CF Montréal 0 - Real Salt Lake 0 : Résister à un géant, rester sur son appétit
MONTRÉAL – L'arrivée du Real Salt Lake à Montréal n'a pas généré le dixième du tapage qui avait accompagné le passage de l'Inter Miami un mois plus tôt, mais le club de l'Utah avait tout pour faire trembler ses hôtes. Une séquence de 13 matchs sans défaite en MLS et un buteur étoile, Cristian « Chicho » Arango, dont les statistiques n'avaient rien à envier à celles de Messi.
L'adversaire était redoutable, donc, et le CF Montréal y a tenu tête de belle façon. Il y a des matchs nuls plus faciles à digérer que d'autres et le 0-0 que le onze montréalais a protégé contre les meneurs de l'Association Ouest samedi devrait appartenir à cette catégorie.
Montréal n'a pas été battu à ses quatre dernière sorties, soit depuis son élimination en Championnat canadien à la fin mai. Les victoires continuent de se faire rares – il n'en a signé qu'une seule, accompagnée de trois matchs nuls, durant cette séquence – mais on décèle néanmoins des signes de progrès.
« Je suis partagé entre les occasions qu'on s'est créées et en même temps ne pas être trop gourmand parce que c'était vraiment belle équipe devant nous, a commenté l'entraîneur Laurent Courtois. Mes sentiments sont un peu mitigés. »
« Je pense que d'un côté, on doit se dire que c'est quand même bien ce qu'on fait comparativement à il y a un mois. C'est une distinction qu'on peut faire, a soulevé le gardien Jonathan Sirois. Mais en allant de l'avant, il faut être réalistes, il faudra prendre plus de points. Surtout dans l'Est avec le classement actuel. »
Le CF Montréal a effectivement fait du surplace à ce chapitre samedi. Il stagne toujours au 12e rang, à deux points du seuil à franchir pour participer aux éliminatoires.
Sirois a stoppé les six tirs cadrés du RSL pour décrocher son quatrième jeu blanc de la saison. Il est entré dans son match en réalisant deux interventions divines à la 24e minute. Le spectaculaire enchaînement est devenu superficiel quand le juge de ligne a soulevé son drapeau pour signaler un hors-jeu, mais le cerbère a affirmé qu'il lui avait néanmoins donné la confiance pour se dresser devant la deuxième meilleure attaque de la MLS.
Sirois, qui avait été laissé de côté au profit de Sebastian Breza dans le dernier match de son équipe avant la trêve internationale il y a deux semaines, a finalement livré une performance aussi aboutie qu'encourageante. Le portier québécois avait traversé un mois de mai compliqué au cours duquel il avait concédé 17 buts en six départs.
« On sait à quel point il peut être décisif pour nous. On est presque surpris des fois de certains buts qu'on concède ou des actions où on le pense tellement à l'aise maintenant. On sait qu'il peut aller très haut. Il faut que les bas soient moins bas », a candidement prononcé Courtois.
Le résultat a été décroché alors que Montréal était privé des services de trois titulaires habituels. Mathieu Choinière, Samuel Piette et Ariel Lassiter étaient tous retenus au sein de leur équipe nationale en préparation pour la Copa América qui s'amorcera la semaine prochaine.
D'abord exclu des plans de la sélection canadienne, Joel Waterman quittera quant à lui son club pour aller rejoindre l'Unifolié dans les prochaines heures.
Des retours qui font du bien
En revanche, Courtois a profité du retour attendu de quelques cadres dont l'absence avait pesé sur son groupe dans les derniers mois. Kwadwo Opoku et Matías Cóccaro, sérieusement touchés à un genou en début de saison, ont tous deux réintégré la formation après des absences de huit et 15 semaines, respectivement. Mason Toye et Lassi Lappalainen, des habitués de la clinique, étaient aussi de retour sur le banc.
L'entrée en scène de tout ce beau monde à partir de l'heure de jeu a dynamisé un match que l'Impact n'aurait pas volé s'il était parvenu à en soutirer trois points. Dans les mots de Sirois, « ça a amené un peu de chaos ».
Toye a contourné le gardien Zac MacMath dans ses premières minutes de jeu, seulement pour être frustré par une belle intervention d'un défenseur. Quant à Cóccaro, il a vite montré qu'il n'avait rien perdu de la fougue qu'on lui avait découvert. Il s'est fait montrer un carton jaune avant d'avoir eu le temps de transpirer, s'est gâté comme il se plaît à le faire dans les duels et a tenté deux tirs vers le but adverse.
À la 70e, Sirois s'est avancé pour neutraliser une tentative du menaçant Arango, qui domine la MLS avec 16 buts à son compteur. Le dangereux Colombien n'a cadré qu'une de ses six frappes contre Montréal. Quelques secondes plus tard, Diego Luna frappé le poteau à la gauche du gardien.
Lappalainen et Opoku sont entrés ensemble à la 73e minute. Le Finlandais a fait siffler une frappe au-dessus de la barre à la 81e tandis que « Mahala » a tout juste manqué de précision au terme d'une longue course sur la gauche à la 87e.
« [Dans nos autres 0-0 plus tôt cette saison], je ne crois pas qu'on se soit créé une tonne de chances, mais ce soir on a eu amplement d'occasions de gagner le match, estimait Waterman. Ils en ont eu aussi. Pour un match sans but, c'était plutôt excitant. »
Après avoir atteint le fond du baril le mois dernier, le CF Montréal a recommencé à offrir du jeu digeste. Il doit maintenant apprendre à gagner avec régularité.