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RÉSULTATS

À ses premiers JO, Farès Arfa obtient le meilleur résultat canadien de l'histoire

Aron Szilagyi et Farès Arfa Aron Szilagyi et Farès Arfa - PC
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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Avant même de se présenter sur la piste pour son duel de la ronde des 32, le sabreur Farès Arfa savait qu'il devait sortir son meilleur jeu s'il voulait accéder à la ronde suivante. Il affrontait une légende vivante de son sport : le Hongrois Aron Szilagyi, seul homme à avoir remporté trois titres consécutifs de champion olympique (2012, 2016 et 2021). Samedi, aux Jeux olympiques de Paris, le Lavallois l'a déclassé 15-8 dans ce qu'il qualifie du meilleur combat de sa carrière.

Arfa a ensuite enchaîné avec une autre victoire de 15-8 contre le Français Bolade Apithy et les milliers de spectateurs qui scandaient « Allez les Bleus ». Son beau parcours s'est arrêté en quarts de finale contre le Sud-Coréen et champion du monde 2019, Oh Sanguk, troisième tête de série du tournoi, victorieux 15-13.

Les matchs de médailles seront disputés plus tard en soirée, heure de Paris.

L'athlète de 29 ans termine au huitième rang, soit le meilleur résultat individuel masculin canadien de l'histoire olympique.

« C'était une belle expérience et je suis satisfait de ce que j'ai fait. On va aller chercher ce qui reste à la compétition par équipe. Je suis un peu déçu de finir à deux points d'une médaille et c'est décevant, mais je suis content de la performance. Je l'ai poussé jusque dans ses derniers retranchements », a commenté le Québécois à propos du Coréen.

François Cauchon a pour sa part été éliminé à son premier affrontement du tableau individuel des 64 et termine 34e. L'autre Canadien, Shaul Gordon, a subi le même sort en ronde des 32 et s'est classé 29e.

À l'épée féminine, l'Ontarienne Ruien Xiao a pris le 14e rang.

Si Arfa touchait à peine le sol après sa victoire contre Szilagyi, il était plus ancré et confiant après son deuxième gain.

« Redescendre sur terre, c'est ce qui était le plus difficile. Tu viens de gagner un match contre un triple champion olympique et tu as la tête dans les nuages, mais il faut trouver le moyen de redescendre sur terre. Une chance qu'il y avait beaucoup de temps entre les deux combats. »

L'entraîneur de l'équipe canadienne, Arthur Zatko, était particulièrement fier de voir que c'est un Québécois qui a réussi à battre Szilagyi dans un tableau individuel olympique en 16 ans. Et encore plus que cela soit survenu en France, son pays d'origine.

« Il y en a beaucoup qui se seraient avoués battus d'avance. Lui, non. C'est incroyable de le voir performer comme ça ! C'est toute une fierté. On a travaillé dur afin que son escrime sorte aujourd'hui, donc je suis vraiment très, très fier de lui ! »

Cette fierté était aussi teintée d'une déception, car plusieurs têtes de séries qui sont tombées et le tableau était ouvert pour qu'Arfa se rende encore plus loin.

« Je suis quand même déçu, très déçu et c'est amer, car il y touche du bout des doigts, mais c'est le jeu. Il a fait sa meilleure journée de compétition à vie et je suis très heureux et fier qu'il l'ai faite aujourd'hui », poursuit-il avec des trémolos dans la voix, pensant peut-être qu'une médaille aurait pu se transformer en subventions plus généreuses pour la fédération nationale, dont les athlètes pigent régulièrement dans leurs poches pour participer aux Coupes du monde et Grands Prix.

Arfa avoue qu'il s'est « laissé emballer par le rythme et l'énergie du Coréen » aux deux tiers de son dernier affrontement. « J'ai trouvé le moyen de revenir au plan de match qui avait été établi par l'entraîneur et ensuite rattraper ce que je pouvais. Dans des moments comme ça, on a envie de continuer et on se dit qu'on sait quoi faire, mais on rentre dans le rythme de l'adversaire qui lui, prend confiance et veut que l'on continue comme ça. C'est là qu'il faut être capable de briser le rythme et revenir. »

Farès Arfa et Oh Sanguk se retrouveront au premier tour de la compétition par équipe qui sera présentée mercredi prochain.
« Cette fois, je l'explose ! » a conclu Arfa dans un grand éclat de rire.

Pas de regret pour Cauchon

En matinée, François Cauchon a vu son parcours être stoppé par l'Argentin Pascual di Tella à la suite de sa défaite de 15-13. Comme le pointage l'indique, le match qui s'est terminé sur une reprise vidéo a été serré du début à la fin.

« Je pense que c'était la bonne décision. Ç'aurait pu aller d'un côté ou de l'autre et l'arbitre l'a vu comme ça », s'est résigné le Montréalais de 24 ans à la sortie de la piste, sans toutefois avoir des regrets. « C'est une belle expérience, mais je suis extrêmement déçu. C'était un bon match contre un bon adversaire et ce sont quelques petites erreurs techniques qui m'ont coûté le match, mais je ne pense pas que la reprise vidéo a quelque chose à voir avec mon sentiment final. »

Cauchon connaissait bien son adversaire, médaillé de bronze aux Jeux panaméricains de l'automne dernier, sauf qu'il n'était jamais passé près de le battre dans le passé. « Quand j'ai vu que je pouvais le tenir dans le match, ça m'a vraiment donné du momentum et j'étais confiant que je pouvais aller le chercher. »

À 5-5, le Québécois a fait un grand écart en fond de piste et il a mis quelques secondes avant de se relever, car il a ressenti une douleur au muscle ischiojambier. « Avec l'adrénaline, tu ne la sens pas vraiment et ça ne m'a pas vraiment fait peur. »

L'Argentin est même venu à sa rencontre pour lui donner une tape dans le dos d'encouragement après l'incident. « L'escrime, c'est un sport de gentlemen. Même si on se crie après et on se frappe fort, on respecte son adversaire. On ne veut pas gagner quand l'autre est au sol », a précisé di Tella.

Cauchon s'est relevé et a enchaîné avec une belle séquence sous les encouragements de la foule, heureuse de voir qu'il avait repris l'action. Quelques « Allez François ! » avec l'accent québécois ont même résonné dans le Grand Palais, dont le magnifique dôme vitré a été recouvert de toiles blanches afin que l'endroit ne se transforme en serre surchauffée.

Mission accomplie, car les puissants systèmes de ventilation situés aux abords des estrades soufflaient un vent froid digne de l'automne québécois.

La cérémonie en format express

Les sabreurs ont pris part à la cérémonie d'ouverture vendredi, même s'ils étaient en action le lendemain matin. La décision a été soupesée en équipe comme l'a précisé Cauchon.

« Shaul (Gordon) et Farès (Arfa), ce sont probablement leurs derniers Jeux. À la base, je ne voulais pas y aller parce que je pensais que ça se terminerait tard, mais finalement, je suis revenu au village à 21 heures et c'était super rapide parce qu'on a pris la sortie rapide. Juste après la présentation sur les bateaux, nous ne sommes pas allés sous la Tour Eiffel et nous avons quitté immédiatement après dans le premier bus. J'étais donc dans mon lit à 22 h 15. C'était super bien organisé et plusieurs autres athlètes en compétition aujourd'hui ont fait la même chose que nous. »