Dauphin en Arizona : « ma meilleure chance de jouer en haut »

MONTRÉAL – Laurent Dauphin a eu la même réaction que l'amateur averti quand son agent l'a prévenu que les Coyotes de l'Arizona avaient démontré de l'intérêt à son endroit à l'ouverture du marché des joueurs autonomes.

« Ouais, j'en revenais pas! », admet, avec un grand sourire, le sympathique moustachu. 

L'histoire de Dauphin et des Coyotes ressemble à celle d'un vieux couple qui a été fragilisé par quelques ruptures, mais qui veut se donner une dernière chance de voir si ça peut fonctionner.

Le coup de foudre remonte à 2013. Dauphin, alors une jeune vedette des Saguenéens de Chicoutimi, avait été repêché en deuxième ronde par le directeur général de l'époque, Don Maloney, et son conseiller en recrutement amateur Rick Knickle. L'idylle a duré quatre ans, jusqu'à ce que Dauphin soit échangé aux Blackhawks de Chicago en retour du vétéran défenseur Niklas Hjalmarsson.

Quelques mois plus tard, première réconciliation. Une autre transaction, celle-là impliquant Anthony Duclair, renvoie Dauphin dans le désert. Il y est resté un peu plus d'un an avant d'être de nouveau courtisé, cette fois par les Predators de Nashville. Le Québécois a ensuite vécu son plus long flirt, une aventure de trois ans avec Montréal où il a joué plus de matchs dans la LNH en une seule saison (38) qu'il n'en avait obtenu durant toutes ses années en Arizona (33).

Maintenant, si Dauphin a pris la décision de retourner où tout a commencé, c'est justement parce qu'il sentait qu'il avait soutiré tous les bénéfices possibles de son séjour avec le Canadien.

« Je pense que [Phoenix] c'est la place où j'avais le plus de chances de jouer dans la Ligue nationale et de continuer ma carrière, a-t-il justifié sans détour lors de son passage au complexe Hockey Etcetera pour prendre part à un match de la LSHL*. L'entraîneur québécois qui est là-bas, c'est le fun aussi. [Les Coyotes] me voulaient et je pense qu'ils m'offrent la meilleure chance de jouer en haut. »

Dauphin était en train de se taper sa troisième saison complète dans la Ligue américaine quand il est arrivé dans l'organisation du Canadien, échangé contre Michael McCarron, en 2020. Il en a disputé une autre, écourtée par la COVID, avant de finalement se voir offrir une autre chance dans la LNH. À 26 ans, c'est une occasion qu'il n'attendait plus.

Il a marqué quatre buts et amassé une douzaine de points durant cette audition qui s'est avérée aussi réussie qu'elle était inespérée.

« Ça m'a juste montré que j'étais capable de jouer dans cette ligue-là, ça m'a redonné confiance. Avoir enfin une vraie chance, faire partie de l'équipe, côté confiance c'était bon. C'est sûr que quand tu es dans la Ligue américaine pendant trois, quatre ans d'affilée, ça devient plus dur d'y croire. Mais d'avoir réussi à saisir ma chance, ça a tout changé. »

Une chance, Dauphin est convaincu qu'il en aura une bonne à son troisième rendez-vous doux avec les Coyotes. L'équipe est en plein cœur d'une autre reconstruction et il sait que son entraîneur, André Tourigny, a appelé son agent à deux reprises pour le courtiser alors qu'il était sur le marché. Il y a vu une preuve du sérieux de la démarche et se lance donc avec l'espoir propre aux nouvelles promesses.

« C'est une nouvelle direction, alors c'est comme si c'était la première fois. Ça repart à nouveau. »

Fore!

Qui dit Arizona dit aussi golf. Ça tombe bien parce que Laurent Dauphin en est un maniaque.

Au cours des derniers mois, celui qui se fait affectueusement surnommer « Flipper » s'est payé quelques gâteries relatives à son hobby. Il s'est d'abord rendu en Ohio avec Mathieu Perreault pour jouer au Muirfield Village Golf Club, qui accueille chaque année le tournoi Memorial, un événement de la PGA dont l'hôte est Jack Nicklaus. Le duo y avait été invité par Jack Roslovic, un ancien coéquipier de Perreault chez les Jets de Winnipeg, qui y est membre.

C'est d'ailleurs le golf qui a mené Dauphin et Perreault à se lier d'amitié au cours de la dernière année. « On est des fervents joueurs », décrit celui qui fait partie des réguliers au club d'Hemmingford.

Dauphin a aussi fait un pèlerinage près de Boston, au Brookline Country Club, où il a assisté à la première ronde de l'Omnium des États-Unis avec son père.

 « Je voulais l'amener au moins une fois au US Open. C'était ma première fois à moi aussi. C'était trippant! »

Autant la tentation devrait être grande, Dauphin assure qu'il ne travaillera pas excessivement sur son handicap de 5 une fois qu'il aura déménagé de nouveau au sud des États-Unis.

« Pendant la saison, je veux jouer un peu, mais pas trop parce que c'est quand même dur sur le corps. Je vais y aller de temps en temps, je vais pratiquer... ou peut-être que je vais avoir un vert de pratique dans ma cour. »

*La LSHL s'adresse à tous les joueurs de hockey de haut niveau, hommes et femmes, qui souhaitent jouer du hockey d'été dans un environnement compétitif. Les parties 3-contre-3 féminines sont jouées les lundis à 17h30 et 18h45 tandis que les hommes sont en action les mardis soirs à 17h30 et 18h30 à Hockey Etcetera à Montréal. Les parties 5-contre-5 sont jouées au Complexe sportif Guimond à Laval les vendredis matins. Il est possible de se procurer des billets via l'application mobile Living Sisu. Tous les profits sont versés à la Fondation canadienne du cancer du pancréas.