Léger soubresaut chez les Sénateurs

COLLABORATION SPÉCIALE

Comment expliquer le récent revirement de situation chez les Sénateurs d'Ottawa? Il y a moins d'une semaine dans une précédente chronique, nous avons parlé de cette absence de constance depuis le début de la saison chez les Sens et cette incapacité à marquer à cinq contre cinq, mais voilà que les hommes de D.J. Smith ont conclu la dernière semaine avec une fiche parfaite de trois victoires en autant de matchs.

Ces trois parties en quatre soirs auront réussi – à court terme du moins – à nourrir cette tendance à Ottawa de vouloir brouiller les cartes de certains observateurs dans la salle avec une récolte de six points sur une possibilité de six. Les Sens ont signé des victoires de 2-1 face aux Islanders de New York, 6-2 face aux Maple Leafs de Toronto dans la Ville Reine, et de 5-0 face aux Canadiens de Montréal. Cette dernière victoire est survenue 24 h après avoir fait le coup aux Leafs, et ce, devant une salle comble au Centre Canadian Tire grâce à un Anton Forsberg en pleine forme, qui grâce à sa tenue en première période a su inspirer confiance à ses coéquipiers.

Ce qui aura le plus retenu l'attention dans ce calendrier très exigeant des derniers jours est le fait d'avoir marqué 13 buts et d'en avoir alloué seulement trois, et le fait d'avoir inscrit la forte majorité des filets en situation de cinq contre cinq est encore plus inspirant.

Voilà donc un revirement de situation inattendue où très peu d'indicateurs poussaient en cette direction pour la troupe de D.J. Smith. Prise de conscience oblige, ce réveil offensif a été orchestré en forte majorité par ceux qui transportent la responsabilité de noircir la feuille de pointage soir après soir au sein du top-6 de la formation ottavienne.

Or, je m'en voudrais de ne pas souligner le brio de Claude Giroux, qui a été encore une fois cette étincelle du moment pour les Sens. Grâce à ses 18e et 19e de la saison samedi soir dernier (en 49 parties du calendrier régulier), et grâce à sa récolte de quatre buts et trois passes lors des trois victoires consécutives, Giroux a su transporter sa troupe dans ces moments d'adversité.

Ce léger « soubresaut », très positif d'ailleurs, permet à la formation ottavienne d'éviter de se laisser distancer davantage dans cette course pour une potentielle place en séries éliminatoires. Ottawa a retrouvé la barre des ,500 en raison d'une fiche de 23-23-3, soit une récolte de 49 points.

Les Sénateurs doivent se fixer comme objectif de demeurer le plus compétitifs possible. Ils doivent s'accrocher et demeurer centrés seulement sur ce qu'ils peuvent contrôler. C'est le meilleur remède à l'heure actuelle! 

Anton Forsberg: mythe ou réalité?

Anton Forsberg a été appelé en relève du vétéran Cam Talbot, en raison d'une blessure survenue au cours de la deuxième période mercredi soir dernier face aux Islanders de New York, et il faut dire qu'il a fait un excellent travail. Au moment de faire son entrée, les Sénateurs négociaient avec une avance de 2-0 au pointage, et le principal concerné aura répondu de brillante façon considérant le contexte. Il a permis à Ottawa de signer cette victoire de 2-1, en accordant seulement un but sur 22 lancers.

Anton Forsberg

Puis, face aux Maple Leafs, malgré une première période un peu plus hasardeuse avec quelques retours de lancers douteux, Forsberg a tout de même limité la puissante offensive torontoise à seulement deux filets sur un total de 33 tirs, dont 27 après deux périodes.

Le vétéran gardien suédois semble avoir repris confiance en ses moyens, lui qui a également été un des grands artisans dans la victoire de 5-0 samedi soir dernier face aux Canadiens.

Forsberg est un gardien numéro un : mythe ou réalité? Chose certaine, lorsqu'il est bon, il est vraiment bon. D.J. Smith a eu la main heureuse en décidant d'aller à l'encontre de cette tendance bien en vue dans la LNH de ne pas utiliser le même gardien deux soirs consécutifs. Smith a fait appel à Forsberg pour un deuxième départ en mois de 24 heures, par la force des choses. Incluant le voyagement de la veille, malgré la « courte » durée considérant la distance parcourue entre Toronto et Ottawa, il reste que c'était un bon défi. 

Mais encore plus important, Forsberg aura livré une de ses meilleures performances devant le filet. Confiant en ses moyens, positionnement des plus adéquats, sélection d'arrêts à point, bonnes lectures face aux attaques de l'adversaire (comme en témoigne un de ses déplacements droite gauche face à Josh Anderson en début de première période ou ses arrêts sur Mike Hoffman sur des tirs sur réception en avantage numérique), Forsberg a fait le boulot. Par moments, il a su inspirer ses coéquipiers et les garder dans le match lorsque nécessaire.

Mais la question demeure dans son cas : peut-il le faire soir après soir sur une saison complète? Concours de circonstances ou pas, Forsberg laisse l'impression de devenir nerveux et de vouloir « surjouer » lorsqu'il y a une situation de compétition à l'interne.

À tort ou à raison, il ne peut pas contrôler le fait que la haute direction des Sénateurs a cru bon d'amener l'été dernier le vétéran Cam Talbot dans un calendrier aussi demandant et exigeant. 

Or, entretemps, c'est à lui de répondre présent en cette absence du vétéran Talbot et de saisir cette opportunité du moment.

Classique des étoiles LNH:  place aux discussions

À quelques jours de la classique des étoiles chez nos voisins du Sud, et de cette pause de quelques jours, même si je suis conscient qu'il reste encore beaucoup de hockey à jouer d'ici la date limite des transactions du début de mars prochain, un fait demeure : le temps est venu pour plusieurs directeurs généraux de lancer certaines lignes à l'eau. Dans les prochaines semaines, on risque de tracer de plus en plus la ligne entre les équipes acheteuses et vendeuses.

Dans les prochains jours, il risque d'y avoir des discussions fort possiblement préliminaires, mais qui demanderont un certain doigté pour plusieurs de ces directeurs généraux, qui auront comme objectif de tâter le terrain et de connaitre les intentions de leurs confrères.

Toujours une question d'offre vis-à-vis la demande. Cela demande une gestion financière responsable en raison du cadre financier de chacune des équipes d'ici la date limite des transactions et des objectifs à court, moyen, ou long terme.

Un travail des plus complexes qui demandera rigueur et analyse en profondeur. L'importance d'entretenir de bonnes relations prendra tout son sens. La bonne complicité avec les pairs dans ce cercle tissé très serré représente la plupart du temps la clé du succès dans de telles réalisations. 

À suivre.

Bonne semaine de hockey!