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RÉSULTATS

Euro : l'Italie a-t-elle assez de talent?

La sélection italienne avant le début de l'Euro 2024. La sélection italienne avant le début de l'Euro 2024. - Getty
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DORTMUND, Allemagne - L'Italie, championne d'Europe en titre, a péniblement arraché sa qualification pour l'Euro 2024 et manque cruellement d'un buteur, mais ses joueurs et son encadrement veulent contre l'Albanie samedi à Dortmund rabattre le caquet de ceux qui la sous-estiment selon eux.

C'est un refrain qui commence sérieusement à insupporter les Azzurri: l'Italie qui se présente en Allemagne pour défendre le titre décroché à la surprise générale à Wembley en 2021, « n'a pas assez de talent », pour reprendre l'expression de José Mourinho.

Le technicien portugais, viré sans ménagement par l'AS Rome en janvier, ne croit pas l'Italie capable d'ajouter une troisième couronne européenne à son palmarès après 1968 et 2021.

Il n'est pas le seul. 

L'ancien buteur du Bayern Munich et de la Fiorentina Luca Toni, entre autres, est lui aussi sceptique: « Il y a des équipes qui sont mieux préparées et qui sont plus fortes sur le papier », avance le champion du monde 2006.

Cette défiance, partagée par une grande partie des tifosi et des suiveurs de la Nazionale encore traumatisés par les échecs à se qualifier pour les deux dernières Coupes du monde, a conduit Gianluigi Buffon a faire une mise au point juste après son arrivée en Allemagne.

« Sous-estimée »

« Selon moi, cette Italie est probablement sous-estimée, mais c'est une Italie qui est très compétitive », a prévenu l'ancien gardien italien qui fait désormais partie de l'encadrement de la Nazionale, avec le titre de chef de délégation.

Et depuis, les joueurs de la Nazionale, aiguillonnés par ces critiques, jouent dans le même registre.

« Cela me fait rire, car avant le précédent Euro, il y avait les mêmes doutes sur notre potentiel. On va une nouvelle fois montrer ce qu'on vaut », a insisté l'attaquant de la Juve Federico Chiesa dans un entretien au site internet de l'UEFA.

« La force de l'Italie s'exprimera durant ce tournoi, nous sommes prêts », a renchéri son partenaire en attaque, Gianluca Scamacca.

L'attaquant de l'Atalanta, boosté par le triomphe de son club en Ligue Europa et sa fin de sa saison canon (10 buts en deux mois), est présenté comme la réponse aux maux récurrents en attaque de l'Italie.

Mais Scamacca n'a marqué qu'une fois sous le maillot azzurro. Le meilleur buteur en sélection des 26 joueurs retenus par Luciano Spalletti est le milieu de terrain de l'Inter Nicolo Barella, avec neuf réalisations, loin, très loin des cadors européens comme Cristiano Ronaldo, Kylian Mbappé ou Harry Kane.

Barella incertain

Pour compliquer la donne, Barella, en proie à des problèmes musculaires, n'a pas pu s'entraîner avec ses coéquipiers depuis leur arrivée dans leur camp de base d'Iserlohn (ouest).

Et ce n'est pas le seul problème qu'a à gérer Spalletti qui a eu moins d'un an depuis le départ surprise de Roberto Mancini pour l'Arabie saoudite l'été dernier pour imprimer sa marque.

Sa défense, si cruciale dans le sacre de Wembley avec la charnière Leonardo Bonucci-Giorgio Chiellini, coince régulièrement et a perdu en amont du tournoi deux titulaires sur blessure, Francesco Acerbi et Giorgio Scalvini.

« La faiblesse de cette Nazionale est son inexpérience. C'est difficile de dire ce que peut faire cette équipe, c'est un groupe qui se construit, pour l'avenir », résume Pepe Di Stefano, journaliste de la chaîne Sky Sport.

Avec l'Espagne et la Croatie dans ce groupe B très relevé, l'Italie ne peut pas se permettre de rater son entrée en lice contre l'Albanie.

La sélection dirigée par le Brésilien Sylvinho dispute seulement son deuxième Euro, après 2016, mais elle connaît bien le football italien, puisque dix de ses joueurs évoluent en Serie A, et elle sera encouragée par sa forte communauté vivant dans le bassin de la Ruhr.

Attention au match piège pour l'Italie!