainement affirmer que dans la dernière année, Lafrenière a appris non seulement à tirer son épingle du jeu à cinq contre cinq, mais à devenir une menace constante. Ceux qui se plairont à identifier Panarin comme étant la principale raison de ses succès auront peut-être envie de se raviser en apprenant que ses 39 points à égalité numérique représente un plus haut total, au moment d'écrire ces lignes, que des attaquants de pointe comme Steven Stamkos, Alex Ovechkin, Kevin Fiala, Brad Marchand et Clayton Keller.

Il n'y a aucune raison pour Peter Laviolette de modifier la quintette principale des Rangers à 5 contre 4  – Panarin, Trocheck, Mika Zibanejad, Chris Kreider et Adam Fox travaillent trop bien ensemble pour changer quoi que ce soit – mais il est permis de croire qu'avec sa remarquable éclosion des six derniers mois, Lafrenière goûtera à la première unité de l'avantage numérique tôt ou tard.

Thomas Harley et Wyatt Johnston, Stars de Dallas
Défenseur – 22 ans / Centre – 20 ans

Harley n'est assurément pas le seul jeune patineur des Stars dont la candidature mérite une mention sur cette liste. De fait, le centre de 20 ans Wyatt Johnston obtient une mention plus qu'honorable compte tenu de l'importance qu'il revêt pour les Stars à sa deuxième saison.

Mais les ajustements à apporter pour s'illustrer à la position de défenseur dans la LNH sont tels que l'arrière américain a préséance sur son coéquipier.

Produit de la Ligue junior de l'Ontario, Harley a été en mesure de générer de l'attaque en provenance de la ligne bleue partout où il est passé. De penser qu'il pourrait égaler ces prochaines semaines sa meilleure production de buts (18, avec Mississauga en 2019-2020) donne toutefois une idée de l'ampleur de ce qu'il a accompli en 2023-2024. Les 15 filets de Harley – il en comptait un seul en 40 matchs dans la LNH avant cela – s'accompagnent de 25 mentions d'aide, et d'un différentiel de plus-21.

La qualité de son jeu défensif l'an dernier demeurait trop imprévisible pour que les Stars ne lui offrent du temps de jeu qui aurait justifié sa présence avec le grand club. L'organisation texane a attendu que son 18e choix au total du repêchage de 2019 gagne en maturité avant de l'intégrer à son top-4, et elle en récolte présentement les fruits.

Juraj Slafkovsky, Canadiens de Montréal
Ailier droit – 19 ans

Son nom a été mentionné à maintes reprises dans un marché qui a pour manie de suranalyser le rendement des joueurs de tous les paliers de l'organisation... mais la répétition ne change rien à la vérité : les progrès affichés par Slafkovsky ont été carrément stratosphériques à sa saison de 19 ans, sa seconde dans la LNH. Rien à voir avec le patineur timide et hésitant qui foulait la glace du Centre Bell jusqu'en janvier 2023, avant qu'une blessure ne mette fin à une année recrue parsemée d'embûches.

En l'espace de quelques mois, la grande majorité des détracteurs de l'ailier slovaque se sont inspirés d'un des GIFs les plus populaires de notre ère en disparaissant derrière le buisson à la manière de Homer Simpson. La suggestion qui s'était avérée très populaire pendant un temps d'envoyer Slafkovsky « réfléchir » avec le Rocket de Laval n'est plus qu'un lointain souvenir.Juraj Slafkovsky

La version de Slafkovsky qui avait tendance à prendre une seconde supplémentaire pour évaluer ses options est désormais un lointain souvenir. On observe désormais un joueur qui fait entièrement confiance à ses instincts pour créer de l'offensive, déranger l'ennemi, foncer au filet en attaquant le centre de la glace, le tout en étant infiniment plus conscient d'où sont situés ses rivaux et ses coéquipiers. 

Soit, le déploiement de Slafkovsky pourrait difficilement être plus avantageux, avec la place qu'on lui réserve à l'aile droite du premier trio, ainsi qu'une utilisation sur la première vague du jeu de puissance. Mais soir après soir, le no 20 refuse de se contenter du rôle de passager auprès des leaders du CH. Il est une bougie d'allumage, tant par son implication physique que son engagement en repli défensif et sa créativité. Oserions-nous dire que ces dernières semaines, « Slaf » a démontré que sa complicité avec Nick Suzuki est encore plus prometteuse que celle que le capitaine entretient avec Cole Caufield