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Sans bannière neutre, il n'y aura pas de Jeux olympiques pour la Russie, disent de nombreux pays

Jeux olympiques - PC
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Les gouvernements d'une trentaine de pays ont publié une lettre lundi demandant au Comité international olympique de clarifier sa définition de « neutralité », alors que l'organisation explore des façons de réintégrer la Russie et le Bélarus sur la scène sportive internationale, et ultimement, aux Jeux olympiques d'été de Paris en 2024.

« Tant que ces enjeux fondamentaux et que le manque de clarté et de détails concrets concernant un modèle de "neutralité" fonctionnel persistent, nous serons en désaccord avec la présence des athlètes russes et biélorusses aux compétitions », pouvait-on lire dans une lettre dont l'Associated Press a obtenu la copie, avant sa diffusion à grande échelle.

Parmi les signataires de la lettre se trouvent des dirigeants du Canada, des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne. Ces cinq pays ont contribué près du cinquième de tous les athlètes qui ont participé aux Jeux de Tokyo en 2021.

Cette lettre a été rédigée après un sommet qui s'est tenu le 10 février à Londres entre les dirigeants de ces pays, qui ont écouté le discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Zelensky a déclaré que les athlètes russes ne devraient pas pouvoir participer aux Jeux de Paris tant que leur pays poursuit l'invasion de l'Ukraine.

Le CIO explore des manières de permettre aux Russes de participer aux JO, citant l'opinion des experts en droits humains des Nations Unies qui estiment que les Russes et les Biélorusses ne devraient pas subir de discrimination simplement en raison de leur passeport. Le CIO souhaite que les athlètes de ces pays qui n'ont pas exprimé publiquement leur soutien à l'invasion de l'Ukraine soient en mesure de participer aux JO de Paris sous une bannière neutre, sans aucun symbole associé à leur pays d'origine.

Bien qu'ils aient admis qu'il y ait matière à permettre aux athlètes visés de compétitionner sous une bannière neutre, les dirigeants des gouvernements ont souligné dans le document le fait que le sport et la politique sont indissociables en Russie et au Bélarus. La Russie est entrée en guerre contre l'Ukraine il y a bientôt un an et le Bélarus a soutenu l'offensive de Vladimir Poutine.

« Nous sommes particulièrement préoccupés par la manière de permettre à des athlètes olympiques russes et biélorusses de participer aux compétitions sous une bannière neutre – la condition établie par le CIO –, alors qu'ils sont financés directement par leur État respectif (contrairement, par exemple, aux joueurs de tennis professionnels), a-t-on mentionné dans la lettre. En conséquence, nous n'avons jamais abordé cette situation de façon discriminatoire en nous basant strictement sur la nationalité (des athlètes), mais le CIO devra se pencher sur ces préoccupations. »

La semaine dernière, le président du CIO Thomas Bach a déclaré que son organisation est solidaire avec les athlètes ukrainiens, mais qu'elle doit aussi respecter les droits humains de tous.

« L'Histoire se souviendra de ceux qui ont tout fait pour obtenir la paix. Ceux qui essaient de maintenir les canaux de communication ouverts, de discuter, et ceux qui essaient d'isoler, de diviser », a rétorqué Bach.

De plus, dans la lettre adressée lundi, en plus d'exiger des clarifications sur la position du CIO, les dirigeants des gouvernements ont rappelé que la meilleure façon pour la Russie de réintégrer rapidement le mouvement olympique est « de mettre un terme à la guerre qu'elle a déclenchée ».