Les Stars en grande finale... mais contre qui?

MONTRÉAL – Connor McDavid est l'un des meilleurs joueurs de hockey au monde et Leon Draisaitl est l'un des meilleurs joueurs de la LNH depuis le début des séries.

À mi-chemin dans la course à la coupe Stanley, Draisaitl est à mes yeux le candidat numéro un des Oilers d'Edmonton au titre de joueur le plus utile des séries. 

McDavid n'est pas loin derrière, bien sûr, tout comme le défenseur Evan Bouchard ou la machine à marquer qu'est devenu Zach Hyman. Comme quoi les succès des Oilers ne reposent plus uniquement sur les épaules du monstre à deux têtes.

Mais Draisaitl, à Edmonton, comme Igor Shesterkin à New York, Aleksander Barkov en Floride et Miro Heiskanen à Dallas, est celui qui obtiendrait mon vote pour le trophée Conn-Smythe si le scrutin avait lieu aujourd'hui.

Malgré les prouesses de Draisaitl, malgré le fait qu'il soit bien appuyé, malgré le fait que les Oilers trônent au premier rang de la Ligue avec une efficacité de 37,5 % en avantage numérique et qu'ils soient aussi premiers en désavantage numérique (91,4 % d'efficacité), je demeure convaincu que Draisaitl et les Oilers seront ralentis par les Stars de Dallas. 

Ralentis au point que les Stars seront sacrés champions de l'Association de l'Ouest et qu'ils auront l'occasion d'offrir à leurs partisans un deuxième défilé de la coupe Stanley dans les rues de Dallas après celui de 1999.

Les Stars comptent sur un mélange parfait d'expérience et de jeunesse. 

Wyatt Johnston (7 buts, 11 points) est la pierre d'assise de l'attaque. Il attire tellement l'attention qu'on oublie que Jason Robertson revendique quand même un point de plus (3 buts, 12 points) que le premier centre des Stars.

Et il ne faut pas oublier Logan Stankoven qui semble faire fi de la pression reliée à sa première présence en séries en carrière. Peter DeBoer l'a d'ailleurs inséré à la droite de Johnston au sein du premier trio.

Si Deboer peut s'offrir ce luxe, c'est que Jamie Benn peut parrainer et protéger ses deux jeunes compagnons de trio. Johnston et Stankoven auront les mains pleines lorsqu'ils se retrouveront devant McDavid ou Draisaitl... ou les deux si jamais Kris Knoblauch décide de « profiter » de l'inexpérience des jeunes.

Ajoutez à ça l'expérience et l'efficacité des Joe Pavelski, Tyler Seguin, Matt Duchene et même d'Evgenii Dadonov qui n'a rien du joueur mollasson qui s'est contenté de faire acte de présence avec le Canadien il y a deux ans, et vous avez un groupe de 12 attaquants meilleurs collectivement que les 12 qui seront envoyés sur la patinoire par les Oilers.

L'avantage des Stars est plus marqué à la ligne bleue alors que Miro Heiskanen s'impose et démontre pourquoi il mérite d'être considéré comme l'un des meilleurs défenseurs de la LNH. L'un des plus complets. L'un des plus efficaces.

Les Oilers sont meilleurs qu'ils l'étaient à la ligne bleue. C'est clair. Et il faudrait donner une bonne dose de reconnaissance à la qualité du travail défensif abattu par le Lavallois Vincent Desharnais qui joue dans l'ombre des Bouchard, Nurse et Ekholm.

Mais les Stars me semblent plus complets, là aussi.

Devant le filet, il n'y a pas photo!

Après 13 matchs disputés – il est le gardien le plus occupé depuis le début des séries – Jake Oettinger affiche toujours la meilleure moyenne de buts alloués (2,09) des gardiens en présence. Et son efficacité frise les 92 %.

Les statistiques de Stuart Skinner (2,87 buts alloués par match et efficacité de 88,1 %) sont minées par quelques mauvais et très mauvais matchs qui ont d'ailleurs forcé Knoblauch à le remplacer par Calvin Pickard.

Stuart est capable d'être bon. Il l'a démontré à plusieurs reprises. Mais il demeure vulnérable. Il demeure une source d'inquiétude pour ses coéquipiers au lieu d'insuffler de la confiance comme le fait Oettinger depuis le début des séries.

Les Stars sont en congé depuis une semaine. Est-ce qu'ils auront perdu un peu de rythme et que cela paraîtra, jeudi soir, lors du premier match?

Peut-être un peu.

Mais ce congé aura permis aux Stars de se remettre d'une séquence de 11 matchs en 21 jours complétée avec l'élimination de l'Avalanche en deuxième période de prolongation le 17 mai.

En prime, le repos aura offert plus de temps à Roope Hintz de se remettre de la blessure qui l'a contraint à rater les deux derniers duels contre les « Avs ». Les Stars sont déjà très forts, mais ils seront encore beaucoup meilleurs si Hintz peut les aider sur la patinoire.

Prédiction : Stars en 6

Floride – New York

Cette série s'annonce sensationnelle. Les Rangers et les Panthers devraient nous offrir du hockey rapide, enlevant et robuste. Du hockey qui obligera les gardiens Igor Shesterkin et Sergei Bobrovsky à s'imposer et à voler quelques buts ici et là.

Tout ça est facile à prévoir.

Ce qui l'est moins, beaucoup moins en fait, est de sélectionner l'équipe qui sortira gagnante de cette finale... pour ensuite aller perdre la finale de la coupe Stanley aux mains des Stars de Dallas. 

Panthers et Rangers sont face à face pour le nombre de buts marqués par match (3,55 c. 3,50) en dépit du fait que la Floride compte sur la pire attaque massive des quatre clubs en finales avec une efficacité de 22 %. Une statistique nettement en deçà de celle des Rangers (31,4 %) qui savent profiter de l'indiscipline de leurs adversaires.

Une mise en garde aux Matthew Tkachuk, Sam Bennett, Nick Cousins et Ryan Lomberg qui aiment brasser la soupe et qui devront peut-être se contenir beaucoup plus que Jacob Trouba qui se permettra peut-être quelques excès parce que l'attaque massive des Panthers est moins rugissante... excusez-là! 

Cette série proposera des duels intéressants :

Sam Reinhart dont l'éveil offensif aiderait la cause de l'attaque massive saura-t-il rivaliser avec Chris Kreider?

Mika Zibanejad sera-t-il éclipsé par Aleksander Barkov?

Qui sera le plus prolifique entre Artemi Panarin et Matthew Tkachuk?

Est-ce que Vladimir Tarasenko prouvera qu'il représente une meilleure acquisition de dernière minute que Jack Roslovic?

Qui de Sam Bennett ou Jacob Trouba sera le plus dérangeant tout en demeurant discipliné?

Alexis Lafrenière maintiendra-t-il le rythme plus qu'intéressant qu'il impose depuis le début des séries?

Brandon Montour et Gustav Forsling prouveront-ils qu'ils sont capables de rivaliser avec Adam Fox et Jacob Trouba même s'ils sont beaucoup moins médiatisés que les arrières des BlueShirts?

Autant de questions dont les réponses auront des impacts directs sur l'issue de cette finale.

Mais le duel le plus important de tous ceux que les joueurs des deux camps se livreront opposera Igor Shesterkin et Sergei Bobrovsky.

Shesterkin a volé des victoires aux Hurricanes de la Caroline qui seraient en finale de l'Est, n'eût été les performances du gardien des Rangers.

Il pourrait encore fausser la donne.

Car si je considère les Panthers un brin mieux nantis à l'aube de la finale, leur avantage n'est pas assez marqué pour composer avec les prouesses d'un gardien aussi en mission que Shesterkin l'est en ce moment.

Les Panthers pourraient donc se faire jouer le même tour que Sergeï Bobrovsky leur a permis de jouer aux Bruins en première ronde l'an dernier et de se rendre jusqu'en grande finale.

Les Panthers ont « volé » cette place en finale l'an dernier. Ils la méritent pleinement cette année.

Mais pour l'obtenir, Bobrovsky, sans être nécessairement aussi exceptionnel que son vis-à-vis, devra offrir des performances à la hauteur de celles qu'il a réalisées en première ronde contre Tampa Bay et en deuxième contre les Bruins.

Qui gagnera? Je vais finir par me brancher!

Prédiction : Panthers en 7