Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain et des décisions qui attendent les directeurs généraux.

Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion

Ron Hextall n’est responsable des Penguins de Pittsburgh que depuis le mois de février après la surprenante démission de son prédécesseur Jim Rutherford. Mais déjà, le nouveau directeur général se prépare à gérer quelques dossiers chauds dans une entre-saison qui a débuté bien plus tôt qu’il ne l’aurait souhaité, résultat d’une troisième élimination hâtive de suite des Pens, et pour une deuxième fois par les Islanders de New York, après le balayage survenu en 2019. 

Que faire avec Evgeni Malkin après une saison passablement ternie par les blessures, lui qui est sous contrat pour une autre saison à un salaire de 9,5 M$? Difficile de se faire une tête sur cette question, surtout que le vétéran joueur de centre de 34 ans a subi une opération au genou droit et qu’on ne s’attend pas à ce qu’il participe au camp d’entraînement, en septembre prochain. Dans la dernière année, Rutherford n’avait jamais voulu promettre qu’il n’allait pas échanger Malkin. En même temps, on devine aisément que le souhait du capitaine Sidney Crosby est que le no 71 reste bien en selle en Pennsylvanie, étant donné tout le succès obtenu ensemble durant les quinze dernières années.

Est-ce que cela vaudrait réellement la peine d’explorer le marché potentiel pour Kristopher Letang, qui entame lui aussi la dernière année d’une entente à long terme paraphée en 2013? C’est probablement une avenue que le nouveau DG ne tient pas à explorer, et on ne peut pas le blâmer, mais encore faut-il qu’il ait une confiance inébranlable en ses chances de persuader le défenseur no 1 des Penguins de rester avec l’équipe qui l’a sélectionné en deuxième ronde il y a maintenant 16 ans.

Contrairement à Rutherford, qui souvent par le passé nous a télégraphié ses intentions de manière on ne peut moins subtile (l’échange de Phil Kessel aux Coyotes étant un des exemples les plus probants), Hextall est reconnu pour agir avec une discrétion absolue, à des années lumières du comportement bouillonnant qu’il affichait lorsqu’il gardait les buts à Philadelphie et à Québec, dans les années 80 et 90. Au fur et à mesure que l’on approche du repêchage d’expansion et de l’encan amateur de la LNH, on risque toutefois de pouvoir dégager un portrait plus limpide de ce qu’il entend faire à son premier été comme DG à Pittsburgh.

Même si les succès n’ont pas été au rendez-vous en séries depuis quatre ans, la plupart des journalistes affectés à la couverture de l’équipe jugent par ailleurs que Mike Sullivan mérite quant à lui une autre chance de mener cet effectif à bon port, avec le nouvel état-major en place. 

COMMENT S’ANNONCE L’AVENIR DES PENGUINS?

Cela fait maintenant 15 saisons de suite que les Penguins se qualifient pour les séries éliminatoires, la plus longue séquence du genre présentement dans la LNH. Depuis 2015, l’équipe n’a effectué qu’un seul choix lors de la première ronde du repêchage. C'était en 2019, alors qu'ils s'étaient servis du 21e choix au total pour sélectionner Samuel Poulin. Disons qu’il est plutôt difficile dans un tel contexte de bâtir une relève à tout casser.

Notons cependant que trois des meilleurs espoirs de l’organisation sont des patineurs québécois. Poulin et son meilleur ami, Nathan Légaré, ont récemment terminé leur séjour dans la LHJMQ en évoluant tous les deux pour les Foreurs de Val-d’Or, finalistes à la Coupe du Président. On n’est jamais à l’abri d’une surprise au camp, mais la profondeur offensive à Pittsburgh pourrait signifier qu’ils débuteront leur carrière professionnelle à Wilkes-Barre/Scranton cet automne.

Après une première audition intrigante à la ligne bleue, il sera intéressant de voir ce que Pierre-Olivier Joseph pourra accomplir en 2021-2022. L’ancien 23e choix au total des Coyotes de l’Arizona aura 22 ans dans quelques jours, et il a prouvé qu’il n’avait plus rien à apprendre dans la Ligue américaine. 

QUELQUES « HAUTS » SALARIÉS EXPOSÉS?

Continuellement embêtés par le plafond salarial, les Penguins sont une de ces équipes qui auraient tout intérêt à tenter de convaincre le Kraken d’opter pour un « haut » salarié lors du repêchage d’expansion, en raison de la flexibilité financière qu’ils en retireraient. 

Se pourrait-il, par exemple, que Hextall accepte de verser un léger excédent sous forme de choix au repêchage ou d’espoirs, de manière à convaincre le club d’expansion de se tourner vers l’attaquant Jason Zucker (rémunération de 5,5 M$ jusqu’en 2023) ou le défenseur Marcus Pettersson (4,025 M$ jusqu’en 2025)? 

Zucker n’a pas encore atteint la trentaine et n’offre pas du mauvais hockey à son club, mais son salaire relativement élevé pour deux autres saisons ne doit pas enchanter l’état-major, surtout compte tenu du fait qu’on l’a utilisé au sein des deux derniers trios des Penguins aussi souvent qu’au sein des deux premiers. Pettersson est un arrière de 25 ans fiable, possédant le profil idéal pour évoluer un troisième duo et jouer de 16 à 18 minutes par match; et c’est justement la raison pour laquelle, à plus de 4 M$ annuellement, son cas est quelque peu problématique pour Pittsburgh.

Le noyau dur des Penguins est présentement l’un des plus faciles à cerner dans la LNH. Du point de vue de l’attaque, la présence des Crosby, Malkin, Jake Guentzel et Bryan Rust sur la liste de protection le mois prochain se passe d’explications. Ces quatre attaquants travaillent en symbiose sur la première vague d’avantage numérique, soir après soir. En défense, Letang et son partenaire de jeu habituel Brian Dumoulin sont également des certitudes. Si le Québécois passe souvent près de 30 minutes sur la surface glacée dans un match donné, Dumoulin n’est parfois pas très loin derrière lui, le tout à un salaire qui fait le bonheur de l’équipe, à 4,1 M$ pour encore deux autres saisons.

À 24 ans, Kasperi Kapanen a amorcé avec beaucoup d’aplomb son deuxième séjour dans l’organisation des Penguins. Il a démontré avec sa récolte de 30 points (11-19) en 40 matchs de saison régulière que la dimension offensive de son jeu n’avait peut-être pas été entièrement dévoilée encore, après ses 200 premiers matchs dans la LNH. Toujours dangereux en infériorité numérique en raison de son anticipation du jeu et de son excellente accélération, l’ailier finlandais empochera 3,2 M$ en 2021-2022 avant d’avoir (potentiellement) le statut de joueur autonome avec compensation l’été prochain.

Tout comme Kapanen, le centre Jared McCann vient lui aussi de connaître sa meilleure campagne dans le circuit Bettman d’un point de vue offensif. Il est vrai que ses responsabilités ont augmenté lorsque Malkin était sur la touche, mais il est plutôt remarquable que le troisième centre se soit approché du plateau du point par match (32 en 43). McCann, qui a aussi été employé à l’aile occasionellement après l’arrivée de Jeff Carter, a célébré son 25e anniversaire il y a quelques semaines. Il offre une belle flexibilité aux Pens, avec une entente lui rapportant 2,94 M$ l’an prochain.

Dans le contexte d’une liste de protection de type « 7 attaquants, 3 défenseurs et un gardien », la seule véritable décision à l’ordre du jour pour Hextall, du côté offensif, opposerait Zucker à deux fougueux attaquants, soit Teddy Blueger et Brandon Tanev. Blueger est le plus jeune des trois, à 26 ans, et il aura besoin d’une nouvelle entente cet été en tant que joueur autonome avec compensation. Le généreux salaire consenti à Zucker a été déjà mentionné ci-haut, tandis que Tanev ne représente pas une aubaine, lui non plus, bien qu’on ne remette pas en doute son utilité. C’est à se demander si Pittsburgh doit réellement protéger Tanev de l’emprise du Kraken, sachant qu’il est un joueur des deux derniers trios que l’on paiera 3,5 M$ par saison jusqu’en 2025.

Aucune décision n’est requise dans le cas de John Marino et Joseph, qui sont exemptés du repêchage tous les deux, de même que pour Cody Ceci, qui se dirige vers le statut de joueur autonome sans compensation. Ainsi, la troisième place disponible pour un défenseur sur la liste de protection des Penguins est peut-être celle du Montréalais Michael Matheson. Jusqu’en 2025-2026, Matheson gagnera un salaire annuel de 4,875 M$. C’est 850 000 $ de plus que Pettersson, facteur pouvant jouer dans le calcul que fera Hextall, mais sa contribution se ressent dans plus d’aspects du jeu que celle du Suédois. 

Prédictions du RDS.ca

Attaquants (7)

Sidney Crosby (Clause de non-mouvement)
Evgeni Malkin (Clause de non-mouvement)
Jake Guentzel
Bryan Rust
Kasperi Kapanen
Jared McCann
Teddy Blueger

Défenseurs (3)

Kristopher Letang (Clause de non-mouvement)
Brian Dumoulin
Michael Matheson

Gardien (1)

Tristan Jarry

Principaux éléments non-protégés

Casey DeSmith (G)
Jeff Carter (A)
Jason Zucker (A)
Brandon Tanev (A)
Zach Aston-Reese (A)
Marcus Pettersson (D)
Juuso Riikola (D)
Mark Friedman (D)

Le portrait des équipes de la LNH

Ducks Anaheim Coyotes Arizona Bruins Boston
Sabres Buffalo Flames Calgary Hurricanes Caroline
Blackhawks Chicago Avalanche Colorado Blue Jackets Columbus
Stars Dallas Red Wings Detroit Oilers Edmonton
Panthers Floride Kings Los Angeles Wild Minnesota
Predators Nashville Devils New Jersey Islanders New York
Rangers New York Sénateurs Ottawa Flyers Philadelphie
Penguins Pittsburgh Sharks San Jose (01-07) Blues St. Louis (02-07)
Lightning Tampa Bay (03-07) Maple Leafs Toronto (04-07) Canucks Vancouver (05-07)
Capitals Washington (06-07) Jets Winnipeg (07-07) Canadien Montréal (08-07)