Les joueuses de la LPHF veulent montrer leur talent lors du week-end des étoiles
Les joueurs de la LNH ne présentent pas généralement leur meilleur niveau de jeu lors du week-end des étoiles. C'est plutôt l'occasion de se détendre, de s'amuser et de participer à une compétition légère.
Mais il n'en va pas de même pour les joueuses de hockey féminin qui participeront aux festivités du match des étoiles, ce week-end. Ce n'est pas le temps de lever le pied de l'accélérateur. Elles seront sur la glace et feront leurs preuves sous les projecteurs de la LNH.
« La réalité, c'est que nous ne pouvons pas prendre une journée de congé. Parce que les gens vont toujours avoir des opinions que si nous ne nous donnons pas, le hockey féminin n'est pas bon », a mentionné la capitaine de Montréal, Marie-Philip Poulin, plus tôt en janvier.
Poulin et 23 autres joueuses de la nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) s'affronteront jeudi dans une présentation à trois contre trois de 20 minutes au Scotiabank Arena de Toronto, pour lancer les trois jours de festivités du week-end des étoiles de la LNH.
La défenseure de Montréal Erin Ambrose est ravie de sauter sur la glace et de profiter du jeu à trois contre trois, mais elle ne perd pas de vue le fait que les joueuses sont là pour développer le hockey féminin et promouvoir la LPHF lors de sa saison inaugurale.
« Chaque fois que notre jeu est présenté, nous tentons toujours de faire nos preuves, a déclaré Ambrose. C'est une chose frustrante en tant qu'athlète féminine, mais c'est un peu là où nous en sommes actuellement dans le monde. Donc, nous allons en profiter, nous nous amuserons beaucoup, mais nous savons aussi pourquoi nous sommes là. »
La LPHF connaît des débuts records depuis qu'elle a lancé sa saison, le 1er janvier.
Le premier match de la ligue, entre New York et Toronto au Mattamy Athletic Centre, a atteint 2,9 téléspectateurs canadiens.
Au cours de sa semaine inaugurale, la LPHF a établi à deux reprises des records d'assistance pour des matchs de hockey professionnel féminin. D'abord, le 2 janvier, 8 318 partisans ont rempli le TD Place Arena, à Ottawa, avant que 13 316 spectateurs ne se rassemblent au Xcel Energy Centre, à St. Paul au Minnesota, le 7 janvier.
La ligue visera encore plus haut lorsque Montréal affrontera Toronto au Scotiabank Arena, qui compte près de 19 000 sièges, le 16 février.
Pour cette raison, l'attaquante de Montréal Laura Stacey considère la participation des joueuses de la LPHF au week-end des étoiles de la LNH comme une chance de tirer parti de l'élan initial de la ligue – et de profiter des regards supplémentaires qu'elles doivent attirer.
« Chaque fois qu'il y a un grand projecteur, un grand match et beaucoup d'attention sur le hockey féminin, je pense que nous voulons montrer le meilleur de nous-mêmes, a indiqué Stacey. Nous allons simplement avoir ce petit sentiment supplémentaire de ‘faisons ceci pour la prochaine petite fille qui nous regarde, prouvons au monde que notre sport est formidable, que le hockey féminin est en pleine croissance et qu'il est spécial'. »
« Il y a quelque chose de vraiment important pour lequel nous nous battons encore. »
Les joueuses de hockey féminin ont participé à quatre week-ends consécutifs d'étoiles de la LNH depuis 2019, lorsque la joueuse vedette américaine Kendall Coyne Schofield – qui joue actuellement pour le Minnesota – est devenue la première femme à participer au concours d'habiletés.
Coyne Schofield a fait plus que simplement participer à l'événement. Elle s'est classée septième sur huit dans l'épreuve de patinage le plus rapide avec un tour fulgurant de 14,346 secondes autour du SAP Center de San Jose, en Californie, à moins d'une seconde du joueur vedette des Oilers d'Edmonton Connor McDavid, le vainqueur de l'épreuve.
Ça représente encore un moment décisif pour Poulin.
« Quand Kendall est partie et qu'elle avait fait un tour assez rapide qu'elle a vraiment ouvert les yeux à ce moment-là », a dit Poulin.
Même si les joueuses de la LPHF espèrent pouvoir organiser leurs propres matchs des étoiles dans les années à venir, elles sont déterminées à, pour le moment, avoir le même genre d'impact que Coyne Schofield a eu lors des festivités de la LNH.
« Chaque fois que tu as la chance de fouler la glace, c'est simplement une façon de mettre en valeur notre sport, a insisté Poulin. Tu veux jouer contre les meilleures, avec les meilleures, et le trois contre trois va pouvoir promouvoir le hockey féminin. »