Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Thomas Fafard prendra quelques jours avant de trouver positive son aventure olympique

Publié
Mise à jour

Suivez les Jeux olympiques de Paris en direct dans notre environnement multiplex au RDS.ca

TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Thomas Fafard a connu une course en deux temps dans la finale du 5000 mètres des Jeux olympiques de Paris. Malheureusement, le souvenir qu'il en gardera — du moins à court terme — sera amer.

Après avoir couru avec le groupe de tête pendant quelque 2500 m, Fafard a été victime d'une perte d'équilibre qui l'a mentalement sorti de sa course.

« Je me suis enfargé à mi-parcours et je me suis foulé la cheville. Ça n'a pas affecté ma performance, mais ça m'a complètement sorti mentalement », a-t-il raconté dans les entrailles du Stade de France, samedi.

« J'ai perdu pied et il a fallu que je me récupère pour ne pas tomber. À partir de ce moment-là, on dirait que j'ai vraiment commencé à être en difficulté. Pourtant, ce n'était pas une course qui était excessivement rapide. »

Il a passé le reste de l'épreuve à s'obstiner avec sa voix intérieure. Il n'a pas gagné l'argument et cette perte de concentration l'a fait glisser jusqu'en 22e et dernière place.

« Je regarde en arrière, je vois que je suis dernier. On ne se contera pas de blague: ça fait ch... en o...! »

«Mentalement, j'ai vraiment décroché et ce n'était que du négatif qui se passait dans ma tête. Ç'allait de pire en pire. (...) Ce n'est pas exactement comment j'avais imaginé mon scénario de finale olympique. Juste d'être sur la ligne de départ, c'est une grosse victoire en soi. On va revenir plus fort pour la suite.

Son temps de 13 minutes, 49,69 secondes (13:49,69) restera à jamais inscrit dans les annales olympiques, mais il est loin d'avoir connu une si mauvaise course sur la piste du Stade de France. Pendant quelques tours, il s'est frotté aux meilleurs de la profession: il était parmi les cinq premiers encore après trois tours complets. Avec neuf tours à faire sur cette épreuve de 12,5 tours, il était septième.

«Ce n'était pas prévu, je crois que c'est vraiment l'adrénaline, a admis Fafard. Je suis parti et ça allait super bien. Évidemment, le rythme de course n'est pas nécessairement rapide au début; c'était plus facile de courir en avant sans trop forcer.»

Faire sa place

Il assure ne pas avoir été intimidé par la «royauté» du 5000 m. Sauf qu'à sa première course «avec les grands», il estime ne pas avoir laissé une belle carte de visite.

« Dans la chambre d'appel, c'était 'hot' de voir Jakob [Ingebrigtsen], [Hagos] Gebrhiwet, mais je n'étais pas intimidé du tout. Ce sont des humains comme moi. Si on se laisse affecté par les compétiteurs, on part avec une prise contre soi et je ne peux pas me permettre ce luxe-là. »

« J'ai beaucoup de négatif sur la course que j'ai livrée aujourd'hui. Il y a aussi que pour se faire accepter dans les grosses courses... Oui, tu fais une finale olympique, mais il faut livrer la marchandise. Quand tu ne livres pas la marchandise, ils passent à l'autre », a amèrement laissé tomber Fafard.

La course a finalement été remportée par le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, champion du monde en titre, en 13:13,66, son meilleur chrono de la saison. Positionné en maraude, il a dépassé plusieurs coureurs dans le dernier tour pour terminer loin devant le Kényan Ronald Kwemoi (13:15,04) et l'Américain Grant Fisher (13:15,13), précédemment décoré de bronze au 10 000 m.

Le Repentignois de 25 ans s'est présenté meurtri dans la zone mixte, physiquement comme mentalement. Sa perte d'équilibre lui a coûté une blessure à la cheville droite qui l'a contraint à couper court sa discussion avec les trois scribes québécois sur place. Il avait aussi le genou droit ensanglanté, résultat d'un cramponnage — fortuit — du Kényan Jacob Krop.

Fafard pourra cependant jeter un regard plus honnête sur sa performance et son parcours une fois cette vive déception estompée. Après tout, rien ne le prédestinait à cette finale olympique.

Aux termes des Essais canadiens d'athlétisme en juin dernier, il n'avait pas réussi le standard olympique lui permettant de se qualifier directement au 5000 mètres des Jeux olympiques de Paris. Alors 41e au monde, sans dire qu'il souhaitait malheur à qui que ce soit, il espérait au moins que personne ne fasse trop bien aux différentes qualifications nationales qui avaient lieu cette semaine-là.

Il a finalement obtenu sa place quelques jours plus tard. Samedi, il a été le seul Canadien en lice dans cette finale.

Mo Ahmed, médaillé d'argent des Jeux de Tokyo, a été éliminé au premier tour, étant impliqué dans une chute qui a pavé la voie à la qualification de Fafard. Le parcours de Benjamin Flanagan a aussi pris fin au premier tour.

« C'est certain que c'est juste du négatif qui va ressortir dans les prochaines 24 heures parce que la course, ç'a été une catastrophe, a affirmé Fafard. Mais je pense qu'un coup que tout le négatif va être parti, je vais pouvoir dire que dans l'ensemble, c'est une histoire positive que j'aurai vécue. »