Nous avons eu droit à tout un match hier soir entre les Canadiens et les Sénateurs d’Ottawa. Dès le début de ce troisième affrontement, les Sens ont joué avec l’énergie du désespoir en distribuant plusieurs mises en échec percutantes sur les joueurs du Canadien. De même que je sentais les défenseurs et quelques attaquants devenir quelque peu craintifs le long de la rampe en sortie de zone et l’équipe locale a clairement dicté le ton de la rencontre. Comme c’est arrivé très souvent cette saison, et c’est tout au mérite des joueurs, le CH a laissé passer la tempête et s’est plutôt bien ressaisi en deuxième période en dirigeant 19 tirs vers Craig Anderson.

Dave Cameron a osé avec ses décisions avant le troisième match et son pari lui a souri... ou presque. Après deux performances questionnables de la part de Hammond, le pilote des Sens a choisi de faire confiance à son vétéran devant le filet et Anderson a joué un très bon match. Malheureusement pour lui, bien qu’il ait effectué 47 arrêts, le but de Weise en prolongation doit laisser un goût amer car Anderson se devait de faire l’arrêt. Il a reçu beaucoup de tirs mais plusieurs étaient relativement anodins bien que le CH a quand même eu quelques chances marquer de plus que les Sens.

L’ajout du vétéran Chris Neil a aussi eu un impact sur le match car le robuste ailier droit a frappé tout ce qui bougeait sur la glace lors des deux premières périodes et cette intensité a été contagieuse au reste de l’équipe. Neil avait distribué neuf mises en échec après deux périodes et ces contacts ont été violents et dans la légalité. Erik Karlsson a également disputé tout un match hier au Centre Canadian Tire. Le capitaine des Sens a démontré tout son talent, de même qu’une présence physique à laquelle nous ne sommes pas habitués de sa part. Le Suédois a frappé, patiné et attaqué tout au long du match et il nous a démontré pourquoi il a été récipiendaire du trophée Norris.

Du côté du Canadien, après un début de match chancelant et sur les talons, il a poussé la cadence en deuxième période et a encore une fois montré son opportunisme en fin de match pour égaler la marque. Michel Therrien a encore eu la main heureuse avec ses changements de trios. Voulant probablement jouer à trois trios en deuxième moitié de match pour égaler la marque, il a décidé de remplacer Dale Weise, discret jusque-là, par Brian Flynn sur le troisième trio. Comble du bonheur, lors de sa première présence en 10 minutes de jeu, le quatrième trio joue les héros et égale la marque avec un peu plus de cinq minutes à faire au match.

Par contre, l’avantage numérique du CH n’a pas livré la marchandise encore une fois avec deux occasions en fin de match et en prolongation et l’équipe devra rectifier la situation puisque ces occasions manquées leur coûteront éventuellement des matchs. Les arbitres ont fermé les yeux à plusieurs occasions lors de la rencontre que j’ai trouvé la pénalité décernée à Curtis Lazar en prolongation tirée par les cheveux car il y a eu bien pire tout au long du match.

Un vrai but et une mise en échec légale

De plus, il n’y a aucune controverse suite au match d’hier et ce, autant sur le but victorieux que la mise en échec de Karlsson sur Nathan Beaulieu. Pour ce qui est du but, plusieurs croyaient à une passe avec la main de Brandon Prust en sortie de zone, mais les reprises du réseau CBC démontrent clairement que la rondelle a changé de direction en frappant la baie vitrée et non la main du numéro 8.

En ce qui concerne la mise en échec de Karlsson, elle était 100% légale. J’ai lu plusieurs commentaires quant au contact avec la tête mais la règle est claire. Même s’il y a contact avec la tête, si la mise en échec est donnée en ligne droite avec le contact complètement corps-à-corps, il n’y a aucune pénalité. Si Karlsson avait fait le même contact mais de biais avec le corps de Beaulieu et que le point de contact avait été la tête, à ce moment une pénalité aurait pu être décernée. Pour ce qui est des patins qui ne touchent plus à la glace, regardez chaque mise en échec et à chaque occasion, les pieds du joueur finissent pas lever de la patinoire simplement à cause de l’impact, donc il n’y a aucune matière à pénalité non plus.

Nous avons vraiment droit à une belle série puisque chacun des matchs aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. Ceci démontre le caractère et la confiance des joueurs du CH. Le Canadien, ou Carey Price, n’a pas volé aucune de ses trois victoires, mais soyons honnête : si les Sens étaient en avance 3-0 dans cette série, nous pourrions aussi dire qu’ils n’auraient pas volé un seul match non plus. Les trois rencontres ont été serrées et je crois que la différence est définitivement entre les poteaux.

Certes, Price n’a pas eu à être spectaculaire mais il fait l’arrêt important au moment opportun à chacun des matchs tel l’arrêt contre Mark Stone en prolongation, qui aurait facilement pu changer l’allure de cette série. Les joueurs de Michel Therrien devront faire attention pour ne pas penser que le quatrième match sera facile à gagner, car ces Sens ont démontré lors des deux derniers mois qu’ils ne baisseront pas les bras et se battront jusqu’à la fin, surtout qu’ils ont eu une chance de remporter les trois premiers matchs aussi.

Ceci étant dit, je ne vois vraiment pas Ottawa battre Carey Price quatre fois en quatre rencontres donc si le Canadien ne réussit pas à terminer la série mercredi, elle se terminera vendredi au Centre Bell. Rappelez-vous d’une chose, la victoire la plus difficile à obtenir est toujours la quatrième.