Montréal se sauve avec la victoire après un fin rocambolesque contre le Minnesota
MONTRÉAL – Cinq Canadiennes d'un côté, Cinq Américaines de l'autre. Le duel entre Montréal et le Minnesota qui marquait la reprise du calendrier de la LPHF jeudi à l'Auditorium de Verdun pouvait être vu comme une mini-reprise de la finale du Championnat du monde qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. Un match à l'intérieur du match.
Et les médaillées d'or ont tourné encore un peu plus le fer dans la plaie de leurs vieilles rivales.
Poussées par leur contingent de joueuses internationales, les Montréalaises ont orchestré une remontée de dernière minute pour finalement célébrer une victoire de 4-3 devant les visiteuses de l'État aux 10 000 lacs.
Tous les points inscrits sur la feuille de match de la formation montréalaise sont allés à la fiche des joueuses qui venaient de représenter leur pays à Utica. La défenseuse Erin Ambrose a terminé sa soirée avec quatre mentions d'aide tandis que Marie-Philip Poulin et Laura Stacey ont chacune inscrit un but et deux mentions d'aide.
Kristin O'Neill a complété la récolte avec deux buts. Celle que ses coéquipières surnomment « KO » a notamment livré le coup d'assommoir avec 46 secondes à écouler au cadran.
L'autre représentante de l'Unifolié, la gardienne Ann-Renée Desbiens, avait obtenu congé pour cette folle soirée. Son adjointe Elaine Chuli a réussi 25 arrêts dans la victoire.
Chuli avait été rappelée au banc à la faveur d'une joueuse supplémentaire quand Stacey a porté le pointage à 3-3 à l'aide d'un violent lancer sur réception. Il restait à ce moment 2:23 à jouer en temps réglementaire.
Puis, quand Poulin a été accrochée en zone offensive une quarantaine de secondes plus tard, Montréal s'est vu offrir l'occasion de déployer un jeu de puissance qui avait déjà généré deux buts plus tôt dans le match. O'Neill a sauté sur l'occasion pour jouer les héroïnes. Son deuxième but du match a allumé un baril de poudre dans la vieille enceinte du boulevard LaSalle et provoqué un soupir de soulagement évident chez les favorites de la foule.
Les filles en bourgogne avaient subi quatre défaites de suite avant l'arrivée de la trêve internationale. En signant, en temps réglementaire de surcroît, leur première victoire depuis le 6 mars, elles sont revenues au plus fort de la lutte pour le premier rang du classement général.
« Quelqu'un m'a demandé si on allait mettre fin à "cette séquence" aujourd'hui et j'ai tout de suite pensé qu'on me parlait de la série de victoires de Minnesota, a raconté l'entraîneuse-chef Kori Cheverie. C'est là qu'on m'a rappelé qu'on avait perdu nos quatre derniers matchs. Personnellement, je ne l'ai jamais vu comme une grosse léthargie parce que dans chacun de ces matchs, on était dans le coup. Mais ça ne fait pas de doute que le résultat de ce soir nous donne beaucoup de confiance. On avait besoin de cette victoire. »
Avec la défaite simultanée de Toronto à Boston, seulement deux points séparent désormais les détentrices des trois premières places au palmarès. Montréal recevra ses rivales de la Ville Reine samedi dans un match à saveur historique au Centre Bell.
Un départ canon
Poulin, qui avait raté trois matchs consécutifs avant l'interruption du calendrier, a été l'artisane principale d'un départ explosif des joueuses locales, qui ont inscrites deux buts à 5 contre 4 dès le premier vingt.
Elle a d'abord préparé celui de O'Neill, qui s'y est prise à deux reprises pour pousser la rondelle derrière la gardienne Maddy Rooney. O'Neill, qui a été amassé cinq points en sept matchs au Championnat du monde, a récemment retrouvé sa touche offensive en LPHF. Après avoir été limitée à trois points dans les 15 premiers matchs de la saison, elle en revendique quatre à ses quatre derniers.
Poulin a doublé l'avance des siennes une dizaine de minutes plus tard, complétant un superbe échange qu'elle avait elle-même initié avec Ambrose et Stacey.
L'attaque à cinq montréalaise, qui n'avait converti que cinq de ses 62 occasions avant la rencontre, a frappé dans le mille trois fois en quatre tentatives.
« Pour vrai, on s'en est parlé un peu, je pense que c'est un des meilleurs avantages numériques qu'on a eus cette saison, a évalué Poulin, qui a rejoint Natalie Spooner au premier rang du classement des pointeuses. Les passes étaient rapides, on bougeait la rondelle rapidement. On est contentes, mais on n'est pas satisfaites non plus. On veut que ça continue. »
Des pénalités successives décernées à Mikyla Grant-Mentis en début de deuxième période ont complètement stoppé l'élan des meneuses. L'internationale américaine Grace Zumwinkle a réduit l'écart lors du deuxième de ces avantages numériques et la grosse machine du Midwest a complètement dominé le reste de l'engagement à 5 contre 5. Kelly Pannek et Brooke Bryant ont complété la remontée éclair en touchant la cible dans un intervalle de 1:24.
Montréal est toutefois ressorti du vestiaire pour le dernier engagement avec des intentions plus claires et une énergie nouvelle dans les jambes. Ses piliers de l'Unifolié, après avoir fait durer le suspense, ont finalement eu le dernier mot.
« On perdait à la fin et c'est comme si un interrupteur s'était activé (a switch just flipped) en chacune de nous, a dit O'Neill. On était vraiment déterminées à gagner ce match. »