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RÉSULTATS

Profils d'espoirs LNH : Colby Barlow, un ailier complet qui a le compas dans l'œil

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RDS entame aujourd'hui une série de profils d'espoirs en prévision du prochain repêchage de la Ligue nationale. Nous débutons le tout avec l'ailier de l'Attack d'Owen Sound, Colby Barlow.

Capitaine de l'Attack d'Owen Sound à seulement 17 ans pour amorcer le calendrier 2022-2023, Colby Barlow est récemment devenu le premier joueur de l'histoire de son club à remporter le trophée Bobby-Smith, remis dans l'OHL au joueur ayant le mieux réussi au plan académique, grâce à une moyenne générale s'élevant à 93 %. Il a ainsi succédé à l'espoir des Canadiens de Montréal Owen Beck, qui évolue avec les Petes de Peterborough.

À la fin avril, après que son équipe junior eut subi une élimination rapide en quatre rencontres, Barlow a épaulé le travail de Cameron Allen au sein de la formation canadienne, occupant le rôle d'adjoint au capitaine pour l'équipe médaillée de bronze.

Voilà pour ce qui en est d'un portrait rapide du type d'individu que semble être Barlow : un leader respecté dans le vestiaire, motivateur auprès de ses pairs, et un étudiant présentant de hauts standards de réussite scolaire. La beauté dans l'histoire, c'est que Barlow est aussi un premier de classe dans plusieurs aspects sur une surface glacée. Tout cela mis ensemble fait de lui l'un des espoirs à qui l'on peut le plus facilement prédire du succès dans la LNH.

ContentId(3.1427138):Colby Barlow possède un tir dévastateur, l'un des meilleurs parmi les attaquants admissibles au repêchage LNH de 2023.
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L'un des tireurs les plus dangereux du repêchage 2023 – oserait-on dire que seul Connor Bedard a le dessus à cet égard? –, l'ailier gauche ontarien a marqué 46 buts en 59 matchs à sa deuxième saison avec Owen Sound, après en avoir totalisé 30 à l'issue du même nombre de parties l'année dernière. Seul Bedard a mieux fait au sein de la LCH parmi les joueurs admissibles à cet encan.

Toujours prêt à dégainer à la vitesse de l'éclair, Barlow est de ces cas exceptionnels qui réussissent à embêter le gardien adverse même si aucune circulation lourde ne nuit au travail de celui-ci. La vélocité des lancers de Barlow, autant les tirs frappés que ceux des poignets, est telle qu'il défie véritablement les portiers d'à peu près n'importe où à l'intérieur de la ligne bleue offensive. 

S'il affectionne particulièrement les lancers sur réception pour terroriser les gardiens adverses, Barlow obtient également un succès enviable en parant à l'aide du « toe drag » la tentative de harponnage du défenseur au milieu de l'enclave, juste avant de laisser partir un tir dans la lucarne, un peu à la manière dont a marqué plusieurs de ses buts l'ancien de la LNH Michael Ryder.

Son impressionnante récolte de la dernière saison représente une proportion colossale de 20 % des 247 buts enfilés par l'Attack, une production tout ce qu'il y a de plus modeste par rapport au nombre de filets réussis par les grandes puissances offensives du circuit Branch. Autant dire que sans Barlow dans la formation, Owen Sound aurait été lamentable lorsqu'il s'agit de remplir le filet.  

Fouillez à travers toutes les catégories de statistiques individuelles ayant un lien avec les tirs dans l'OHL, et vous trouverez que le nom de Barlow figure toujours avantageusement. D'après les chiffres compilés par Sportlogiq, on le retrouve parmi les six premiers noms pour les tirs sur réception (1er à 2,09), les buts par match (3e à 0,79), les chances de marquer (5e à 4,14), les tirs tentés (5e à 8,74) et les lancers en provenance de l'enclave (6e à 2,72).

Un patineur adéquat, sans être explosif

L'accélération de Barlow ne lui permet pas de générer de la puissance à tout casser. L'explosion sur patins développée par le bas de son corps est un trait à améliorer, tout comme certains éléments techniques. Sauf que malgré ces déficiences musculaires, il parvient tout de même à atteindre une excellente vitesse de pointe après quelques enjambées seulement. Ce n'est pas aussi élégant que d'autres attaquants voués à être sélectionnés dans le top-20, mais purement en termes de résultats, ça fonctionne.

Parlant de choses qui fonctionnent, l'objectif que s'était donné Barlow d'amener son jeu d'ensemble à l'échelon supérieur à sa deuxième saison junior s'est certainement matérialisé. Loin de se contenter du rôle de meneur « vocal », il prêche par l'exemple en travaillant aussi fort en repli défensif qu'en échec-avant. 

ContentId(3.1427191):Sans être ses forces principales, Colby Barlow peut fabriquer des jeux et distribuer les coups d'épaule.
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Sans être le genre d'ailier qui distribue les mises en échec à n'en plus finir – ça viendra peut-être, car il possède la carrure pour le faire plus fréquemment –, Barlow est l'un des attaquants de l'OHL appliquant de la pression sur les défenseurs rivaux avec le plus grand succès. 

Concrètement, l'échec-avant soutenu de Barlow a mené à 0,52 occasion de marquer par rencontre selon les données de Sportlogiq, soit le troisième plus haut total de sa ligue. Une fois installé derrière la ligne des buts et en possession de la rondelle, Barlow parvient là aussi à faire des ravages, sa moyenne de 1,9 chance offensive créée par rencontre sur le « cycle » lui conférant la quatrième position. 

Il est aussi consciencieux de ses responsabilités défensives, alors qu'on ne l'aperçoit à peu près jamais « tricher » en zone neutre lorsque s'active la relance de l'attaque.

Un frein au potentiel offensif?

Après l'énumération de ses qualités, qu'est-ce qui empêche donc Barlow de se situer parmi les dix plus beaux espoirs sur la liste d'une majorité de recruteurs, direz-vous?

Ça s'explique en partie, mais pas entièrement, par un niveau de créativité offensive quelques échelons sous celui des autres prétendants au top-10. À l'intérieur de la ligne bleue adverse, Barlow se contente généralement de garder les choses simples. Aidé par son physique imposant, il distribue la rondelle adéquatement vers ses partenaires de trio en se servant de la bande, identifie bien les options de passe démarquées à la pointe, et montre une certaine touche de passeur lorsqu'on lui fournit le temps de décortiquer les lignes transversales s'offrant à lui en situation d'avantage numérique. 

Puisque le gardien et la défense adverses doivent constamment respecter la menace de sa dégaine, cela s'avère payant pour le no 9 lorsqu'il feinte le tir avant de remettre à un coéquipier positionné pour un lancer sur réception.

Outre ces quelques points forts de ses habiletés de passeur, le capitaine de l'Attack n'est pas le joueur qui créera des opportunités de marquer à profusion pour ses compagnons de jeu. Cela étant dit, sans rien ne vouloir enlever à Cédrick Guindon, Deni Goure et Servac Petrovsky, les autres joueurs sur lesquels Owen Sound misait pour remplir des missions offensives, il faut reconnaître que Barlow n'était pas non plus entouré d'habiles marqueurs, ce qui a pu contribuer à ce qu'il priorise aussi massivement son lancer dévastateur. 

L'échantillon n'est pas aussi représentatif que celui de sa saison dans l'OHL, mais il est à propos de noter que lorsqu'il a représenté le Canada au Mondial des moins de 18 ans ce printemps, entouré de certains des meilleurs patineurs de son groupe d'âge, Barlow était beaucoup plus enclin à distribuer la rondelle – c'était d'ailleurs efficace, bien que jamais spectaculaire – plutôt que de tirer d'à peu près tous les angles imaginables, comme il se plaisait à le faire avec Owen Sound.

Et même si sa barbe bien fournie pour un athlète ayant fêté ses 18 ans en février a été le sujet de quelques blagues et suggère que Barlow a peut-être atteint sa maturité physique, l'ailier de près de 6 pieds 1 pouce pourrait bien ajouter 20 lbs à sa charpente, de façon à ce que son style tout en puissance se traduise bien dans les rangs professionnels.

PROJECTION ET RANG DE SÉLECTION

Meilleur scénario : favori de la foule, Barlow s'établit comme un ailier de 1er trio et cumule de multiples saisons de 40 buts

Pire scénario : sa contribution se fait sentir au sein des unités spéciales plus qu'à forces égales, son tir lui permettant d'être productif même s'il alterne entre les 2e et 3e trios

Rang prévu : entre le 10e et le 15e choix