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RÉSULTATS

Emil Heineman veut se reprendre avec le Rocket de Laval

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LAVAL – Si certains athlètes évaluent leur rendement avec une vision trop enthousiaste, il y en a d'autres, comme Emil Heineman, qui font un contrepoids, avec un grand réalisme. Ainsi, il emploie le mot rough pour décrire sa saison qui vient de s'achever en Suède. 

La semaine dernière, l'attaquant de 21 ans n'a pas été en mesure d'empêcher son équipe suédoise, Leksands, de subir l'élimination contre Rögle BK. 

Dimanche matin, il s'est donc envolé pour rejoindre le Rocket de Laval avec lequel il s'est entraîné, lundi, en vue de mettre l'épaule à la roue dans la course vers les séries. 

En théorie, Heineman retournait dans son pays natal pour une dernière saison afin de s'imposer. Sans enjoliver le portrait, le gaucher admet qu'il n'a pas été en mesure d'exécuter le plan qui avait été dessiné. 

Au départ, Heineman a repris la direction de la Suède avec une blessure à un pouce subie, le 4 octobre, lors d'un match préparatoire avec le Canadien. Il reconnaît en avoir arraché, au niveau du timing, quand il a renoué avec l'action. 

« Dans l'ensemble, disons que c'était une année correcte. Mais j'ai des attentes plus élevées envers moi-même », a-t-il raconté à RDS et à The Gazette, lundi, à la Place Bell. 

« J'avais eu une très bonne saison l'année dernière. Cette fois, l'année a été rough. Je trouve que j'ai joué assez bien, sauf que les choses ne tournaient pas en ma faveur. C'était rough de ce côté, mais je suis parvenu à obtenir presque les mêmes statistiques », a ajouté le gaucher qui a amassé 15 points (huit buts et sept aides) en 35 matchs.  

Sans dire que c'était lié à sa blessure, il considère que son lancer, sa plus grande force, n'était pas aussi dominant.  

Par conséquent, son arrivée avec le Rocket devient une occasion fabuleuse de se reprendre et conclure le calendrier 2022-2023 en laissant une bonne impression pour la saison prochaine. 

« C'est plaisant de voir des joueurs qui sont honnêtes envers eux-mêmes, des gars qui sont en mesure de s'évaluer. J'ai toujours dit que ça veut de l'or parce que, comme entraîneur, tu n'as pas besoin de leur dire qu'ils ne jouent pas assez bien, ils le savent », a réagi l'entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, qui était heureux d'accueillir du soutien offensif. 

« C'est une bonne chose qu'il réalise qu'il n'a pas eu une super bonne année, mais on sait ce qu'il peut réussir. Avec tous les joueurs qui sont avec le Canadien, c'est un peu plus difficile pour nous de compter des buts. Je pense qu'il peut nous aider dans cette facette notamment avec sa rapidité et son lancer », a poursuivi Houle. 

Deux recruteurs suédois, qui travaillent pour des équipes différentes de la LNH, ont confirmé au RDS.ca qu'ils s'attendaient à le voir s'illustrer davantage cette saison. 

Mais l'un d'eux a tenu à ajouter quelques nuances positives à ce constat. 

« Quand on regarde plus loin que ses statistiques, je trouve qu'il a exercé un meilleur impact cette saison. Son équipe jouait mieux quand il était sur la patinoire ce qui n'était pas le cas l'an passé. Je juge qu'il progresse dans la bonne direction, mais c'est certain que ça l'aidera de passer du temps dans la Ligue américaine », a évalué cette source. 

Du même souffle, il a ajouté ce bémol qui deviendra l'aspect principal à travailler.  

« Ce qui lui manque, c'est un plus grand sens du hockey. Il ne prend pas toujours les bonnes décisions quand le jeu n'est pas orienté sur la vitesse en ligne droite. Il devient donc moins efficace. Mais son intensité et sa volonté ne font aucun doute, je trouve que son style s'adaptera assez bien à la LNH pour le troisième trio. »

D'ailleurs, ce boulot semble entamé puisque Heineman a discuté quelques fois avec Adam Nicholas, le directeur du développement hockey du Canadien. 

« On a fait des appels vidéos ensemble, on a regardé des jeux pour que je puisse m'améliorer. Je trouve que ce fut très utile », a indiqué le volubile Suédois. 

Pas trop d'inquiétudes pour l'ajustement

Heineman débarque donc en sol québécois en voulant raffiner son arsenal tout en souhaitant aider le Rocket à accéder aux éliminatoires. À partir de Suède, il a suivi les activités du club-école du CH sachant déjà qu'il allait le rejoindre. 

Il sonne heureux de renouer avec le style nord-américain qui lui avait permis d'exposer des choses intéressantes, particulièrement au camp des recrues, et ensuite à celui du Tricolore. 

« J'ai hâte de me relancer dans le jeu nord-américain puisque j'aime le style de jeu direct », a mentionné Heineman. 

« J'ai goûté au calibre de la LNH pendant le camp d'entraînement et je ne me sens pas très loin de ce calibre. Donc ça te motive tous les jours pour t'y rendre, c'est vraiment plaisant », a-t-il déclaré. 

À ce sujet, Houle glisse au passage qu'il « aurait aimé miser sur Heineman » cette année. 

« Au camp des recrues, il a eu un impact rapidement, il n'a pas trop eu besoin de temps pour s'adapter. Je n'ai pas vu de lacune dans son jeu sur une petite patinoire donc je présume que ça va bien se passer », a cerné l'entraîneur. 

« Je trouve que j'ai grandi comme personne, je me sens plus mature comme joueur de hockey », a conclu Heineman.