Neveu de Donovan McNabb, fils d’un père qui a été receveur dans la LCF et d’une mère très talentueuse au basketball, Darnell Nurse ne peut éviter les attentes qui sont énormes envers lui pour sa carrière envisagée dans la LNH.

Répertorié au quatrième rang parmi les espoirs en Amérique du Nord, l’imposant défenseur n’est toutefois pas du style à craindre une telle pression, bien au contraire.

« En fait, les attentes de l’extérieur sont probablement plus basses que les miennes », a confié Nurse qui semblait à l’aise comme un poisson dans l’eau devant une quinzaine de journalistes intrigués par son histoire au Combine de la LNH à Toronto.

Trop jeune pour conserver de fidèles souvenirs de la carrière de son père au football canadien, Nurse a suivi de près les prouesses tout comme les moments plus difficiles de son oncle dans la NFL.

À vrai dire, McNabb est devenu une ressource de premier plan pour Nurse au fil du temps. L’ancien quart des Eagles de Philadelphie, des Vikings du Minnesota et des Redskins de Washington lui a prodigué une multitude de conseils durant son parcours en plus d’être un partenaire d’entraînement occasionnel de luxe.

« J’ai la chance de lui parler environ deux ou trois fois par semaine et il a toujours su me guider dans mes questions et mon développement; il a été très utile et tout un modèle! », a dévoilé le défenseur qui a grandi avec les Greyhounds de Sault Ste. Marie.

Jonathan Drouin, Seth Jones, Nathan MacKinnon et Darnell Nurse« Le plus grand conseil qu’il m’a donné c’est d’être franc et de conserver ma véritable personnalité sans oublier d’apprécier la chance que je possède », a ajouté Nurse au sujet de son oncle qui a toujours refusé d’enfiler des patins. 

À 18 ans, plusieurs jeunes adultes s’interrogent sur leur parcours à adopter dans le monde professionnel. Entourés d’athlètes de premier plan, le gaucher de six pieds quatre pouces et 185 livres n’a jamais vécu ces questionnements.

« C’est certain que la motivation vient de ma famille. J’ai entendu plusieurs histoires de mon père en grandissant et j’ai toujours voulu devenir un athlète professionnel », a confirmé le deuxième défenseur le mieux classé derrière Seth Jones.

Étant donné que le top-3 composé de Jones, Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin monopolise la plupart de l’attention en compagnie des attaquants européens Aleksander Barkov et Valeri Nichushkin, le cheminement de Nurse demeure plutôt inaperçu.

Pourtant, les éloges ne manquent pas à son endroit surtout qu’il est passé du neuvième au quatrième échelon des classements de la Centrale de recrutement de la LNH au cours des derniers mois.

« Présentement, je compare son jeu à long terme à celui de Shea Weber. Je dirais que son lancer n’est pas encore au même niveau, mais il s’en approche », a vanté Dan Marr, le directeur de cet organisme.

À moins d’une surprise, Nurse devrait être le deuxième défenseur sélectionné le 30 juin au New Jersey et la formation qui misera sur lui pourrait voir la valeur de son investissement grimper en flèche si l’on se fie aux prévisions de Marr et son groupe de recruteurs.

« Présentement, Seth est un peu plus fort et plus mature physiquement. Il possède aussi plus d’expérience dans des compétitions d’envergure dont à l’international et il a toujours bien répondu devant ces défis. » Darnell Nurse

« Darnell demeure un peu plus à l’état brut, mais je ne suis pas certain qu’on verra une si grande différence entre les deux joueurs dans quelques années s’il poursuit dans la même veine », a osé prétendre Marr.

Redoutable joueur de crosse, Nurse aurait pu naturellement se tourner vers le football pour suivre la voie de son oncle et son père. Étonnamment, ce sont ses parents qui l’ont incité à dévier de ce chemin.

« J’ai participé à un camp de football vers l’âge de 7 ou 8 ans, mais mes parents ne m’ont pas laissé continuer. Ils savent que le hockey est physique aussi, les contacts ne surviennent pas à chaque jeu comme du football », a-t-il expliqué.

« Je suis heureux de la façon dont les choses ont tourné. Le hockey m’a tout appris et je ne vais jamais regretter cela. »

Une identité à définir dans la LNH

Auteur de 41 points (12 buts et 29 aides) en 68 parties au cours de la dernière saison, Nurse a prouvé qu’il pouvait contribuer avec constance en attaque et les recruteurs semblent persuadés par cette hypothèse. 

« Darnell représente un joueur très complet. Évidemment, il est l’un de ces joueurs gâtés au niveau athlétique. Il est très mobile, il possède une excellente portée, il demeure calme sous pression et il lance avec puissance. Il peut également utiliser son gabarit quand il doit se concentrer sur une mission défensive », a résumé Marr avec certitude. 

Humble devant son potentiel et les comparaisons avec Weber et Chris Pronger, Nurse est convaincu que sa réputation se bâtira d’abord par son aplomb défensif.

« Dans la LNH, ce sera surtout mon jeu défensif qui sera ma force. Je pourrai contribuer offensivement, mais je devrai m’ajuster », a-t-il ciblé.

Donovan McNabb« Quant à Chris Pronger, je n’oserai jamais me comparer à un futur membre du Temple de la renommée tant que je n’aurai pas accompli quelque chose à la hauteur de ce statut. Cependant, je prône un style un peu moins salaud. »

Au cours des prochains mois, Nurse découvrira l’univers des équipes professionnelles de la LNH. Grâce à son oncle, il a déjà un peu goûté à ce milieu qui lui apparaissait comme un gigantesque magasin de bonbons à l’époque. 

« J’ai assisté à quelques-uns de ses matchs à Philadelphie, il m’a amené dans le vestiaire et c’était le fait saillant de mon enfance! J’ai aussi pu m’entraîner avec lui et quelques joueurs en Arizona il y a trois ans », a raconté Nurse, très souriant, qui adore regarder plusieurs matchs de la NFL le dimanche.

Ayant grandi à Hamilton, tout près de Buffalo, il aurait pu devenir un partisan des Bills, mais il s’est rangé dans le camp des Titans du Tennessee. Mais la grande question s’avère plutôt de savoir quelle équipe de la LNH deviendra la préférée de ses parents et son oncle à partir du repêchage.