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RÉSULTATS

Rocket 2 - Senators 1 : l'avarice de Dobeš, la simplicité de Reinbacher

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LAVAL – Ils étaient venus voir David Reinbacher. Ils ont vu Jakub Dobeš.

Dans une Place Bell remplie au bouchon, le gardien tchèque a livré une performance à la hauteur de l'enjeu auquel était confrontée son équipe. Ses 35 arrêts ont permis au Rocket de vaincre les Senators de Belleville 2-1 pour consolider son emprise sur le dernier rang donnant accès aux séries dans la division Nord.

C'est la troisième fois en huit jours que le Rocket a le dernier mot sur les Senators, sur qui leur avance au classement est maintenant de quatre points. Belleville possède néanmoins deux matchs en mains. Les deux équipes se retrouveront dans la même arène samedi à 15h.

La victoire de vendredi est d'autant plus payante que les Marlies de Toronto et les Comets d'Utica, deux autres rivaux qui entourent le Rocket au classement, ont aussi subi la défaite.

« On ne peut pas être satisfaits, c'est ce qui pourrait nous tuer, a toutefois prévenu Dobeš après la partie. La satisfaction, ce n'est pas pour maintenant. On ne pourra probablement même pas se permettre ça d'ici la fin de la saison. »

William Trudeau et Brandon Gignac ont inscrit les buts des locaux. Gignac a marqué le but décisif au milieu de la deuxième période, faisant fructifier un superbe relais de Sean Farrell sur une descente à deux contre un.  

Dobeš, qui a stoppé 17 rondelles seulement lors de l'engagement médian, a fait le reste du travail. Dans la première minute de la troisième période, il a étiré la jambière gauche pour fermer la porte à Garrett Pilon. Il a aussi tenu le fort sur une percée de Wyatt Bongiovanni en fin de match.

Le Rocket a quant à lui soutiré le maximum des 17 tirs qu'il a cadrés sur Leevi Merilainen.

« Il manquait de tirs au but, on leur a donné beaucoup de chances, regrettait le défenseur Tobie Paquette-Bisson. Encore une fois, ‘Doby' a fait un méchant travail pour nous autres. »

Dobeš a maintenant accordé deux buts ou moins dans sept de ses huit derniers départs.

« C'est très satisfaisant de gagner quand tu ne joues pas ton meilleur match, se réconfortait l'entraîneur-chef Jean-François Houle. C'est important, une fois de temps en temps, d'aller en chercher une. Quand ton gardien de but fait les arrêts, ça te donne des chances. Depuis un mois, les gardiens de but font la job. »

Les performances de Dobeš sont encore plus remarquables quand on considère l'ampleur du trou qu'il s'était creusé en début de saison. Après 12 matchs, il avait affiché un taux d'efficacité inférieur à ,900 dans huit sorties et avait été envoyé aux douches à trois reprises.

Son entraîneur a dû prendre quelques secondes pour trouver les mots justes quand un confrère lui a demandé s'il avait pu concevoir, à cette époque, que son gardien recrue serait aussi solide dans le dernier droit de la saison.

« Il était très instable à ses débuts, mais il avait montré des signes prometteurs avant ça, a noté Houle. Il avait été excellent dans les rangs universitaires et au camp des recrues. J'ai toujours cru qu'il s'en sortirait. Il avait besoin de trouver ses marques, de s'habituer à l'équipe, à ses coéquipiers. Et ce n'est pas comme si on jouait très bien devant lui non plus. Notre structure était pleine de trous. Mais c'est tout un revirement qu'il a été en mesure d'opérer. Ça démontre le genre de personne, le genre de compétiteur qu'il est. Je suis vraiment fier de lui. »

Simple comme David

Reinbacher, qui jouait son premier match devant les partisans lavallois après un baptême nord-américain qui s'est amorcé avec quatre tests sur la route, a bien paru sans nécessairement épater la galerie. Comme s'est sagement assuré de rappeler Jean-François Houle : « Pas besoin d'être flashy. Les bons défenseurs dans la Ligue nationale ne sont pas flashy. »

Utilisé à 5-contre-5 aux côtés du vétéran Paquette-Bisson, le géant de 19 ans s'est aussi vu confier les missions défensives en désavantage numérique. Le jeu de puissance des visiteurs a été blanchi en cinq occasions.

« Reinbacher a été excellent, a applaudi Houle. Il fait des bonnes passes, il s'implique physiquement, il a un bon bâton. Il couvre beaucoup de glace avec sa longue portée. Il s'est porté à l'attaque une couple de fois. Pour un jeune, il se débrouille très bien. »

 « La petite glace n'a pas l'air de trop l'affecter, a-t-il enchaîné. Et j'aime qu'il y va, dans les coins. Ça, c'est très important pour un jeune défenseur, de démontrer que tu es capable de jouer physique. »

Habitué aux horaires plus légers du championnat suisse, Reinbacher jouait vendredi dans un cinquième match en neuf jours. Il s'agit d'un rythme éreintant pour lequel le jeune homme assure être bien préparé physiquement. Et dans ce contexte où le temps se fait inévitablement plus rare pour assimiler de nouvelles informations, Houle s'est dit impressionné par la capacité d'absorption de son nouvel élève.

« Il apprend vite. On lui a parlé de certains détails de notre structure et il les a tout de suite assimilés. Ses réflexes sont bons et il n'y a pas d'hésitation dans son exécution. Son assimilation à notre équipe et à notre système a été excellente. »