Le CFM met fin à son association avec Sandro Grande
MONTRÉAL - Le CF Montréal a mis fin à son entente avec Sandro Grande, au lendemain de son embauche en tant qu'entraîneur-chef de l'équipe de réserve.
« Nous reconnaissons que l'embauche de Sandro Grande a été une erreur et nous regrettons les répercussions causées par cette décision, a déclaré Gabriel Gervais, président et chef de la direction du CF Montréal par voie de communiqué. Nous tenons à présenter nos plus sincères excuses à toutes les personnes qui ont été blessées ou choquées. De toute évidence, nous avons manqué de sensibilité et avons largement sous-estimé les propos tenus et les gestes qu'il a commis il y a plusieurs années. »
Cette décision n'affectera toutefois pas la nomination de Patrick Viollat avec l'équipe réserve, a précisé le onze montréalais. Viollat assumera plutôt les fonctions d'entraîneur-chef de l'équipe de réserve.
Gervais rencontrera les membres des médias à 13 h au Centre Nutrilait afin de discuter de la situation.
Le CF Montréal avait annoncé lundi soir l'embauche de Grande à titre d'entraîneur-chef de l'équipe de réserve et de Viollat pour le seconder. Mais le onze montréalais s'est déjà retrouvé avec une controverse sur les bras.
C'est que Grande, dans la foulée de la fusillade au Metropolis à la suite de l'élection du Parti québécois de Pauline Marois, a écrit: « La seule erreur que le tireur a commise la nuit dernière, c'est de rater sa cible!!! Marois!!! La prochaine fois mon gars! J'espère! ».
Grande a toujours prétendu que son compte avait été piraté, selon ce qu'a rapporté La Presse.
L'ex-footballeur a toutefois reconnu avoir traité les électeurs séparatistes de « ploucs » (« hillbillies »), ajoutant qu'ils étaient « si stupides que c'en est inimaginable ».
Un « manque de respect »
Mardi matin, avant que le CFM ne fasse marche arrière, la classe politique québécoise a vivement réagi à la nomination de Grande.
« M. Grande a tenu dans le passé des propos inacceptables et blessants. Sa nomination manque de respect et envoie un mauvais message. C'est un gros manque de jugement de la part de CF Montréal », a déclaré mardi matin Ewan Sauves, l'attaché de presse du premier ministre du Québec François Legault.
« Mme Pauline Marois a été victime d'un attentat politique. Mme Marois s'est tenue debout face à la terreur, littéralement! À nous aujourd'hui de nous tenir debout. Ne banalisons ni les gestes ni les mots », a renchéri la députée libérale Marwah Rizqy sur Twitter.
De son côté, la ministre responsable des Sports, Isabelle Charest, s'est inquiétée des répercussions d'une telle nomination.
« Alors que l'on s'efforce à faire des changements significatifs dans la culture du milieu sportif, le CF Montréal, manque énormément de jugement en procèdent à cette embauche. Les propos tenus par Sandro Grande sont inacceptables et n'ont pas leur place dans notre société », a d'abord évoqué Charest sur Twitter.
« Il y a lieu de se questionner sur le message que tout ça envoie aux jeunes, notamment ceux dont M. Grande aura la responsabilité. Pour un réel changement, on se doit de travailler tous dans le même sens! », a-t-elle conclu.
Lundi, le chef du PQ Paul St-Pierre Plamondon avait été le premier à condamner cette embauche.
« Le PQ dénonce vivement cette nomination inacceptable, a indiqué le chef du parti dans une chaîne de tweets. J'ai pris connaissance de ses excuses aujourd'hui qui sont insuffisantes et qui omettent de mentionner le groupe qu'il visait (les souverainistes) ou la personne qu'il souhaitait voir se faire tuer (Pauline Marois).
« Grande n'a pas commis une seule erreur banale ou un tweet de trop un soir, il a tenu à de nombreuses reprises des propos orduriers et criminels visant plus de 2 millions de Québécois indépendantistes. Cette caution tacite par le CF Montréal est intenable et extrêmement malaisante. »
Grande a toujours prétendu de son côté que son compte avait été piraté, selon ce qu'a rapporté La Presse.