Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Doublé inédit d'Evenepoel après une crevaison

Remco Evenepoel Remco Evenepoel - Getty
Publié
Mise à jour

Suivez les Jeux olympiques de Paris en direct dans notre environnement multiplex au RDS.ca

TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Doublement historique: Remco Evenepoel a réalisé un doublé inédit dans l'histoire du cyclisme masculin en remportant la course en ligne des Jeux olympiques samedi devant Valentin Madouas et Christophe Laporte qui apportent à la France leurs premières médailles depuis 1956.

Déjà vainqueur du contre-la-montre samedi dernier, le Belge devient le premier coureur de l'histoire à avoir gagné les deux disciplines sur route aux Jeux. Plus fort que tous, il s'est imposé en solitaire en face de la Tour Eiffel après avoir lâché son compagnon d'échappée, Valentin Madouas, dans le troisième passage de la butte Montmartre, à 15 kilomètres de l'arrivée.

Les Canadiens Michael Woods et Derek Gee ont pour leur part pris le 41e et 44e rang respectivement.

« Je me sens un peu comme Michael Phelps »

Remco Evenepoel se sent « un peu comme Michael Phelps » après avoir arrondi « le plus beau mois de sa carrière » avec une deuxième médaille d'or olympique samedi, un accomplissement historique pour le sport belge aux JO modernes.

« J'ai rempli mon objectif sur le Tour de France (troisième place) et aussi aux JO où je voulais deux médailles. Ce sont deux médailles d'or. C'est plus que je n'aurais pu rêver », a-t-il dit en conférence de presse.

Déjà vainqueur du chrono samedi dernier, il est devenu le premier coureur de l'histoire à gagner aussi la course en ligne des Jeux.

Interrogé sur les photos qu'il a prises avec ses deux médailles, il a déclaré: « C'était l'idée de ma femme de ramener la première, je la remercie pour ça. Ça fait de superbes images. Je me sens un peu comme Michael Phelps », a-t-il déclaré l'oeil rieur.

« Ces Jeux ne pourraient pas être plus proches de mon pays, de ma maison. Aujourd'hui j'avais beaucoup de fans, de la famille, des amis au bord de la route. Partager ça avec toute la Belgique est très spécial », a-t-il encore souligné.

« Ma crevaison a été un moment très stressant. Disons que, ça ajoute du piment à la victoire », a raconté le Belge qui a attaqué dans la butte Montmartre là où il avait décidé de le faire.

« Quand la course a déjà été dure et que le tempo ralentit un peu, c'est le moment que je choisis souvent pour attaquer. »

« Valentin (Madouas) a été le plus fort dans le petit groupe, il a été dur à lâcher ».

Interrogé sur Eddy Merckx, il a insisté: « Je suis moi-même, on ne peut pas comparer les époques. Eddy a réalisé plus de choses que moi. Moi je fais ma carrière, à ma façon et pour l'instant ça me réussit. »

Un podium complété par les Français à Paris

Madouas est arrivé deuxième avec plus d'une minute de retard, juste avant un petit groupe de poursuivants réglé par Laporte au sprint à l'issue d'une course palpitante devant une foule immense dans les rues de Paris.

Ce sont les deux premières médailles pour la France dans la course en ligne hommes aux Jeux depuis l'argent d'Arnaud Geyre à Melbourne en 1956.

« Faire deuxième ici à Paris dans un cadre comme celui-là, je ne pouvais pas rêver mieux », a réagi Madouas. « On court pour la victoire, mais aujourd'hui elle n'était pas à notre portée, a ajouté Laporte. On est deux sur le podium à Paris, c'est un rêve. Hier on a regardé les gars du BMX qui ont fait 1, 2, 3. On s'est dit: punaise, maintenant c'est à nous. »

Les deux grands favoris avec Evenepoel, le Néerlandais Mathieu van der Poel et le Belge Wout van Aert, rivaux depuis leur enfance, ont passé leur temps à se marquer pour au final se neutraliser.

« Dramatique »

Très actif avant même l'entrée sur le circuit final à Paris, Evenepoel a réussi un numéro fantastique en forçant la décision dans les trente derniers kilomètres.

Evenepoel a allumé une première mèche à 72 kilomètres de l'arrivée, a ensuite remis une cartouche après la côte de la Loge des Gardes où le radar a flashé les coureurs dans la descente.

Il a surtout construit son succès dans les trois passages de la butte Montmartre, pour d'abord revenir sur les échappées, s'isoler ensuite avec Madouas et enfin partir seul comme il l'aime tant.

Il comptait environ une minute trente d'avance sur Madouas lorsqu'il s'est fait une belle frayeur en crevant dans la cour du Louvre, à quatre kilomètres de l'arrivée.

Ne connaissant pas les écarts puisque la course olympique se dispute sans oreillettes, le Flamand est alors apparu affolé, trépignant d'impatience dans l'attente d'un nouveau vélo, avant de repartir vers la victoire.

« Un final un peu trop dramatique à mon goût, mais c'est un rêve qui devient réalité. J'ai réalisé tout ce que j'ai voulu faire depuis un mois: troisième du Tour de France, et ces deux médailles d'or. Ma saison est juste incroyable », a-t-il déclaré.

« Je ne pouvais pas faire mieux »

Déjà vainqueur du chrono samedi dernier devant l'Italien Filippo Ganna et Wout van, Aert, le Flamand de 24 ans continue d'enrichir un palmarès incroyable qui compte notamment deux titres de champion du monde (un en chrono, un en course en ligne), une Vuelta et deux Liège-Bastogne-Liège.

Les Français ont, eux, réussi une magnifique course d'équipe en plaçant des hommes à plusieurs échelons, avec Madouas devant et Laporte ainsi que Julian Alaphilippe (11e au final) derrière avec les autres grands favoris.

Ces deux médailles viennent une nouvelle fois récompenser le travail du sélectionneur Thomas Voeckler qui n'arrête pas de ramener des médailles avec cette équipe après les deux titres de champion du monde de Julian Alaphilippe en 2000 et 2021, le titre européen de Laporte en 2023, également vice-champion du monde en 2022.

« Au briefing, Thomas m'a dit: ‘' Val' prends un coup d'avance tu verras ça t'emmènera loin ‘' », a expliqué Madouas. « Il fallait s'accrocher dans la roue de Remco, il était au-dessus du lot. Je ne pouvais pas faire mieux », a ajouté le Breton de 28 ans, pilier de l'équipe Groupama-FDJ.

« C'est Val' (Madouas) qui me dit: tu fais trois. C'est incroyable », a raconté Laporte qui, toujours en raison de l'absence d'oreillettes, ne savait pas qu'il sprintait pour une place sur le podium. La même aventure lui était arrivée aux Mondiaux-2022 lorsqu'il avait sprinté pour être deuxième.

« Je pense à ma famille, mes enfants, a-t-il dit. Je suis très fier de faire ça pour eux, pour l'équipe de France. »