Le Portugal domine la Turquie et file en 8es de finale
DORTMUND, Allemagne - Le Portugal s'est qualifié pour les huitièmes de finale de l'Euro après avoir éteint la Turquie (3-0) et ses bouillants supporters, samedi à Dortmund, donnant l'impression d'une montée en puissance après des débuts plutôt timides.
La Seleçao du capitaine Ronaldo avait quelques doutes à évacuer après la victoire étriquée et tardive contre la République tchèque (2-1), et il lui fallait dompter des Turcs portés par une marée rouge et blanche bruyante, dans les rues et les gradins du BVB Stadion. Mission accomplie.
Les portes du deuxième tour se sont ouvertes en grand après une demi-heure seulement, sur un but de Bernardo Silva (22e, 1-0) puis un "csc" gag signé Samet Akaydin (28e, 2-0).
La défense turque s'est fissurée en même temps que la ferveur de ses supporters, douchés par le scénario et la relative apathie de l'équipe, pourtant survoltée mardi contre la Géorgie (3-1).
La nation au croissant étoilé, deuxième du groupe F, reste tout de même bien placée pour atteindre les huitièmes, ce qu'elle attend depuis 2008. Cela se jouera mercredi contre les Tchèques, deux points derrière eux.
Roberto Martinez pourra lui oxygéner son effectif, déjà assuré de finir premier du groupe, contre la Géorgie mercredi à Hambourg, où les cadres sont attendu au repos et les remplaçants, en action.
Égoportrait avec Ronaldo
Samedi, le sélectionneur espagnol a mis sur le pont toutes ses vedettes (Ruben Dias, Vitinha, Bruno Fernandes, Bernardo Silva, Rafael Leao...), encadrées par les vétérans Pepe (41 ans) et Cristiano Ronaldo (39 ans).
Le défenseur au crâne rasé s'est montré impeccable, comme lorsqu'il a anticipé une passe en retrait de Kerem Aktürkoglu (37e), et l'attaquant aux cheveux gominés a pesé constamment, sans marquer.
Sur l'ouverture du score, « CR7 » a aimanté les défenseurs devant le but et le centre de Nuno Mendes a été repris au second poteau par Bernardo Silva (22e, 1-0).
Sur le troisième, il s'est montré altruiste en servant sur un plateau Bruno Fernandes (56e, 3-0), venu à ses côtés pour défier le gardien Altay Bayindir, abandonné par sa défense.
Entre deux, la Turquie s'est marquée un but toute seule: le défenseur Samet Akaydin, pourtant libre de toute pression, a voulu donner le ballon au portier remplaçant de Manchester United, sans voir que celui-ci était sorti de sa cage pour récupérer le cuir (28e, 2-0)...
Le Portugal n'a pas eu besoin de ce coup de pouce pour maîtriser un adversaire trop limité, privé au coup d'envoi de sa pépite Arda Güler, et qu'il a battu pour la quatrième fois dans un Euro, sans le moindre but encaissé.
Ronaldo n'a pas mis celui qui lui aurait permis de devenir le buteur le plus âgé dans l'histoire de l'Euro, une compétition qu'il dispute pour la sixième fois.
Ce chasseur de records invétéré, aux statistiques folles en sélection (130 buts en 210 matches), a préféré la passe pour Fernandes plutôt que la gloire personnelle, en bon capitaine.
L'ex-superstar du Real Madrid, désormais à Al-Nassr en Arabie saoudite, a aussi accepté avec le sourire de faire un égoportrait, en plein match, avec un enfant entré sur le terrain au nez et à la barbe de la sécurité.
Son sourire a disparu ensuite quand trois autres individus, plus âgés, ont essayé la même manoeuvre à tour de rôle.
L'essentiel était ailleurs. Le Portugal a rejoint l'Allemagne et l'Espagne parmi les favoris déjà qualifiés pour les huitièmes de finale.