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RÉSULTATS

Joël Teasdale : de joueur en trop à indispensable

Joel Teasdale Joel Teasdale - Getty
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LAVAL – Tout ce que demandait Jean-François Houle à Joël Teasdale, c'était d'être patient. Son tour viendrait bien assez vite.

Mais d'abord, l'entraîneur-chef du Rocket de Laval devait voir ce que les jeunes espoirs offensifs de l'organisation avaient dans le ventre. Les recrues Xavier Simoneau, Jan Mysak, Filip Mesar et même Pierrick Dubé ont ainsi joué au moins un match chacun avant qu'on accroche un maillot au casier de Teasdale.

À sa troisième campagne chez les professionnels, l'attaquant de 23 ans a été laissé de côté pour les quatre premières rencontres du calendrier régulier du club-école.

« Je savais qu'il y avait plein de joueurs qui arrivaient au camp, dont plusieurs qui avaient été mis sous contrat durant la saison estivale pour cette année. Mais je ne m'attendais pas à ne pas jouer au départ et c'est arrivé », confiait Teasdale, mercredi.

« C'est sûr que c'était difficile, c'était la première fois que ça m'arrivait dans ma carrière. J'ai tout le temps eu un rôle important dans une équipe auparavant, et cette année c'est un petit peu différent. »

Mais il n'a pas dit un mot. Et ce même s'il a été rayé de la formation en six autres occasions depuis son premier match le 22 octobre à Bridgeport.

« C'est un vrai professionnel, apprécie Houle. Il n'est pas venu chialer en raison de la place qu'il occupait dans l'alignement. Tout ce qu'il a fait, c'est qu'il s'est mis à travailler. »

Limité à deux mentions d'aide après 13 rencontres, Teasdale a brisé la glace et inscrit un son premier but de la campagne le 14 décembre. Depuis, c'est un point par match.

À ses 16 dernières rencontres, l'ailier gauche a ajouté 11 buts et 16 points à sa fiche, dont un tour du chapeau la semaine dernière. Une excellente séquence qui s'apparente à celle qui a marqué la fin de sa dernière saison, alors qu'il avait récolté 23 points (11 buts, 12 passes) dans les 25 derniers matchs du calendrier régulier.

« Je sens que j'ai retrouvé ma touche. J'ai peut-être perdu un peu de confiance au début de l'année [en étant laissé de côté]. Mais là, le fait de jouer un p'tit peu plus et d'avoir plus de temps de glace, c'est sûr que ça donne de la confiance. »

De joueur en trop en début de saison, Teasdale est ainsi devenu indispensable aux récents succès de l'équipe alors que les blessures et les rappels du grand club épuisent les ressources à la disposition de Jean-François Houle.

« Il est appelé à jouer un plus grand rôle et il prend son opportunité. Il est devenu un joueur très important pour nous. Il l'était l'année passée aussi et il l'est encore cette année », confirme le pilote.

« Il est dur à contrer, il est très bon autour du filet et il n'a pas peur de se rendre dans les zones dangereuses, précise Houle. C'est pour ça qu'il compte des buts présentement. »

C'est en effet stationné devant le gardien des Senators de Belleville Kevin Mandolese, sur le jeu de puissance, que Teasdale a marqué son 11e de la saison et son quatrième en trois matchs, mercredi soir, dans une défaite de 2-1 en prolongation à la Place Bell.

Et c'est devant son propre filet – une autre zone dangereuse, surtout quand Jacob Larsson décoche un plomb de la ligne bleue – qu'il s'est pointé pour protéger l'avance des siens avec sa tête, bien malgré lui.

« Je ne l'ai pas vu partir, mais je l'ai reçu directement dans la visière ou le casque. Je ne sais pas trop ce qui m'a coupé, mais ç'a sonné sur le coup et tout de suite après j'ai senti des gouttes de sang. Donc je me suis dirigé vers le vestiaire. »

Neuf points de suture entre les deux yeux plus tard, et ne souffrant d'aucun mal de tête ou d'étourdissements, Teasdale était de retour au banc des siens pour le dernier tiers.  

« J'ai vu pire, j'en ai beaucoup de cicatrices dans la face. »

« C'est un joueur qui veut prouver à tout le monde qu'il est capable de jouer dans la Ligue américaine et même peut-être dans la Ligue nationale », avance Houle.

Teasdale, qui a signé un contrat d'une saison à deux volets l'été dernier, a encore quelques mois devant lui pour démontrer à l'état-major du Canadien qu'il a encore sa place dans la banque d'espoirs de l'organisation. Et qui sait, un premier match en carrière dans la LNH d'ici la fin du calendrier régulier, pourrait s'offrir à lui. Il croise ses doigts.

« C'est le rêve de n'importe qui ici d'aller jouer des matchs dans la Ligue nationale. Je vais continuer de travailler tous les jours comme je le fais en ce moment pour être dans les prochains rappelés. C'est sûr que c'est mon but et c'est là que je veux jouer. »