Massimo Lombardi a donné raison aux dirigeants de l'Université du Vermont
BURLINGTON – Le projet sur lequel tablait Todd Woodcroft était trop gros pour se régler via des textos. L'entraîneur des Catamounts de l'Université du Vermont a donc décidé de s'envoler jusqu'en Colombie-Britannique pour rencontrer le Montréalais Massimo Lombardi.
Le centre de 20 ans s'éclatait pour une deuxième année de suite avec les Capitals de Cowichan Valley quand Woodcroft est débarqué pour le voir.
Pourtant, le plan consistait à ce que Lombardi joigne son équipe universitaire qu'en septembre 2023. Que pouvait-il bien se passer alors?
« Cette saison, on a été frappés par une immense vague de blessures. De plus, celui qui devait être notre centre numéro un a dû se retirer pour des raisons personnelles. Ce n'est pas comme si on pouvait se tourner vers un club-école comme le Canadien le fait avec le Rocket de Laval. Certains matchs, il a fallu employer des défenseurs en attaque. Même qu'on a eu seulement neuf joueurs en santé à un certain point », a déballé Woodcroft lors d'une discussion avec le RDS.ca dans le charmant Gutterson Fieldhouse, le vieux domicile des Catamounts.
« C'était une grosse responsabilité d'expliquer à un jeune qu'on voulait éventuellement accélérer son cheminement sportif et académique », a expliqué celui qui a un bagage varié de 19 saisons dans la LNH.
Le jeune homme très souriant se souvient qu'il avait été étonné par cette demande.
« C'était vraiment un choc, mais j'ai vu cela comme une belle occasion. Je suis vraiment content qu'ils aient cette confiance envers moi », a-t-il confié.
Le projet s'est concrétisé peu de temps après.
« Quand j'ai rappelé Massimo pour lui confirmer le tout, je crois que je n'ai pas eu le temps de finir ma question qu'il avait déjà accepté », a exposé Woodcroft.
Cela dit, le deuil n'a pas été si facile pour son entraîneur dans la BCHL, Mike Vandekamp.
« Je réalise qu'il a eu besoin de quelques minutes pour se faire à l'idée, car il perdait son meilleur outil. L'équivalent de perdre un Nick Suzuki. C'était son capitaine et son meilleur joueur, mais il comprend que son travail est de propulser des joueurs à un niveau supérieur comme on tente de le faire à notre tour », a souligné Woodcroft.
L'Université du Vermont n'affiche plus autant de lustre qu'à l'époque sur la patinoire si bien que les Québécois optent moins souvent pour cette option à proximité. Lombardi cadre dans la relance désirée par l'institution.
« On est en reconstruction. J'ai bien hâte de voir la suite, pour ramener ce groupe vers le haut du pavé alors qu'une belle cuvée se dessine pour la saison prochaine. Surtout que les meilleures ligues professionnelles se tournent de plus en plus vers des jeunes avec un parcours académique », a noté Lombardi.
Le 24 février, lors de notre arrêt au Vermont pour le match des Catamounts contre Lane Hutson et Boston University, Lombardi disputait sa 12e partie dans la NCAA. En dépit du retour de quelques blessés, la recrue patrouillait le deuxième trio de son équipe.
Il a connu un match solide grâce à sa vitesse et son intensité au point que ç'aurait été difficile de savoir qu'il a été parachuté à ce niveau en plein cœur de saison. Lombardi s'est même permis de renverser Hutson qui parvient habituellement à éviter les contacts.
« Les entraîneurs ici, c'est un niveau d'enseignement de la LNH. C'est merveilleux de découvrir ce contexte. Mes coéquipiers me refilent bien des conseils et je trouve que je progresse chaque jour », a souligné Lombardi.
« Ça nous emballe de le voir aller, même qu'il nous surprend à quel point il est bon et fort », a noté Woodcroft.
Son défi sera de s'adapter à jouer devant une grande foule et des recruteurs de la LNH sans oublier que des parties sont diffusées à ESPN.
Massimo LombardiUne chevelure digne des années 1970
Là où il a déjà frappé dans le mille, c'est auprès de ses coéquipiers.
« Les gars l'aiment beaucoup, ils ont du plaisir avec lui », a lancé Woodcroft qui lui a trouvé un surnom amusant.
« Il a cette touffe (mot qu'il prend la peine de prononcer en français) de cheveux comme à l'époque de Barry Beck à la fin des années 1970. Alors, on l'appelle Wiggy (perruque) », a-t-il enchaîné.
Mais son entraîneur trouve un comparatif plus actuel pour décrire son jeu.
« Il me rappelle Jack Roslovic avec lequel j'ai travaillé avec les Jets et qui est rendu à Columbus. Ils font tout à une grande vitesse sur la patinoire, leurs pieds sont leur arme de prédilection. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi bon et efficace si vite, mais il est un si bon patineur », a jugé le frère du pilote des Oilers d'Edmonton.
Le saut n'a pas été trop brusque au niveau académique non plus.
« C'est impressionnant, ça ne paraît pas qu'il a changé d'institution », a mentionné Woodcroft dont le grand-père, Eric Cradock, a été l'un des fondateurs et propriétaires des Alouettes de Montréal.
Un peu gêné, Lombardi avoue qu'il est un très bon étudiant. Il rougira peut-être aussi en entendant ce constat de son entraîneur.
« Je serais très surpris si je devais le retirer de la formation. C'est une bonne personne et il deviendra un bon meneur à ce niveau. On a frappé le jackpot avec lui », a conclu Woodcroft.
Jeudi et samedi, les Catamounts ont disputé les deux derniers matchs de leur saison réguière et Lombardi en a profité pour enfiler son deuxième but de la saison.