Paris comme exemple à suivre pour les sites sportifs
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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION
Après une première semaine d'activités chargée en résultats et en émotions, les journalistes de La Presse Canadienne affectés à la couverture des Jeux olympiques de Paris Frédéric Daigle et Alexis Bélanger-Champagne nous livrent leurs impressions de la Ville Lumière.
Entre les installations olympiques uniques en leur genre, les craintes liées au transport et les résultats, tantôt heureux, tantôt décevants des athlètes canadiens, ils ont été témoins d'un nombre impressionnant d'événements qui resteront gravés dans leur mémoire.
Ainsi, après une semaine de compétitions, ce qui frappe, écrit Frédéric Daigle, c'est à quel point la France a réussi à intégrer ses monuments historiques aux JO, quand ils n'accueillent tout simplement pas des compétitions, comme au Grand Palais, absolument majestueux pour l'escrime.
Cette utilisation de monuments historiques fera école, croit-il: pourquoi se contenter de « vulgaires » gymnases et palestres quand on peut tenir des compétitions de haut niveau dans des salles dignes des plus grands musées?
Quand ces sites ne sont pas utilisés, on mise sur le reste de la ville en toile de fond. Pensez à la tour Eiffel et le volleyball de plage.
Mais Paris 2024 pousse même l'audace jusqu'à intégrer certains monuments à ses structures temporaires. Frédéric Daigle cite en exemple la statue du maréchal Joffre, qui trône habituellement à l'entrée du Champ-de-Mars, mais qui épie maintenant les faits et gestes des judokas.
La ville est superbe; les sites de compétitions sont autant à la hauteur qu'ils lui rendent hommage, souligne-t-il. Un exploit, compte tenu du climat politique actuel qui règne en France.
Un mois après une élection qui a exacerbé les passions en France, les gens sont de nouveau unis par le sport, mentionne Alexis Bélanger-Champagne. Les Parisiens croisés dans la rue suivent tous les Olympiques et se découvrent de nouveaux héros comme Léon Marchand en natation, ou encore Félix LeBrun en tennis de table.
Les gens regardent les événements sur des sites comme celui du parc de la Villette, ou encore sur leur téléphone intelligent dans le métro ou dans les bistros. Tout Paris s'exclame quand un Français remporte une médaille.
Plusieurs s'inquiétaient cependant de la capacité de la capitale française à gérer l'impressionnant afflux de touristes, notamment au niveau de la sécurité et du système de transport public. Des craintes qui étaient non fondées, semble-t-il.
Si l'on craignait des ennuis au niveau des transports, comme une grève, tout se déroule relativement rondement, reconnaît Alexis Bélanger-Champagne. Bien que les sites de compétitions soient assez éloignés les uns des autres, tout déplacement en ville se fait environ en une heure et avec une seule correspondance.
Un seul bémol, ajoute ici Frédéric Daigle: la signalisation déficiente sur les différents sites et les directions données aux bénévoles. Il est parfois difficile de se retrouver, de savoir exactement où l'entrée pour les personnes accréditées/les médias se trouve. Les bénévoles en savent parfois très peu et selon la journée, les directives changent. Il faut parfois rappeler aux gens en place que oui, nous avons bien accès à la zone mixte ou à tel ou tel passage. On a parfois l'impression de chercher le formulaire A-38...
Des hauts, très hauts, et des bas au niveau sportif
Si les commerçants se plaignent que Paris s'est vidée et que l'afflux de touristes attendu n'est jamais venu, les gens qui remplissent les arénas, eux, sont passionnés et fiers.
Les Français ont fait vibrer le Paris La Défense Aréna pendant les courses magistrales de Léon Marchand. Roland-Garros est devenu un champ de bataille rappelant la Coupe Davis et la Coupe Billie Jean King, avec ses spectateurs vêtus de leurs couleurs nationales et leurs chants patriotiques.
Ce n'est pas toujours couvrir une médaille qui reste avec soi, mais plus souvent couvrir une quatrième position.
Les plongeuses Caeli McKay et Kate Miller avaient les yeux bouffis par les larmes quand elles se sont présentées dans la zone mixte un peu après avoir terminé à un peu plus de cinq points du podium à la plate-forme de 10 m synchro.
La nageuse québécoise Mary-Sophie Harvey espérait faire oublier sa quatrième place en relais aux Jeux de Tokyo. Trois ans plus tard, la charismatique Trifluvienne de 24 ans a terminé deux fois en quatrième position, dont lors de sa première épreuve individuelle au 200 m style libre. Elle préférait voir cette quatrième place comme source de motivation, mais elle a aussi reconnu que la quatrième place était probablement la pire que l'on pouvait obtenir aux Jeux olympiques. Si seulement tous les sports étaient comme le judo, où l'on distribue deux médailles de bronze, sans quatrième place...
Quant à Frédéric Daigle, côté compétitions, il s'est retrouvé plus souvent du côté des déceptions que des surprises ici. Hormis la médaille d'or — attendue — de Christa Deguchi (57 kg) en judo, j'ai été témoin de déconfitures de Tammara Thibeault, l'une des favorites chez les 75 kg à la boxe, et de Shady Elnahas, chez les moins de 100 kg en judo. Tous deux ont été éliminés en huitièmes de finale, à leur premier combat, alors qu'on s'attendait à les voir en finale de la compétition.
Sans être des déceptions, les septièmes places de Catherine Beauchemin-Pinard, François Gauthier-Drapeau et Arthur Margelidon ont laissé tout le monde sur leur appétit.
Ce qui n'a pas été le cas avec le parcours de Félix Auger-Aliassime, qui fut une agréable surprise, tant en simple qu'en double mixte — où il a d'ailleurs décroché sa première médaille olympique en carrière, le bronze.
Finalement, à la gymnastique, les Canadiens n'ont pas connu la journée escomptée et seulement Félix Dolci et Rémi Cournoyer ont atteint la finale du concours général individuel. L'équipe s'est taillée de justesse une place pour la finale, tandis qu'aucun de ses membres n'a pu se qualifier pour une finale d'un des six agrès.
Mon impression personnelle, résume Frédéric Daigle, c'est qu'un peu tout le monde arrive à court présentement, mais que si ça se mettait à débloquer, alors on pourrait connaître quelques journées fastes d'ici la cérémonie de clôture, le 11 août.