Soulagement de Marie-Philip Poulin pour la ligue professionnelle
BROSSARD, Qc - Chaque fois que Marie-Philip Poulin était questionnée sur les développements d'une éventuelle ligue professionnelle de hockey féminin, elle répétait que ça s'en venait.
Mardi, elle était soulagée de pouvoir enfin être plus précise dans sa réponse.
« Là, je peux enfin le dire. Ça va être en janvier », a dit Poulin, en marge de sa participation au camp de développement du Canadien de Montréal.
Les membres de l'Association des hockeyeuses professionnelles (PWHPA) ont ratifié dimanche une convention collective avec les investisseurs de la future ligue. Cette étape pave la voie au lancement du circuit en janvier 2024.
L'autre moment crucial est survenu la semaine dernière, quand le président des Dodgers de Los Angeles, Mark Walter, l'un des investisseurs de la nouvelle ligue, a racheté la Premier Hockey Federation (PHF), un circuit rival à sept équipes, notamment à Toronto et Montréal.
L'ancienne joueuse de tennis Billie Jean King fera partie du conseil d'administration de la nouvelle ligue.
« La PWHPA est contente de mettre ça en place non seulement pour nous, mais aussi pour que les petites filles puissent rêver de faire partie de cette ligue-là, a dit Poulin, consultante au développement des joueurs chez le Canadien. Nous avons enfin les bonnes personnes en place et ça survient au bon moment. »
La convention collective entrera en vigueur le 1er août et sera valide jusqu'au 31 juillet 2031.
« Nous voulions une convention collective et avoir les ressources nécessaires pour être payées correctement, a dit Poulin, triple médaillée d'or olympique avec l'équipe canadienne. Nous voulions avoir des physiothérapeutes, des docteurs, toutes les infrastructures d'une ligue professionnelle. »
Poulin a affirmé que l'objectif de la future ligue était de permettre aux joueuses de vivre de leur passion sans avoir à trouver un autre emploi pour arrondir les fins de mois.
Les salaires devraient osciller entre 35 000 $ US et 80 000 $. Plusieurs avantages sociaux seront aussi offerts aux joueuses, dont un fonds de pension et des assurances santé et vie.
« Nous ne serons pas payées des millions de dollars, nous en sommes conscientes, a dit Poulin. Mais si nous pouvons obtenir des salaires suffisant pour vivre du hockey, pourquoi pas? »
Poulin croit que les investisseurs sont suffisamment engagés dans le projet pour qu'il devienne viable à long terme.
Elle a aussi espoir de voir les gens se rallier au hockey féminin dans les six villes où des équipes seront établies.
« Nous ne nous comparons pas au hockey masculin, a-t-elle insisté. Le jeu est différent. Il n'y a pas de mises en échec, mais quand les gens vont voir la rapidité du jeu et constater que ce sont les meilleures contre les meilleures, ils vont embarquer. »
Toutefois, il n'y aura pas que des gagnantes avec le lancement de cette nouvelle ligue. Les membres de la PWHPA ne faisaient pas partie de la PHF et des joueuses qui évoluaient dans ce circuit se retrouveront sans emploi.
« Nous voulons que le hockey féminin soit un sport professionnel, mais le monde du sport professionnel n'est pas facile, a rappelé Poulin. Vous devez vous battre pour votre poste chaque jour. Malheureusement, ce n'est pas tout le monde qui pourra jouer dans la ligue. Certaines joueuses vont graduer de l'université et n'arriveront pas à se tailler une place avec une équipe. Mais peut-être que l'année suivante, elles pourront voler la place à une joueuse d'expérience. »
« C'est comme ça que ça fonctionne dans la LNH, dans le sport professionnel. Nous sommes conscientes que ce sera la réalité d'une ligue féminine professionnelle et nous verrons comment les choses se produiront en janvier. »
La PWHPA a été fondée à la suite de l'effondrement de la Ligue canadienne de hockey féminin. Ses membres ont refusé de joindre la PHF et sa mouture précédente, la NWHL, puisque ces ligues n'atteignaient pas un standard professionnel, selon elles.