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RÉSULTATS

« Une nouvelle réalité » : la date limite des transactions approche dans la LPHF

Danièle Sauvageau Danièle Sauvageau - PC
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MONTRÉAL – Au début du mois de mars, quelqu'un a approché Danièle Sauvageau près des gradins de l'Auditorium de Verdun pour discuter de la date limite des transactions dans la Ligue professionnelle de hockey féminin.

« Ça vient vite, hein! », a réagi la directrice générale de l'équipe de Montréal. « Merci de me le rappeler! Mon cœur vient de faire un saut. »

Le rythme cardiaque de Sauvageau devra peut-être faire l'objet d'un suivi dans les prochains jours. L'heure H approche. Les équipes de la LPHF ont jusqu'au 17 mars, inclusivement, pour injecter du sang neuf à leur effectif. Après la Saint-Patrick, la convention collective ne permettra que trois exceptions : l'ajout d'une gardienne, le remplacement d'une joueuse partie en équipe nationale ou le retour ou le remplacement d'une blessée.  

Pour les joueuses qui ont évolué dans les défuntes ligues qui ont pavé la voie à la création de la LPHF, il s'agit d'une toute nouvelle réalité, peut-être l'un des rares côtés sombres du passage à un véritable circuit professionnel.

Jadis, une joueuse avait le contrôle presque complet sur l'endroit où elle pratiquerait son sport. Les transferts en cours de saison étaient possibles, mais étaient généralement initiés et contrôlés par les joueuses qui exprimaient la volonté d'un déménagement. Avec la LPHF, « la game vient de changer », dirait un personnage de Réjean Tremblay. Comme dans les autres ligues professionnelles, les équipes peuvent transiger entre elles sans avoir à consulter les joueuses impliquées.

La LPHF a déjà été secouée par sa première transaction. Le 11 février, Boston a échangé la prometteuse défenseuse Sophie Jaques au Minnesota en retour de la défenseuse Abby Cook et de l'attaquante Susanna Tapani. « Je ne l'ai pas vu venir, avait réagi Jaques à l'Associated Press quelques jours plus tard. Je ne crois pas que je réalisais ce qui m'arrivait avant que je saute sur la glace pour la première fois avec ma nouvelle équipe. »

« J'étais en état de choc, avait dit Tapani. C'était difficile à croire. »

Les prochains jours nous diront si ce coup de théâtre fera éventuellement figure d'exception ou d'exemple à suivre dans cette saison inaugurale de la LPHF. Pour l'instant, la machine à rumeurs est discrète, mais le nom d'une joueuse montréalaise en a été expulsé. Le 3 mars, Jeff Marek de Sportsnet rapportait que des conversations avaient eu lieu entre Montréal et Boston pour le troc de Jillian Dempsey.

« Je dirais que c'est hors de notre contrôle, disait l'attaquante montréalaise Sarah Lefort en fin de semaine. En tant que joueuse, on ne peut que se présenter à l'aréna et jouer. C'est vrai que c'est de l'inconnu pour nous. Si vous allez sur Twitter, je suis certaine que vous avez vu les mêmes tweets que nous. Il faut prendre les choses un jour à la fois, un entraînement à la fois, un match à la fois. »

Du changement à Montréal?

Montréal, qui s'est récemment fait déloger du premier rang du classement par Toronto, bougera-t-elle avant le gel des effectifs?

« On a toujours des conversations entre nous pour trouver des façons de s'améliorer, nous disait l'entraîneuse-chef Kori Cheverie il y a une dizaine de jours. Est-ce que la meilleure solution vient de l'extérieur ou est-ce qu'on peut régler ça à l'interne? Jusqu'à maintenant, on est fiers d'avoir obtenu nos résultats avec ce que nous avions sous la main et on continuera dans cette lignée jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le faire. »

« Est-ce que c'est une possibilité? Définitivement », n'a pas caché Sauvageau. La DG a précisé que des critères justifiant une transaction seront identifiés en amont par son équipe de façon à se protéger contre les décisions émotives. Elle a aussi ajouté que la longueur de la liste des blessés allait influencer sa réflexion.

« Il faut rester à l'affut à tous les jours. Est-ce qu'on est ouvert? Définitivement. Est-ce que ça va arriver? Je ne le sais pas présentement. Est-ce que c'est possible? Oui. »

Cette liste des absentes dans le camp montréalais est justement de plus en plus garnie. La capitaine Marie-Philip Poulin a fait l'impasse sur le plus récent match contre Ottawa.

Son statut pour les deux matchs qui précéderont le Championnat du monde est toujours inconnu. L'attaquante Claire Dalton a raté les quatre dernières parties pour une blessure dont la nature n'a pas été dévoilée. Le nom d'une autre attaquante, Kennedy Marchment, est présentement inscrit sur la liste des blessés à long terme. La défenseuse Dominika Lásková, quant à elle, ne reviendra probablement pas au jeu cette saison.

Jusqu'ici, Montréal a réagi aux imprévus en activant ses joueuses de réserve. Deux d'entre elles, Catherine Dubois et Alexandra Poznikoff, ont signé des contrats réguliers. L'autre, Mélodie Daoust, est admissible à un dernier contrat de dix jours avant la fin de la saison.

Pour regarnir ses troupes, Sauvageau a récemment offert un contrat de réserviste à l'attaquante Mikyla Grant-Mentis, qui avait été libérée par Ottawa en février. D'autres nouveaux visages la rejoindront-elle à Verdun dans les prochains jours?

« La saison est longue et on a encore beaucoup de travail devant nous, mais quand je pense à ce groupe, je suis fière de tout le monde dans notre vestiaire, a dit Laura Stacey. Ce que Danièle et le reste de la direction décident de faire, ça leur appartient. Peu importe ce qui arrive, ce que nous avons réalisé jusqu'ici est fantastique et j'en suis fière. »