Un début de saison compliqué pour Anthony Mantha
BROSSARD – La saison 2019-2020 avait commencé sur une note fort prometteuse pour Anthony Mantha. Il avait compilé un but et deux passes décisives lors du match inaugural à Nashville. Le lendemain, il avait marqué tous les buts de son équipe dans une victoire de 4-3. Un bien mauvais quart d'heure pour les proverbiaux chapeaux de roue qui devaient alors supporter ses 6 pieds 5 pouces et quelque 105 kilos.
Cette amorce encourageante avait malheureusement été gaspillée par une succession de malchances. Une blessure à un genou, une performation à un poumon et le début d'une pandémie avaient finalement limité Mantha à 43 matchs. Sa récolte de 38 points cette année-là lui confère à ce jour la meilleure moyenne de point par partie (0,88) de sa carrière.
On en parle parce que c'est à quelque chose comme l'espoir d'un scénario inverse que s'accroche l'attaquant de 29 ans cette année. Mantha est en pleine forme, ne vous en faites pas pour lui. Mais ses premières offrandes ne l'ont pas mis dans les bonnes grâces du nouvel entraîneur-chef des Capitals, Spencer Carbery.
L'ancien des Foreurs de Val-d'Or a touché la glace pendant moins de douze minutes dans le match inaugural des Caps contre les Penguins de Pittsburgh. Pour la joute suivante, Carbery a décidé de le laisser sur la passerelle. Il a réintégré la formation au match suivant contre les Sénateurs d'Ottawa. Inutile de préciser qu'il n'est pas avantageusement sorti du lot dans une défaite de 6-1.
Malgré tout, Mantha garde la tête haute en se disant qu'une mauvaise semaine ne fait pas une saison. Si la malchance peut s'inviter à tout moment, il doit être aussi vrai qu'une léthargie peut vite devenir chose du passé.
« La saison est longue. Il y a 82 matchs dans une année, on est au match numéro 4. J'essaie de ne pas trop penser à ça », a répondu Mantha lorsqu'on lui a fait remarquer qu'il écoulait en plus la dernière année de son contrat.
« C'est sûr que ce n'est pas le départ que tu veux, mais je continue à travailler fort. Mon mental est à la bonne place en ce moment. Dès que je vais avoir ma chance, je vais sauter dessus et je vais la prendre. »
Dans le profil d'attaquant de puissance qui est le sien, Mantha se trouve présentement dans une situation inconfortable. Son pain et son beurre, la carte Opus qui lui permet de traverser les tourniquets qui donnent accès à la Ligue nationale, ce sont ses mains, son tir et sa capacité à marquer 25 buts pratiquement les yeux fermés. Mais parce qu'il a aussi des lacunes et que son entraîneur a visiblement décidé de s'y attaquer, c'est sur un quatrième trio qu'il doit présentement tenter de se faire justice.
Contre Ottawa, Carbery l'a jumelé à Beck Malenstyn et Aliaksei Protas. C'est avec eux qu'il s'est entraîné vendredi au Complexe sportif CN à Brossard. On l'a aussi vu obtenir quelques répétitions sur la deuxième vague de l'avantage numérique.
« J'aime mieux être dans ce rôle-là qu'être dans les estrades, right? Je vais essayer de remplir ce rôle-là du mieux que je peux et s'il y a une pénalité, une blessure et que j'ai une chance de jouer plus haut, je vais embarquer dedans et je ne vais pas la laisser partir », a-t-il réitéré.
« On a beaucoup parlé avec Anthony, a commenté Carbery. Pour lui, c'est un peu l'occasion de partir sur de nouvelles bases avec un nouveau personnel d'entraîneurs. On essaie de l'aider à s'adapter à la structure, à notre style, à la façon dont nous voulons jouer. Il y a aussi certains aspects de son jeu sur lesquels il doit se pencher pour être efficace. »
« On sait qu'il est un très bon joueur offensif, ses preuves sont faites dans cette ligue. Cet aspect de son jeu fait partie des choses sur lesquelles on travaille, mais il y a aussi d'autres détails sur lesquels il doit s'attarder. Je lui ai dit qu'il devra être patient. Il ne sera pas complètement confortable avec ce qu'on lui demande du jour au lendemain, mais je sais qu'il travaille fort pour retrouver sa touche offensive et devenir un joueur fiable pour nous. »