« On a tourné le coin! » -Vincent Desharnais
MONTRÉAL - La victoire de 5-0 aux dépens des surprenants Capitals de Washington et les huit buts enfilés contre les Ducks d'Anaheim avaient ravivé un brin de confiance autour des Oilers d'Edmonton.
Il en fallait toutefois plus pour confirmer qu'ils ne pompaient plus l'huile; qu'ils pouvaient reprendre une erre d'aller susceptible de les ramener dans la course aux séries.
Cette confirmation est venue mardi soir alors que les Oilers ont prolongé à trois leur série de victoires; alors qu'ils ont battu les Golden Knights de Las Vegas.
Bon! Les Oilers sont encore loin du titre de favoris pour gagner la coupe Stanley que de nombreux amateurs et observateurs leur avaient collé au chandail avant le début de la saison. Mais les choses vont mieux.
« Je crois vraiment qu'on a tourné le coin », que le défenseur Vincent Desharnais a convenu lors d'un entretien avec RDS.CA mercredi.
Le défenseur québécois ne l'a pas dit, mais j'aurais juré avoir entendu un « enfin » bien senti à la fin de sa confirmation.
« Disons que c'est pas mal plus agréable de venir travailler tous les matins », a lancé Desharnais tout juste avant de s'envoler avec ses coéquipiers en direction de Winnipeg.
McDavid : 12 points en trois matchs
Comment expliquer ce qui semble être un revirement de situation?
« On a encore bien des choses à améliorer, mais la confiance est revenue. Regarde le match d'hier (mardi). On aurait voulu le gagner en temps réglementaire, mais quand les Knights sont revenus de l'arrière on ne s'est pas écrasé. On ne s'est pas découragé. Ça nous arrivait souvent depuis le début de la saison. »
Sans oublier McDavid.
« C'est sûr que 12 points en trois matchs ça aide », que Desharnais a lancé en riant.
McDavid a marqué deux buts et ajouté dix passes à ses trois derniers matchs. Il est rendu à quatre buts et 15 points à ses cinq dernières parties. C'est deux points de plus (4 buts, 9 passes) que les 13 (4 buts, 9 passes) amassés lors de ses 13 premières rencontres cette saison.
Tout un changement!
« C'était pas facile de le voir en arracher comme ça. Cette séquence difficile a prouvé qu'il a deux bras et deux jambes comme tout le monde. Qu'il est humain! »
Comment Desharnais et ses coéquipiers ont composé avec cette disette qui minait le meilleur joueur au monde? En le laissant dans sa bulle? En lui offrant des conseils?
« Disons que je n'ai pas de grands conseils à donner à un gars comme lui. On savait tous que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il se remette en marche. On lui donnait donc tout l'espace et le calme nécessaire pour retrouver sa confiance. On le laissait dans sa bulle, mais en même temps, on voulait qu'il se sente appuyer. Je lui ai parlé à quelques reprises simplement pour lui dire de tenter de retrouver du plaisir à jouer. C'est la base de tout », a plaidé Desharnais.
L'impact de Paul Coffey
L'éveil de Connor McDavid a grandement aidé la cause des Oilers. C'est évident.
Vincent Desharnais soutient aussi que l'entrée en scène de Kris Knoblauch et aussi de Paul Coffey derrière le banc a permis de relancer le club.
« On ne jouait pas du bon hockey depuis le début de la saison. On travaillait, mais on travaillait mal. Ce n'était pas de la faute des coachs, mais on avait besoin d'une relance. Au-delà des buts marqués et préparés par Connor, on est beaucoup plus impliqué sur la patinoire. Tu n'as qu'à regarder les tirs bloqués. On essayait en début de saison, mais on n'avait pas de succès. Là, on est beaucoup plus efficaces. Ça aide nos gardiens. En plus, «stewy» -- Stuart Skinner – nous donne les gros arrêts qu'il nous a donnés toute la saison dernière », expliquait Desharnais.
Le défenseur québécois profite aussi des conseils du grand défenseur Paul Coffey. Bien qu'il occupe une place de choix au Temple de la renommée du hockey, Coffey n'avait encore jamais occupé une place derrière le banc d'une équipe de la LNH.
« Je tiens d'abord à dire que j'ai beaucoup aimé Dave Manson. Il a été très bon pour moi au cours des dernières années. Paul amène beaucoup de positif derrière le banc. Chaque matin, quand il rejoint les défenseurs, il nous lance : «Les gars, on va tous s'améliorer aujourd'hui.» Il donne des conseils pour y arriver, mais il insiste surtout sur l'attitude qu'on doit adopter. Quand je reviens au banc après une mauvaise présence, il m'apostrophe tout de suite pour dire : ce qui est fait et fait. Pense tout de suite à la prochaine présence. Ce genre d'appui aide ma «game» et ma confiance. On a encore beaucoup de travail devant nous, mais je sens qu'on est reparti dans la bonne direction », a ajouté Desharnais.
Les séries : un rêve encore possible?
Les séries dans tout ça? Avec 17 points récoltés en 21 matchs, les Oilers sont à cinq points des Predators qui ont disputé le même nombre de rencontres et qui sont le deuxième des deux clubs repêchés. Pour l'instant!
Cinq points c'est loin d'être insurmontable. Mais les Oilers ont cinq clubs à dépasser avant de devancer les Preds.
« On ne doit pas penser trop loin en avant. On n'avait pas de plaisir en début de saison. On en a plus aujourd'hui. La confiance revient. Le reste va suivre. Mais je peux te dire qu'on prendra l'avion avec bien plus d'enthousiasme aujourd'hui », que Desharnais a conclu.
S'il est vrai que les Oilers ont cinq clubs à rejoindre et dépasser, ils peuvent compter sur le fait que le Kraken de Seattle (21 points en 23 matchs), les Ducks d'Anaheim (18 points en 22 rencontres) et les Flames de Calgary (21 points en 22 matchs) affichent des différentiels de -17, -17 et -11.
Loin d'être perméables en défensive, les Oilers affichent un différentiel de moins-7.
Comme quoi, la course est loin d'être terminée. Surtout si McDavid retrouve sa touche, retrouve le premier rang des marqueurs et sa place dans la course au trophée Hart.
Après leur escale à Winnipeg jeudi, les Oilers reviendront à la maison pour un séjour de six matchs consécutifs. Un séjour qui aidera à confirmer leur retour en force… ou d'atténuer les impacts positifs des trois dernières victoires.
À suivre!