CHICAGO - Même s'il n'a pas peur des projecteurs habituellement, Auston Matthews est heureux de ne pas se retrouver sous les feux de la rampe par les temps qui courent.

Contrairement à son coéquipier Mitch Marner et à de nombreux joueurs autonomes avec compensation, la vedette des Maple Leafs de Toronto a empoché une grosse somme en février, lorsqu'il a renouvelé son entente avec la formation torontoise.

Alors qu'un bon nombre de jeunes joueurs attendent impatiemment que leur heure sonne, alors que s'amorcent les camps d'entraînement la semaine prochaine, Matthews s'est dit soulagé de ne pas avoir à baigner dans toute cette incertitude.

« C'est bien de ne pas avoir ça qui te trotte dans la tête constamment, a-t-il admis vendredi, lors de la Tournée des médias des joueurs de la LNH. Tu peux te concentrer sur ton jeu, te concentrer sur ton amélioration, recharger les batteries et te préparer pour la saison à venir. »

Matthews a signé un pacte de cinq ans, d'une valeur de 58,17 millions US$, avec les Maple Leafs au retour de la pause du match des étoiles, créant un précédent pour toute la génération de jeunes joueurs lorsque viendra le temps de conclure une nouvelle entente après leur contrat d'entrée.

Le contrat de Matthews lui permettra également d'atteindre la pleine autonomie à l'âge de 26 ans.

Les Maple Leafs ne sont toutefois pas les seuls à se retrouver dans cette situation délicate. Différentes organisations vivent présentement la même impasse avec leurs joueurs autonomes avec compensation. L'Avalanche du Colorado ne s'est toujours pas entendu avec Mikko Rantanen, les Flames de Calgary n'ont pas trouvé de terrain d'entente avec Matthew Tkachuk et Patrik Laine attend toujours une offre plus satisfaisante de la part des Jets de Winnipeg, pour ne nommer que ceux-là.

« Tout le monde attend que l'autre fasse une proposition », a expliqué Matthews.

Matthews est bien placé pour parler des difficultés que peuvent apporter les négociations avec des attaquants de talent après que William Nylander eut raté les deux premiers mois de la saison dernière.

Le joueur de centre des Leafs est néanmoins optimiste quant au retour imminent de Marner.

« Mitch (Marner) est l'un des morceaux les plus importants de l'équipe et nous voulons qu'il puisse venir (au camp d'entraînement), a déclaré Matthews. Nous voulons qu'il soit de retour le plus rapidement possible. »

Matthews, qui a subi une intervention chirurgicale mineure pour retirer des instruments chirurgicaux qui étaient restés depuis son opération à la jambe en 2014, a provoqué l'hystérie sur les médias sociaux cet été lorsque quelques photos de lui arborant une petite moustache ont été publiées.

Il s'est présenté à Chicago cette semaine avec le même look et a avoué qu'il aimait qu'on le compare au puissant baron de la drogue Pablo Escobar, tel qu'il apparaît dans la série télévisée 'Narcos' diffusée sur Netflix - « sans la bedaine de bière », a-t-il précisé.

« Je m'ennuyais un peu, a-t-il raconté lorsque l'un des journalistes lui a demandé pourquoi avait-il décidé de se laisser pousser la moustache. Je l'ai simplement gardée par la suite. »

Matthews a atteint des sommets personnels au chapitre des buts marqués (37), des mentions d'aide (36) et des points (73) la saison dernière, malgré avoir été à l'écart du jeu durant une bonne partie de la deuxième moitié de la saison.

À l'aube de ses 22 ans qu'il célèbrera un peu plus tard ce mois-ci, l'attaquant des Leafs a été contraint de rater 14 matchs en raison d'une blessure à l'épaule lors de la dernière campagne. En 2017-2018, il avait manqué 20 matchs au total en raison de plusieurs petits bobos.

« Je veux rester en santé toute la saison, a soutenu le gagnant du trophée Calder, remis à la meilleure recrue de la LNH, en 2016-2017. J'ai connu de bons départs lors des trois dernières années et mes saisons ont déraillé par la suite en raison des blessures.

« Il y a un peu de malchance là-dedans, mais parfois c'est comme ça. Tu dois faire avec. »

Matthews a admis qu'il avait pensé à l'élimination de l'équipe en première ronde - pour une deuxième saison d'affilée - face aux Bruins de Boston.

Le fait que les Bruins aient poursuivi leur chemin jusqu'en finale de la Coupe Stanley n'a pas aidé non plus.

« C'est clair que tu y penses, a-t-il mentionné. Ça te hante toujours un peu l'esprit. Tu te demandes ce qui aurait pu se passer si ç'avait été nous. »

Les Maple Leafs ont apporté plusieurs changements à leur formation au cours de la saison morte - dont plusieurs étaient reliés au manque d'espace sur la masse salariale. La formation torontoise a dû notamment se départir de Patrick Marleau, Nazem Kadri, Connor Brown. Jake Gardiner, Ron Hainsey et Nikita Zaitsev ont aussi changé d'adresse au cours de l'été.

Toronto a toutefois mis la main sur Jason Spezza, Alexander Kerfoot, Tyson Barrie et Cody Ceci pour combler les vides.

Malgré les nombreux départs, les Leafs et Matthews tâcheront d'amener l'équipe à un autre niveau.

Après avoir vécu la folie entourant les Raptors de Toronto dans la NBA en juin, Matthews s'est surpris à rêver un peu et à imaginer à quoi ressemblerait un défilé de la Coupe Stanley dans les rues de la Ville Reine.

« C'est difficile de ne pas y penser, surtout quand tu as vu à quel point c'était la folie, a reconnu Matthews. C'était incroyable à voir.

« C'est notre but ultime. »