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RÉSULTATS

L'éclosion de Kristin O'Neill tombe à point pour Montréal

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MONTRÉAL – Au moment où son équipe en avait le plus besoin, Kristin O'Neill semble finalement avoir trouvé sa touche offensive.

O'Neill n'avait récolté que trois points, trois maigres mentions d'assistance, après les quinze premiers matchs de la saison. L'excellence de son apport dans des facettes du jeu moins ostentatoires ainsi que les bons résultats affichés par Montréal dans la première portion du calendrier faisaient en sorte que les statistiques du choix de deuxième ronde au repêchage inaugural de la LPHF ne soulevaient pas trop d'inquiétudes. Mais les circonstances avaient changé dans les dernières semaines.

Avant l'arrivée de la pause internationale dans le calendrier de la LPHF, Montréal a encaissé quatre défaites consécutives. La disette a coïncidé avec l'absence de Marie-Philip Poulin, importunée par une blessure à un genou, mais aussi, en partie, avec le départ de l'attaquante tchèque Tereza Vanišová. Cette dernière a été échangée à la date limite des transactions en retour de la défenseuse Amanda Boulier.

Le troc venait combler un besoin criant à la ligne bleue montréalaise, mais laissait un trou considérable dans le top-6 offensif de l'entraîneuse Kori Cheverie. L'éclosion d'O'Neill, si elle dure dans le temps, aiderait Montréal à compenser pour la perte de Vanišová, qui avait amassé dix points en 17 parties.

O'Neill a récolté deux points, dont un but de toute beauté, dans les trois matchs qui ont précédé la trêve. Jeudi, elle a réussi le premier et le dernier but d'une spectaculaire et importante victoire de 4-3 contre le Minnesota.

« Dès le début de la saison, j'ai dit à KO à quel point j'étais heureuse de la compter au sein de notre équipe, a encensé Poulin après le match. Elle est déterminée, elle sait faire tous les petits détails. En début de saison, les gens se demandaient pourquoi elle ne marquait pas. C'était juste une question de temps. »

« J'ai aimé la façon dont elle a marqué dès le début du match aujourd'hui », a poursuivi Poulin. Postée à l'embouchure du filet lors d'un avantage numérique, O'Neill a reçu une passe de sa capitaine et a pivoté pour tenter d'enfiler l'aiguille. Frustrée une première fois, elle a insisté et frappé son propre retour au fond du but. « Ça aurait été facile pour elle de reculer et de refaire une passe, mais elle est passée à l'attaque et a obtenu ce but qui nous a permis de donner le ton. »

« Quand tu joues avec autant de cœur, en portant une telle attention aux détails, ce n'est qu'une question de temps », a répété sa coéquipière.

Un Mondial charnière

Il faut dire qu'O'Neill est revenue du Championnat du monde, où le Canada a ravi l'or aux États-Unis dans une finale épique, avec les voiles en poupe.

À Utica, l'attaquante de 26 ans a été la troisième meilleure pointeuse de la formation canadienne avec une production de deux buts et trois aides en sept matchs. Elle a aussi affiché le meilleur différentiel (+8) parmi toutes les attaquantes de l'équipe.

L'an dernier, à la même compétition, celle qui est surtout reconnu pour son expertise défensive avec l'équipe nationale n'avait pas noirci une seule fois la feuille de pointage.

« Le fait d'être capable de contribuer offensivement au Mondial a fait un bien fou à ma confiance et je me suis fixé comme objectif de ramener cette confiance avec mon équipe à Montréal », a témoigné O'Neill après son doublé.

« On savait qu'elle avait ça en elle, a dit Cheverie. Elle accorde tellement d'importance à son jeu défensif que parfois, par souci de vouloir bien faire, elle se sort elle-même d'une situation où elle aurait pu menacer offensivement. Mais je crois qu'avant de partir pour le Mondial, elle a commencé à se permettre de jouer plus librement. On la taquinait un peu en lui disant qu'elle était une spécialiste du jeu de puissance sur la ligne des buts. Mais c'est une occasion qu'on voulait lui donner, on pense qu'elle est prête pour ça et présentement, elle en soutire le maximum. »

Une promotion avec Pou

En plus d'avoir augmenté ses responsabilités sur les unités spéciales, Cheverie a offert une autre promotion à O'Neill jeudi.

En quête d'une étincelle pour secouer un groupe qui venait de bousiller une avance de deux buts, la tacticienne a greffé Poulin au centre d'O'Neill et Laura Stacey, qui avaient plutôt commencé la partie en compagnie de Mikyla Grant-Mentis. La combinaison a aidé Montréal à trouver un second souffle et, ultimement, à renverser la vapeur.

Poulin, qui avait d'abord été jumelée à Claire Dalton et Maureen Murphy, ne s'est pas gênée pour dire qu'elle a apprécié l'expérience et qu'elle apprécierait qu'elle soit reconduite.

« Ça va être intéressant de voir ce qui se passe dans les quatre prochaines parties. Veux, veux pas, on sait que c'est quelque chose qui peut fonctionner. Il faudra voir ce que notre entraîneuse veut voir sur nos lignes. Je pense que ça pourrait être très intéressant de nous garder ensemble. Je suis très consciente aussi que je suis une joueuse de centre et que "KO" est une joueuse de centre. On peut être séparées pour cette raison, mais c'est quelque chose que [Cheverie] peut garder dans sa poche arrière. »