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Les joueurs du CF Montréal en doivent une à Laurent Courtois

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MONTRÉAL – Si le CF Montréal devait trouver le moyen d'ébranler le géant qu'est le FC Cincinnati samedi soir au Stade Saputo, il sera immanquablement question du confort de la maison, de l'énergie de la foule et des autres bienfaits collatéraux d'un retour tant attendu à domicile.

Il faudra aussi que quelqu'un pense lever son chapeau à Laurent Courtois. Ses joueurs auraient alors compris qu'ils lui en devaient une.

À Seattle samedi dernier, les Montréalais ont bafoué des concepts de base sur lesquels un entraîneur ne devrait pas avoir à insister au niveau professionnel. Confrontés à des événements contrariants, ils ont accepté leur sort et rechigné sur l'effort. Ils ont eu le résultat qu'ils méritaient, mais sans les réprimandes qui auraient pu l'accompagner.

Courtois n'a pas joué à l'autruche. En tapissant son discours public de mots comme « insuffisant », « inacceptable » ou encore « insupportable », le patron du vestiaire a passé son message. Le pas de recul qu'il a constaté dans le nord-ouest américain ne lui a pas plu.

Mais ne cherchez pas de corps sous les roues de l'autobus. Depuis une semaine, le pilote français ramène obstinément tout à lui. Si son groupe a « manqué de compétitivité, de solidarité et d'humilité », c'est que son message n'était pas assez clair. S'il s'est « mentalement effondré » en deuxième mi-temps, il en prend la responsabilité. Si les remplaçant auxquels il a fait appel se sont contenté d'un rôle de figurant, c'est qu'il a lui-même mal identifié ses besoins avant de faire ses changements.

« C'est mon rôle de rendre mon discours digestible pour les gars, donc s'il y a quelque chose qui n'a pas passé, c'est à 100% sur moi », a répété Courtois en point de presse vendredi. Que ça soit tactiquement sur la première mi-temps ou plus sur l'aspect mentalité de la deuxième [...], c'est mon job de faire mieux. »

Le motivateur en a même ajouté une couche. Lorsqu'un confrère lui a demandé ce qu'il avait appris de son premier bloc de matchs à la barre d'une équipe de la MLS, Courtois a braqué les projecteurs sur ses joueurs. « Que ce groupe, ces gars-là sont capables de battre n'importe qui se trouve en face de nous. [...] Je pense qu'on peut gagner tous les matchs. »

Courtois a non seulement protégé ses hommes de la critique, il a pris des détours pour les flatter dans le sens du poil. Il en reviendra à ceux qu'il sélectionnera samedi soir d'offrir une réponse appropriée.

« Je crois que quand on parle d'humilité, c'est surtout par rapport à l'effort et à la mentalité, a proposé le gardien Jonathan Sirois. De ne pas se penser meilleurs ou autre chose. On est un collectif, notre gain vient énormément de notre effort collectif et des sacrifices qu'on est prêts à faire. Je pense que dans le match à Seattle, c'est un peu là où on s'est manqués. Il faut revenir vraiment aux bases. Mais je l'ai vu cette semaine, je ne suis pas inquiet. J'ai vu des gars prêts à travailler, à mettre les efforts. Je ne peux qu'espérer que demain tout le monde arrive présent au match et soit prêt à faire les sacrifices pour aller chercher les trois points. »

Plus énergiques, moins soft

L'Impact aura beau marquer son territoire avec les meilleures intentions, il aura devant lui un adversaire capable de lui faire la vie dure.

Vainqueur du championnat de la saison régulière en 2023, le FC Cincinnati a amorcé de belle façon la défense de son titre même s'il a dû la conjuguer avec une présence en Coupe des champions de la CONCACAF. Il n'a subi qu'une défaite en sept matchs et récolté sept points sur une possibilité de neuf sur les terrains adverses.  

En Luciano Acosta, Cincinnati compte sur un formidable maître de jeu. Auteur de 17 buts et 14 passes décisives l'an dernier, le petit Argentin a eu son mot à dire dans cinq des sept buts des siens jusqu'ici cette saison.

« Cincinnati, c'est un très lourd de cette ligue. Un peu différent de l'année dernière dans leur approche mais toujours un collectif et des individualités incroyables », a vanté Courtois.

« J'ai la chance d'avoir un staff qui nous prépare très bien sur les forces et les faiblesses de l'adversaires. À nous de tomber d'accord sur les choses qu'on veut modifier, sur les choses qu'on veut faire à domicile le plus souvent et le plus qualitativement possible, mais encore une fois sans avoir un manque d'humilité parce qu'on veut trop bien faire à domicile, qu'il y a trop d'énergie et qu'on oublie les bases et qui il y a en face de nous. Il faudra être patients tout en étant énergiques. »

En défense, Montréal a concédé dix buts à ses trois dernières sorties après en avoir encaissé seulement trois à ses trois premières. Cinq fois, il a cédé après avoir été réduit à 10 joueurs par une décision arbitrale.

Ce n'est pas une excuse acceptable pour Jonathan Sirois qui, en écho aux propos de son entraîneur, souhaite voir ses coéquipiers défendre avec plus d'agressivité.

« Pour moi à Seattle, on a été trop soft, si je peux le dire comme ça, dans certaines situations. Donc moi, à l'entraînement c'est ce que je demande [à mes défenseurs]. Pour moi, ce qu'on fait à l'entraînement, c'est ce qu'on va faire en matchs. Donc si on prend cette habitude d'être plus agressifs et exigeants les uns envers les autres, ça peut juste nous aider en matchs. »