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RÉSULTATS

Une victoire qui rappelle de mauvais souvenirs

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LAS VEGAS – Pendant que leurs partisans quittaient le T-Mobile Arena le cœur à la fête au terme d'une victoire de 5-2 aux dépens des Panthers de la Floride, les joueurs des Golden Knights de Vegas affichaient un sérieux presque désarmant.

« On a gagné un match, mais on n'a rien gagné encore. Nous formons une très bonne équipe. Nous sommes confiants. Mais le plus dur est devant nous », que Jonathan Marchessault a répété plusieurs fois et de plusieurs façons. Il a d'abord lancé cet avertissement aux journalistes anglophones qui l'entouraient, ensuite aux journalistes du Québec qui ont pris la relève, puis à une équipe de reportage de la LNH qui l'attendait en troisième vague.

Marchessault sait trop bien qu'une victoire c'est bien beau. Que ça rapproche un brin de la coupe Stanley. Mais que c'est loin d'être suffisant pour s'offrir le privilège de la soulever.

Il y a cinq ans, le Québécois et ses cinq coéquipiers de la première heure avaient battu les Capitals de Washington 6-4 pour amorcer la finale de la coupe Stanley de brillante façon. La victoire avait fait plus de bruit à Las Vegas que le concert tonitruant des milliers de « machines à sous » qu'on retrouve dans tous les coins et recoins de la capitale du jeu.

Et pourtant!

Alexander Ovechkin et ses Capitals avaient balayé les quatre matchs suivants pour soulever la coupe Stanley sous les yeux des Golden Knights.

On comprend donc facilement l'accueil poli, sans plus, que Marchessault a réservé à la victoire. « On doit rester humble et se concentrer sur ce qu'il faudra faire de mieux lors de la deuxième partie. »

Après l'entraîneur-chef Bruce Cassidy qui a parlé d'une quête à compléter pour les Knights originaux, Mark Stone a reconnu que ses six coéquipiers apportaient une source de motivation supplémentaire dans le vestiaire.

« Nous avons un objectif commun comme équipe, mais ces six joueurs donne le ton depuis le jour un de la saison. À commencer par "Marchy" qui est un compétiteur né. Il partage ce goût de la compétition de bien des façons dans le vestiaire et sur la patinoire », a d'ailleurs souligné le capitaine après la victoire.

Dix buts en 11 matchs

Humble dans la victoire, Marchessault l'a aussi été dans l'analyse de sa soirée de travail. Et ce n'est pas parce qu'il a marqué le but qui nivelait les chances 1-1 en fin de premier tiers qu'il était satisfait.

« Quand tu regardes mon but, tout le crédit va à Chandler Stephensen qui m'a fait la passe. C'est là que tout s'est joué, car le gardien regardait encore derrière le but quand j'ai tiré. »

L'analyse de Marchessault est juste. Mais il s'agissait tout de même d'un 10e but à ses 11 derniers matchs.

« Il y a bien des façons de contribuer et je n'ai aucun problème à ne pas marquer dans le cadre d'une victoire. Nous avons besoin des 20 gars pour gagner, peu importe qui marque les buts. Si je ne marque pas et que l'équipe perd, c'est une autre affaire. Ce soir, j'ai marqué, mais dans l'ensemble, je considère que j'aurais pu jouer beaucoup mieux. Particulièrement en attaque massive », que Marchessault a insisté.

Le Québécois a aussi critiqué sa décision de répliquer à la suite de coups de bâton assénés par Matthew Tkachuk et Ryan Lomberg que Marchessault a surnommés : « Lamborghini! » avec deux brins de décisions.

« Je n'étais pas fier de moi sur ces jeux. On joue du hockey solide entre les coups de sifflet, mais on est aussi un club discipliné. Quand tu tombes dans le jeu de ces gars-là, tu les réveilles. Je ne veux pas être le gars qui met son équipe dans la merde », a ajouté Marchessault qui a passé plus de temps avec les journalistes que tous ces coéquipiers réunis.

Hill supplante Bobrovsky

Matthews, Lomberg et les Panthers ont frappé plusieurs Golden Knights au fil des différentes escarmouches qui ont marqué le premier match de la finale. Nick Cousins s'est même permis de bousculer Adin Hill devant son filet tôt dans le match.

Une attaque qui a provoqué pas mal de brouhaha sur la patinoire et dans les gradins...

S'il s'est dressé devant Cousins et les autres Panthers venus à sa défense lors de cette mêlée, Hill s'est surtout dressé devant les tirs de ses adversaires.

Avec 33 arrêts sur les 35 tirs des Panthers, Hill a eu le dessus sur Sergeï Bobrovsky qui a accordé quatre buts sur 33 tirs. Le cinquième et dernier but des Knights a été marqué dans une cage déserte.

S'il est vrai que le gardien des Knights a profité de la complicité de ses poteaux à trois reprises lors du premier match, il est encore plus vrai que Hill a réalisé l'arrêt de la rencontre dès la première minute de jeu du deuxième tiers. Pris hors position, Hill a étendu son bâton à bout de bras pour priver Cousins – encore lui – d'un but qui semblait alors certain.

Un arrêt qui n'était pas sans rappeler l'un des arrêts réalisés par Brayden Holtby, il y a cinq ans dans la finale de la coupe Stanley que les Capitals ont finalement gagnée aux dépens des Knights.

« On a parlé de cet arrêt au deuxième entracte. En plus d'être sensationnel, cet arrêt a changé le cours du match, car il a permis de maintenir le score 1-1 et Shea (Theodore) nous a donné les devants en milieu de deuxième », a convenu Stone.

Dans la défaite, Bobrovsky est loin d'avoir été mauvais. Il n'est pas en cause sur les quatre buts accordés. Il a surtout balayé à l'aide de quelques glissades sur sa gauche et sur sa droite, les doutes selon lesquels le long congé entre la victoire en finale de l'Est et le premier match de la grande finale pourrait briser la vague sur laquelle il surfait depuis son entrée en scène en première ronde contre les Bruins de Boston.

Mais les Knights ont quand même trouvé une façon de marquer quatre buts à ses dépens. Un exploit que les Hurricanes de la Caroline n'ont pas été en mesure de faire en finale de l'Est; que les Maple Leafs de Toronto n'ont pas été en mesure de faire eux non plus en deuxième ronde; que les Bruins ont réussi deux fois alors que leurs gardiens étaient toutefois plus généreux encore.

« Notre entraîneur des gardiens – Sean Burke – a fait une longue présentation à nos joueurs pour mettre en évidence les forces de Bobrovsky. Il est très fort avec ses jambes. Il bloque très bien le bas du filet. Il aime s'accroupir afin de suivre la rondelle. Ça peut ouvrir le haut du but », a expliqué l'entraîneur-chef des Knights.

« Cela dit, nous venons de signer notre 13e victoire et une fois seulement lors de ces 13 gains, nous avons marqué moins de quatre buts », a ajouté Cassidy.

Maurice calme le jeu

Bien que l'équipe qui gagne la première rencontre de la grande finale a soulevé la coupe Stanley 63 fois en 83 séries (75,9 %), l'entraîneur-chef des Panthers Paul Maurice s'est assuré de calmer le jeu après la défaite de son club.

« Prenez tous de grandes respirations et restez calmes », que Maurice a lancé aux journalistes devant lui.

« Les clubs qui encaissent la défaite s'attardent sur trop de détails alors que les clubs qui gagnent le premier match célèbrent d'autres aspects de la rencontre. La réalité est que nous avons perdu le premier match de la série contre les Bruins en première ronde et avons été un peu meilleurs ensuite. Nous avons perdu deux matchs de suite et sommes revenus plus forts après coup », que l'entraîneur-chef des Panthers a servi en guise de mise en garde face aux conclusions trop hâtives.

Maurice a aussi tenté de dévier l'attention des journalistes sur son équipe en revenant sur la décision des arbitres de rejeter sa contestation à la suite du quatrième but des Knights marqué par Stone. « Le jeu était très serré à nos yeux et nous avons décidé de contester, car nous croyions que Stone avait toucher la rondelle au-dessus de ses épaules pour ensuite la récupérer et marquer. La décision est tombée bien plus rapidement qu'on l'anticipait », a échappé Maurice d'une manière bien calculée...

Entre les lignes

– Le but de Shea Theodore était son premier en 17 matchs de séries cette saison. Son premier depuis le 7 mars dernier. Ce qui représentait une disette de 28 rencontres...

Eric Staal a marqué le premier but de la finale. Un but enfilé alors que les Knights profitaient d'une attaque massive. Staal a marqué ce but 17 ans après son dernier but marqué en finale de la coupe Stanley (14 juin 2006 alors qu'il défendait les couleurs des Hurricanes). Le plus long délai de l'histoire de la LNH entre deux buts marqués par un même joueur en grande finale...

– Seul officiel du Québec invité à prendre part à la finale, le juge de lignes Jonny Murray amorçait samedi sa sixième finale de la coupe Stanley en carrière...

– Les Golden Knights affichent un dossier de huit gains et trois revers lorsqu'ils accordent le premier but dans une rencontre...

– Des 13 victoires signées par les Knights depuis le début des séries, neuf ont été acquises après des remontées. L'Avalanche du Colorado (l'an dernier) et les Penguins de Pittsburgh (2010) partagent le record qui est de 10 remontées gagnantes...

– C'était la première fois (8 victoires, 1 défaite) que les Panthers encaissaient une défaite après avoir marqué les premiers depuis le début des présentes séries...