Une pluie de records s'abat sur Saint-Quentin-en-Yvelines
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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION
La première soirée de cyclisme sur piste n'a pas déçu les amateurs amassés dans le très chaud Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, alors qu'une pluie de records du monde s'est abattue sur la compétition.
Pas moins de cinq records ont été réalisés au sprint par équipe féminin, en plus d'une marque olympique au sprint par équipe féminin.
Il est vrai que le format de la compétition féminine est relativement jeune — nous y reviendrons —, mais de voir cinq records du monde la même soirée n'est pas donné à tous les amateurs de sports.
La soirée s'est amorcée avec le nom de la Chine inscrit en lettres d'or dans le livre des records depuis juin dernier. Leur chrono de 45,487 secondes était le temps de référence. Les Britanniques n'ont mis qu'une vingtaine de minutes à les déloger. Katy Marchant, Sophie Capewell et Emma Finucane ont été les premières à tonner dans cette pluie de records, avec un temps de 45,472.
Après que les Allemandes (45,377) et les Néo-Zélandaises (45,348) eurent tour à tour abaissé cette marque, les Britanniques l'ont améliorée deux fois: à 45,338 au tour de classement contre les Canadiennes, puis à 45,186 en finale pour l'or, contre les Néo-Zélandaises.
Les Allemandes ont défait les Pays-Bas pour mettre la main sur la médaille de bronze.
Entre-temps, en qualifications du sprint par équipe chez les hommes, les Néerlandais Jeffrey Hoogland, Harrie Lavreysen et Roy van den Berg ont amélioré la marque olympique de 41,369 qu'ils avaient établie à Tokyo en franchissant les 750 m en 41,279.
« C'est tellement excitant! Je pense que j'ai préféré regarder les autres vagues, a dit la Canadienne Kelsey Mitchell. J'ai adoré courir, mais c'est tellement bien de voir les autres rouler aussi rapidement! »
« Les jours à venir vont être assez intéressants, a pour sa part déclaré Lauriane Genest. Ce sont les JO, tout le monde est au sommet de sa forme. C'est excitant à voir. Un peu surprise de voir la Nouvelle-Zélande aussi haute, mais les Britanniques, elles sont là de Jeux en Jeux. »
Les résultats, direz-vous?
Les Canadiennes Genest, Mitchell et Sarah Orban ont conclu le sprint par équipe en huitième place, s'inclinant devant les Polonaises à leur dernière course, 47,631 secondes contre 47,175 pour leurs adversaires.
Elles avaient été les toutes premières à sauter sur la piste ovale pour ces Jeux de Paris. Elles avaient alors stoppé le chrono à 47,578 secondes, le huitième temps de cette séance de qualifications. Ce temps les éliminait toutefois de facto de la course aux médailles et les condamnait à se frotter aux Britanniques, premières, en ronde de classement.
L'équipe, qui occupe le huitième rang du classement mondial, a alors amélioré son temps à 46,816 pour établir la marque canadienne. Mais il s'agissait aussi du huitième de cette séance, reléguant le Canada à la course pour les septième et huitième places.
« Nous sommes venues ici pour des médailles, et nous ne sommes pas tout à fait au même niveau que les autres nations, a expliqué Mitchell. Nous avons tout donné, mais notre meilleure performance dans cette discipline n'est pas encore suffisamment bonne pour menacer les autres nations. »
« Nous devons améliorer tous les aspects, a-t-elle poursuivi. La dynamique d'équipe, nos départs, etc. Souhaitons que ce sera différent à Los Angeles. »
«Nous avons toutes les bonnes personnes, c'est seulement que ça n'a pas été priorisé comme épreuve en route vers les Jeux, a ajouté Genest. C'est atypique comme effort, le départ est arrêté, c'est complètement différent. (...) Le timing n'est pas idéal. On a décidé de vraiment tout donner sur la deuxième manche, c'est ce qu'on a fait. La piste est rapide, on n'est juste pas compétitive dans cette épreuve.»
L'entraîneur du sprint canadien, Franck Duriveaux, ne voyait cette journée de façon aussi sombre que ses protégées.
« C'est une question de compétitionner de la meilleure façon avec les armes qu'on a, sans s'oublier pour les prochaines épreuves, a-t-il noté. Elles ont fait un nouveau record canadien, ce n'est pas rien. Mais les autres filles ont fait des résultats énormes et avaient travaillé beaucoup plus fort que nous. »
« On s'est qualifié à la toute dernière seconde, à la Coupe des Nations de Milton (en avril). Il y a eu de très bonnes performances de Sarah et de Kelsey. Lauriane réussit son meilleur tour dans la dernière course. Je ne pouvais pas leur demander trop en sachant qu'elles veulent sauver leurs médailles en individuel. (...) Pour moi, ce n'est pas une épreuve ratée. Elles ont fait ce qu'elles avaient à faire. »
C'est la première fois que ce format à trois coureuses est utilisé aux JO. Auparavant, seules deux coureuses participaient à la course, qui n'avait que deux tours. C'est un projet que mijotait l'Union cycliste internationale (UCI) depuis 2018, afin d'assurer la parité hommes-femmes.
Elle estimait qu'il n'y avait alors pas suffisamment de femmes dans cette discipline et que c'était trop serré pour modifier les quotas en vue des Jeux ce Tokyo. L'UCI a misé sur les Jeux de 2024. La fédération internationale a vu juste, mais la nouvelle formule ne fait pas l'affaire de toutes.
« Je n'étais pas super contente quand ils ont annoncé la nouvelle pour les filles, a admis Genest. C'était dur. Ce sont de gros efforts et ça fait mal aux jambes. La soirée est finie, je suis contente. [Mardi], journée de repos et mes épreuves favorites sont à venir. »
Les hommes poursuivent leur route
À la poursuite par équipe, les Canadiens Dylan Bibic, Mathias Guillemette, Michael Foley et Carson Mattern ont obtenu leur qualification pour le tour suivant.
Le groupe, qui occupe le neuvième rang mondial, a obtenu le huitième temps de la compétition, en 3:48,964. Les huit premières nations ont obtenu leur laissez-passer pour le tour suivant.
Les Danois occupent le premier rang mondial de cette discipline. Le Canada a pris le sixième rang des derniers Mondiaux, dominés par le Danemark, l'Italie et la Nouvelle-Zélande.
James Hedgcock, Tyler Rorke et Nick Wammes ont aussi foulé le parquet du vélodrome en sprint par équipe masculin. Les trois Canadiens ont signé un temps de 43,905 secondes, leur conférant le huitième temps en vue de la ronde de classement. Dans cette course disputée mardi, ils seront opposés aux Pays-Bas.
Il s'agissait de la première de sept journées de compétitions au Vélodrome de Saint-Quentin. À Tokyo, le Canada avait ramené deux médailles: l'or de Mitchell au sprint individuel et le bronze de Genest au Keirin. Le sprint individuel sera disputé les 9, 10 et 11 août. Le keirin féminin sera quant à lui couru les 7 et 8 août.