Malgré les rumeurs, Patrice Bergeron apprécie grandement sa retraite
Patrice Bergeron sait d'où ces rumeurs sont parties.
L'ex-capitaine des Bruins passe tous ses vendredis sur la glace en compagnie d'amis et d'ex-joueurs de la LNH dans la région de Boston.
Ces réunions hebdomadaires ont alimenté des discussions sur les réseaux sociaux la semaine dernière. On disait alors que Bergeron, qui a pris sa retraite l'été dernier, planifiait possiblement un retour.
Bergeron assure toutefois ne pas être sur le point d'ébranler la planète hockey.
« Non, c'est seulement du loisir, a-t-il dit. Je ne suis pas de retour. Je ne tente pas d'effectuer un retour. »
L'homme de 38 ans ajoute que quiconque assiste à ces séances sur glace réaliserait qu'un tel projet tiendrait davantage de la science-fiction.
« Venez voir : les rumeurs vont s'estomper très rapidement, a-t-il lancé en riant. Le rythme est plutôt lent. »
Si le futur membre du Temple de la renommée a quitté le sport, il ne se garde pas moins occupé pour autant. En plus de récupérer ses enfants à l'école et de profiter de plus de temps pour ses propres loisirs, Bergeron s'est associé au programme communautaire Kraft Hockeyville, qui a permis à des villes canadiennes de profiter de plus de 48 millions $ au cours des 18 dernières années pour rénover et mettre à jours leurs infrastructures sportives.
« Ma vie de hockeyeur a commencé dans une petite ville juste à l'extérieur de Québec, a rappelé le natif de L'Ancienne-Lorette. Sans cela, je ne serais pas ici aujourd'hui. »
La date butoir pour soumettre sa candidature à Kraft Hockeyville est le 18 février prochain.
« J'ai vu l'impact qu'un tel programme peut avoir de mes propres yeux. [L'aréna] est un lieu de rencontre pour les gens. Les séances de patinage libre sont excellentes pour développer ses habiletés. Nous voulons que les arénas soient plus accessibles et trouver des façons de faire croître ce sport que nous aimons. »
Bergeron a mis fin à sa carrière dans la LNH au lendemain de son 38e anniversaire en juillet. Il a quitté le circuit Bettman avec 427 buts, 613 aides pour 1040 points en 1294 rencontres étalées sur 19 saisons. Il a ajouté 128 points, dont 50 buts, en 170 rencontres éliminatoires, ponctuée de la conquête de la coupe Stanley en 2011, en plus de deux finales, en 2013 et 2019.
Les Bruins en avaient fait leur choix de deuxième tour, 45e au total, en 2003.
En paix avec sa décision de mettre un terme à sa carrière, Bergeron a tout de même ressenti des papillons en août, à l'ouverture des camps.
« Mon corps me disait: "Hey! Tu ne devrais pas être ailleurs présentement? Qu'est-ce qui se passe?". Mais je sens que je suis exactement là où je dois être. »
Bergeron a aussi gagné deux médailles d'or olympiques en 2010 et 2014 avant d'ajouter un sacre au Championnat du monde de 2016. Son amour du jeu n'est jamais disparu.
« J'aurais aimé pouvoir jouer toute ma vie, mais je ne remets jamais ma décision en question. »
Cette retraite lui a permis de commencer des cours de tennis et de redécouvrir la guitare, instrument dont il jouait plus jeune.
« Quand vous êtes jeune, vous ne l'appréciez pas autant, car ça entre en conflit avec votre horaire de hockey. C'est difficile, mais au moins, je m'améliore. »
S'il demeure actif, il se ménage tout de même davantage que son ex-coéquipier Zdeno Chara, qui a couru plusieurs marathons depuis qu'il a accroché ses patins.
« Ma retraite n'est pas aussi divertissante que celle de 'Z', a dit en riant celui qui a remporté six fois le trophée Selke. Je ne sais pas comment il fait, mais c'est très impressionnant. »
Bergeron est aussi impressionné par les performances des Bruins cette saison.
Plusieurs experts leur prédisaient une saison difficile après les départs de leurs deux premiers centres, puisque David Krejci a aussi pris sa retraite. Mais les Bruins, surpris au premier tour par les Panthers de la Floride l'an dernier, n'ont pas perdu le rythme.
« Je suis très fier, a dit Bergeron de ce groupe qui occupe le premier rang dans l'Est. Je ne suis pas surpris, pour être bien honnête. Je savais qu'ils s'en tireraient plus que bien. Il y a tant de talent, d'expérience et de leadership dans ce vestiaire. »
Il est aussi heureux de voir le succès que connaît la Ligue professionnel de hockey féminin. Il était sur place pour le lancement de la saison locale de la formation de Boston, en plus de présenter Hilary Knight comme capitaine.
« C'est intéressant de faire partie de ces débuts historiques, de voir ces femmes marquer l'histoire. Je pouvais ressentir l'émotion dans le vestiaire. C'était davantage qu'un match d'ouverture. C'était un moment bien spécial. »
Mais comme lors du début de saison des Bruins, il n'a pas ressenti de papillons. Le temps passé à la maison entouré de sa famille et à pratiquer différents loisirs font réaliser à Bergeron qu'il est exactement au bon endroit présentement.
« Je fais les choses que j'avais envie de faire. Je profite vraiment de la vie. »