La ruée vers la coupe Stanley la plus relevée en 4 décennies?
Lorsque débuteront les séries de la LNH samedi, on pourrait avoir droit à une des courses pour la coupe Stanley les plus relevées en quatre décennies, si ce n'est davantage.
Le réseau ESPN a effectué la recherche historique et conclu que l'équipe favorisée par les preneurs au livre pour remporter les grands honneurs, les Hurricanes de la Caroline, présente la cote la plus élevée (à 6 pour 1) recensée depuis la saison 1984-1985.
Afin de mettre un peu d'ordre parmi la multitude de clubs qualifiés qui peuvent se targuer d'être des prétendants, ESPN a jeté un coup d'œil aux forces en présence parmi les dix équipes se retrouvant avec une cote inférieure à 20 pour 1 pour soulever le précieux trophée de Lord Stanley en juin prochain.
1. Hurricanes de la Caroline
Cote à Las Vegas : 6 pour 1
Comparatif d'équipe championne : les Stars de 1999
Principale qualité : une défense suffocante
Tout comme les Stars de Dallas de la fin des années 90, les Canes présentent énormément de profondeur et de talent. C'est aussi un club ayant cogné à la porte par le passé, qui doit trouver une façon de mettre ses insuccès du printemps derrière lui.
Après être arrivé à court en 1998 après une défaite face aux Red Wings de Detroit en finale d'association, Dallas a pris des notes et est revenu à la charge de belle façon l'année suivante.
Si la Caroline devait en faire autant après son balayage aux mains des Panthers de la Floride en finale de l'Est en 2023, la formule devra être la même que les Stars de 1999 : une défense redoutable et une attaque opportuniste.
Les Hurricanes allouent le plus faible total de lancers au but par match de la LNH par une marge considérable, avec la présence des Jaccob Slavin, Brady Skjei, Brent Burns, Dmitry Orlov, Brett Pesce et Jalen Chatfield. Même si ce groupe de six arrières n'est pas aussi robuste que ne l'étaient Derian Hatcher, Richard Matvitchuk et Craig Ludwig à l'époque, on parle tout de même de joueurs faits pour les matchs exigeants physiquement.
Matthew Tkachuk
2. Panthers de la Floride
Cote à Las Vegas : 7 pour 1
Comparatif d'équipe championne : les Ducks de 2007
Principale qualité : jeu robuste et profondeur
Menés par un ailier appartenant toujours à l'élite en Teemu Selänne, ainsi que par une unité défensive comprenant Scott Niedermayer et Chris Pronger, et un gardien qui avait connu les grandes occasions auparavant en Jean-Sébastien Giguère, les Ducks de 2007 avaient fait leur chemin jusqu'au Saint-Graal avec une formule propre aux série, soit du jeu très physique.
L'édition actuelle des Panthers possède des forces semblables, avec le talent et l'ardeur au travail de Matthew Tkachuk, l'expérience de Sergei Bobrovsky, et une volonté de jouer avec robustesse en défense.
La Floride a concédé le plus petit nombre de buts par match, et le troisième plus bas total de lancers en saison régulière. Tout comme Anaheim il y a 17 ans, elle a mené la LNH pour les minutes de pénalité. Ce n'est pas un hasard puisque cela s'inscrivait dans l'objectif du DG Bill Zito de faire des Panthers une formation pouvant intimider leurs rivaux en éliminatoires.
3. Oilers d'Edmonton
Cote à Las Vegas : 7,5 pour 1
Comparatif d'équipe championne : l'Avalanche de 2001
Principale qualité : la présence de super-vedettes
Ce ne sera pas la seule edition championne de l'Avalanche à se retrouver dans ces comparatifs, mais l'effectif mis sur pied en 2001 était peut-être le plus impressionnant du lot.
On y retrouvait Joe Sakic et Peter Forsberg encore au sommet de leurs habiletés, Milan Hejduk, des vétérans destinés à devenir des membres du Temple de la renommée en Rob Blake, Raymond Bourque et Patrick Roy, ainsi que du jeune talent en pleine éclosion, mené par Alex Tanguay et Chris Drury.
Bien que l'Avalanche ait dû survivre à quelques matchs nos 7 pour compléter sa mission, le niveau de talent assemblé par Pierre Lacroix était époustouflant. Quelque chose de semblable peut être écrit au sujet des Oilers de cette année, avec la domination habituelle de Connor McDavid et Leon Draisaitl, des saisons de sommets personnels pour Zach Hyman et Evan Bouchard, et le jeu inspiré de Mattias Ekholm, Adam Henrique et Ryan Nugent-Hopkins, notamment.
Bien entendu, Stuart Skinner n'a pas grand-chose d'un Patrick Roy à ce stade-ci de son parcours, mais Edmonton a réussi à assembler un corps défensif solide devant lui. Les Oilers viennent au 4e rang pour le nombre de buts marqués, exactement comme le Colorado en 2001.
4. Avalanche du Colorado
Cote à Las Vegas : 7,5 pour 1
Comparatif d'équipe championne : l'Avalanche de 1996
Principale qualité : du talent offensif de pointe
Lorsque l'on considère l'époque durant laquelle l'Avalanche a été une quasi dynastie entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, on pense à des effectifs menés par de futurs immortels du Temple, à toutes les positions.
Mais la version de 1996 n'avait pas assemblé toutes les munitions pour triompher, du moins pas avant que Roy ne s'amène des Canadiens un peu avant la mi-saison, en décembre. Classés 9es pour les tirs alloués et 13es pour le pourcentage d'arrêts, les hommes de Marc Crawford s'était passablement appuyé sur une attaque massive classée 3e et une attaque venant au 2e échelon, avec Sakic, Forsberg, Valeri Kamensky, Claude Lemieux et l'arrière Sandis Ozolinsh comme principales menaces.
Cette année, le Colorado a été répertorié au 15e rang pour les buts alloués, en raison du jeu en dents de scie à la ligne bleue et du rendement variable du gardien no 1 Alexandar Georgiev.
C'est en quelque sorte approprié que Nathan MacKinnon vienne de fracasser la marque de concession établie par Sakic en 1996 pour les points dans une saison.
5. Stars de Dallas
Cote à Las Vegas : 8 pour 1
Comparatif d'équipe championne : les Devils de l'an 2000
Principale qualité : une unité défensive aux habiletés variées et de la profondeur
Il y a une certaine ironie à ce qu'on dresse ce parallèle, puisque ce sont les Stars que les Devils de 2000 ont battu en grande finale grâce à un but dramatique en 2e prolongation de Jason Arnott. Si Dallas avait gagné ce match, qui sait ce qui aurait pu se produire pour Mike Modano et son club, champions en titre à ce moment, dans le match ultime?
Le duo de Scott Niedermayer et Scott Stevens a marqué les esprits, et celui de Miro Heiskanen et Thomas Harley pourrait en faire autant. Les Devils pouvaient déployer plusieurs trios capables de marquer (Patrik Elias et Petr Sykora étant leurs francs-tireurs les plus fiables) et de jouer dans les deux sens de la patinoire (Arnott, Scott Gomez et Bobby Holik viennent à l'esprit).
Cette saison, Jason Robertson a mené un groupe de huit patineurs ayant récolté 50 points ou plus.
Bien sûr, Jake Oettinger n'a pas affiché un rendement digne de celui de Martin Brodeur durant le calendrier régulier. Mais la feuille de route d'Oettinger suggère qu'il peut être meilleur que ses statistiques à ce jour. Potentiellement assez bon pour protéger adéquatement le filet de l'équipe ayant présenté le meilleur différentiel de buts cette année.
Artemi Panarin
6. Rangers de New York
Cote à Las Vegas : 9 pour 1
Comparatif d'équipe championne : le Lightning de 2021
Principale qualité : le jeu d'ensemble d'un collectif qui se connaît bien
En gagnant deux coupes de suite en 2020 et 2021, Tampa a prouvé que la construction méthodique d'un effectif champion peut rapporter des dividendes. L'édition actuelle des Rangers en est peut-être au même point de sa courbe de progression.
Équipés de leur propre version des têtes d'affiche - Artemi Panarin dans le rôle de Nikita Kucherov, Adam Fox dans le rôle de Victor Hedman et Igor Shesterkin dans celui d'Andrei Vasilevskiy, ainsi que d'une profondeur intéressante, les Blueshirts se sont retrouvés parmi le top-7 à la fois pour les buts marqués et les buts concédés en 2023-2024.
On parle ici d'un noyau de joueurs ayant passé les quatre dernières saisons à tisser des liens au point de se connaître par coeur. Quelque chose de gros est peut-être en train de se bâtir dans la Grosse Pomme, malgré des chiffres qui laissent subsister des doutes en termes de possession de rondelle.
7. Bruins de Boston
Cote à Las Vegas : 10 pour 1
Comparatif d'équipe championne : les Blackhawks de 2015
Principale qualité : stabilité et expérience devant le filet
Avec le recul, cette virée vers la coupe des Hawks en 2015 a été le dernier moment de grandes réjouissances pour cette dynastie. Depuis, mis à part une victoire durant la phase qualificative des séries 2020 dans la bulle d'Edmonton, Chicago n'a plus gagné une seule série.
Presque tous les membres importants de l'édition 2015 des Hawks avaient déjà goûté au succès avec l'équipe de l'Illinois en 2010 et/ou en 2013. L'équipe avait encore assez de talent et d'expérience à toutes les positions - mais surtout en défense et devants les buts - pour se payer un autre titre, et ce malgré une 17e place dans l'aspect offensif du jeu en 2014-2015.
Boston n'a pas gagné deux fois la coupe lors des cinq années précédentes comme Chicago l'avait fait à l'époque, mais la trajectoire du club semble similaire.
La plupart des joueurs importants de cet effectif des Bruins ont connu la déception de la défaite en finale face aux Blues de St. Louis en 2019, à l'exception de Jeremy Swayman, Linus Ullmark et Pavel Zacha.
L'équipe de Jim Montgomery a suivi à une régression qui était prévisible après une saison régulière record l'an dernier. Classés au sein du top-5 pour les buts alloués, les Bruins voudront s'en remettre à leur duo de gardiens de la même façon que l'avaient fait les Hawks avec le Montréalais Corey Crawford il y a neuf ans.
8. Golden Knights de Vegas
Cote à Las Vegas : 12 pour 1
Comparatif d'équipe championne : les Golden Knights de 2023
Principale qualité : une formule plutôt unique
Serait-il vraiment étonnant que si les Knights de 2024 répétaient leur exploit de l'an dernier, ce serait la même recette qui serait employée?
La grande majorité des noms importants de la première conquête de l'histoire de Vegas seront sur la glace, à l'exception de Reilly Smith et Laurent Brossoit, partis vers Pittsburgh et Winnipeg respectivement.
Tout comme au printemps 2023, les ajouts-clés chez les Knights sont survenus très récemment, soit à la date limite des échanges.
Bruce Cassidy et son équipe se sont appuyés sur une profondeur à toute épreuve, ainsi que des retours cruciaux de la liste des blessés. Ils s'en sont aussi remis à leur gardien plus qu'on ne le voit traditionnellement de la part d'une équipe couronnée.
Comme l'an dernier, les Knights ont trimé dur pour garder le cap malgré la perte de joueurs importants pour leur casse-tête, et ce, de façon quasi linéaire au fil de la saison.
Vegas a réussi à faire fonctionner le tout l'an dernier. Le plan est certainement là, prêt à inspirer la formation du Nevada une nouvelle fois.
9. Maple Leafs de Toronto
Cote à Las Vegas : 14 pour 1
Comparatif d'équipe championne : les Oilers de 1990
Principale qualité : un centre no 1 de calibre « MVP »
L'une des principales formations souhaitant mettre fin à la sécheresse de trois décennies des représentants du Canada offre certains éléments de similarité à l'édition de 1990 des Oilers, qui avait fait fi du départ de Wayne Gretzky vers Los Angeles pour triompher sous le leadership de son capitaine Mark Messier, gagnant du trophée Conn-Smythe à ses premières séries en dehors de l'ombre du grand no 99. Messier avait aussi offert à ce moment le meilleur rendement de sa carrière en saison régulière.
L'ombre dont essaie de se départir Auston Matthews est celui de l'historique de déceptions des Maple Leafs en éliminatoires. Pour l'instant, il la combat avec une saison remarquable et une course vers le plateau des 70 buts qui a tenu la ligue en haleine jusqu'au 82e et dernier match.
Voyons maintenant si Joseph Woll peut offrir sa meilleure imitation de Bill Ranford durant ces prochaines séries.
Quinn Hughes
10. Canucks de Vancouver
Cote à Las Vegas : 16 pour 1
Comparatif d'équipe championne : les Red Wings de 1998
Principale qualité : un noyau solide à l'attaque et en défense
Dans un sens, les Wings de 1998 forment un drôle de comparatif pour les Canucks de cette année car les premiers ont réussi à défendre leur couronne remportée au printemps précédent, en 1997, au milieu d'une série de présences en séries qui allait s'échelonner sur 25 saisons.
Vancouver, pendant ce temps, est une équipe plus jeune n'ayant pas accédé aux séries fréquemment - une seule fois en huit saisons - et ayant atteint la 2e ronde une seule fois depuis le revers en finale contre Boston en 2011.
Qu'à cela ne tienne, l'effectif des Canucks offre certains éléments de similarité, dont la présence d'un défenseur de grand talent, Quinn Hughes (Nicklas Lidström) jumelé à un partenaire de confiance en Filip Hronek (Larry Murphy) afin de limiter les tirs de qualité face à un gardien de talent en Thatcher Demko (Chris Osgood).
Ajoutez à la recette des attaquants qui peuvent jouer avec un mélange de finesse (Elias Pettersson et Brock Boeser dans le rôle de Steve Yzerman et Slava Kozlov) et de robustesse (J.T. Miller dans le rôle de Brendan Shanahan) pour mener l'une des menaces offensives les plus craintes de la LNH, et vous avez là certains des ingrédients requis pour un possible long parcours éliminatoire.