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Avec Josef Martínez, Laurent Courtois fait le choix santé

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MONTRÉAL – La porte du supermarché s'ouvre devant vous et vous vous dirigez aussitôt vers l'allée des gâteries pour alourdir votre panier de votre boisson gazeuse favorite. Plusieurs formats s'offrent à vous, de la classique bouteille de deux litres aux minuscules canettes de 222 millilitres. Dans chaque contenant, le même bon goût. Vous avez soif et la grosse en plastique est juste là, à portée de main. Vous êtes tenté, mais vous savez bien que parfois, il est plus sage de limiter les quantités afin d'éviter les fâcheuses conséquences de l'excès.  

Vous avez réussi à faire le choix santé? Laurent Courtois serait fier de vous.

Depuis le début de la saison, l'entraîneur-chef du CF Montréal fait face à un dilemme semblable au vôtre. Quand il ouvre la porte de son vestiaire et balaie la pièce du regard, il finit par voir l'un des buteurs les plus assassins de l'histoire de la MLS. La prochaine fois qu'il en mettra un au fond, Josef Martínez occupera seul le huitième rang du classement des meilleurs francs-tireurs de la première division nord-américaine. Ses 111 buts en carrière le placent en compagnie des meilleurs. Son rythme de production de 0,63 but par match lui permet de tous les regarder de haut.

Martínez est de loin l'arme offensive la plus éprouvée du Bleu-Blanc-Noir. Mais jusqu'ici, Courtois résiste à l'envie d'en abuser et décide de l'utiliser avec parcimonie.

La décision se défend. L'attaquant de 30 ans traîne un historique de blessures. Il a été à l'arrêt d'octobre à février, ratant notamment la première portion du camp d'entraînement. Des situations de sa vie personnelle ont aussi multiplié les va-et-vient entre son domicile floridien et sa nouvelle ville d'adoption. En entrevue avec Olivier Brett sur les ondes du FC 919 en fin de semaine, Courtois disait : « Vraiment, il a fallu y aller petit à petit avec lui et même s'il montre des choses incroyables, parce qu'il est différent, il est aussi très loin de son potentiel athlétique. La dernière chose qu'on veut, c'est le mettre à risque trop rapidement et devoir faire un pas en arrière. »

« Petit à petit », c'est des apparitions dans chacun des matchs de son équipe, mais bien dosées. Martínez n'a toujours pas commencé un match et n'a jamais joué plus de 46 minutes dans une même partie. Ça ne l'a pas empêché de peser lourd dans les succès des siens. Un but gagnant à Dallas, une passe décisive sur le but qui a fait la différence à Miami et une autre passe décisive, sublime celle-là, à Chicago.

Lorsqu'on répartit ses statistiques par tranche de 90 minutes, on se rend compte que Martínez vient au troisième dans la MLS pour le nombre d'actions réalisées qui ont mené à un but. Derrière lui, un certain Lionel Messi. Comme on disait, les portions sont plus petites, mais la qualité du produit reste irréprochable.

La question a déjà commencé à passer en boucle sur les lèvres des plus impatients et y restera tant que perdurera le suspense : à quand une première titularisation pour El Rey? On le sait sujet à l'ébullition, mais jusqu'à maintenant, le principal intéressé accepte son sort sans le moindre signe de contrariété.

« Je n'ai pas eu une longue présaison, c'est pourquoi [l'entraîneur et moi] avons eu une bonne conversation et décidé d'y aller une étape à la fois, a dit Martínez, tranquilo, avant la séance d'entraînement de mardi. Le plus important, c'est que l'équipe gagne. On verra ce qui va arriver. Je suis venu ici pour aider l'équipe, aider les gars. J'aime notre mentalité jusqu'à présent et j'espère qu'on ne s'en éloignera pas, qu'on va continuer à gagner des matchs. »

Martínez n'est ni très familier, ni complètement étranger à ce rôle de « super substitut » qui est le sien jusqu'ici à Montréal. Au sommet de son art, à ses trois premières saisons à Atlanta, il a débuté 80 des 83 matchs dans lesquels il vu de l'action. Il s'est ensuite gravement blessé à un genou et dans les deux saisons qui ont suivi, il a été limité à 30 départs en 50 matchs. L'an dernier, avec l'Inter Miami, il a commencé 20 fois dans la XI et s'est amené sept fois comme remplaçant.

« C'est un rôle plus difficile parce que chaque fois qu'on embarque sur le terrain, le match a son rythme, sa vitesse. Chaque fois que j'entre dans le match, c'est après 45 minutes, c'est dur. À l'étranger, c'est encore pire. Il faut quand même que je sois prêt. Le plus important, c'est que l'équipe réussisse », a-t-il réitéré.

Montréal a le luxe de pouvoir être patient. L'équipe connaît du succès et non seulement les autres membres de son escouade offensive sont en santé, mais ils produisent. Rien ne presse avec Martínez.

« On est constants dans son utilisation, a ajouté Courtois au micro d'Olivier Brett. Son corps s'habitue. On veut utiliser ces jours-ci et bientôt dans l'entraînement pour pouvoir le développer un peu plus et peut-être qu'après, en matchs, il va accuser un peu plus le coup. Mais ça va être nécessaire si on veut avoir la version qu'on peut avoir de Josef par rapport à notre style de jeu. »