Un peu d'air pour l'OM de Jean-Louis Gasset
De la joie, enfin! Pour le premier match de Jean-Louis Gasset sur le banc marseillais, l'OM a mis fin jeudi à des semaines de déprime et de résultats négatifs en battant le Shakhtar Donetsk 3-1 au Vélodrome et s'est ainsi qualifié pour les 8e de finale de la Ligue Europa.
Gasset, 70 ans, est arrivé à Marseille avec comme premier objectif de soigner les têtes, embuées, selon son propre terme, par un enchaînement terrible de matchs sans victoire et de buts encaissés dans les dernières minutes ou juste après avoir marqué.
Il est trop tôt pour savoir si le traitement est vraiment efficace et on se gardera bien d'avancer que l'OM est guéri. On en aura une idée un peu plus précise dimanche après la venue de Montpellier, mais on sait au moins que Marseille a retrouvé un peu de vie et d'enthousiasme, alors que les dernières semaines de Gennaro Gattuso à la tête de l'équipe avaient été sombres.
Jeudi, le premier enseignement a été que le public marseillais n'a pas lâché ses joueurs. Avant le coup d'envoi, quelques banderoles ont tout de même été sorties, et tout le monde en a pris pour son grade, joueurs, dirigeants et propriétaire.
Mais dès le premier coup de sifflet, le Vélodrome a chanté, poussé et encouragé. Cela n'a pas suffi à tout régler car le premier quart d'heure marseillais a été très compliqué, avec d'abord un bel arrêt de Paul Lopez devant Sikan (8e), puis un penalty grossièrement concédé par Jonathan Clauss.
Les choses simples
Le jeune et très talentueux Sudakov l'a transformé (1-0, 12e) et la mission de Gasset semblait alors encore un peu plus compliquée que quand il a reçu le premier coup de fil marseillais dimanche à 23h30.
Mais il faut croire que sa méthode - faire des choses simples, travailler sur le mental et mettre les joueurs dans les conditions qu'ils préfèrent - a pu porter quelques fruits en 48h.
Positionné en 3-5-2, comme les cadres le souhaitaient et comme Gattuso s'y refusait, l'OM s'est installé dans le camp du Shakhtar et y a exercé un pressing plutôt efficace, qui lui a offert quelques opportunités.
À la 23e minute, Geoffrey Kondogbia a ainsi récupéré le ballon en position haute et l'a transmis à Amine Harit, qui a servi dans le bon tempo Pierre-Emerick Aubameyang (1-1, 23e), décidément chez lui en Ligue Europa avec sept buts en sept matchs disputés cette saison et 31 depuis le début de sa carrière.
Contre une équipe qui manque toujours de rythme après avoir arrêté toute compétition mi-décembre, les Marseillais ont ensuite réussi en deuxième période à ne pas se laisser rattraper par leurs peurs et leurs démons.
Premiers soins
Ils sont restés installés haut chez les Ukrainiens et ont déjà failli marquer à la 53e minute par Clauss puis par Faris Moumbagna dans la foulée.
Puis le sort a enfin tourné un peu dans le sens de l'OM. Alors que juste avant la pause, les Marseillais avaient espéré en vain que la VAR leur offre un penalty pour une faute sur Moumbagna, ils ont eu très peur, à la 75e minute, qu'elle leur retire le but du 2-1. Mais Ismaïla Sarr n'était pas hors-jeu sur la remise heureuse d'Aubameyang et le Vélodrome a pu exploser.
Et il l'a refait un peu plus de cinq minutes plus tard quand Kondogbia, au deuxième poteau, a glissé au fond des filets un ballon mal défendu par les Ukrainiens sur un coup franc de Clauss (3-1, 82e).
Cette fois, après avoir laissé filer tant de situations favorables, l'OM ne pouvait plus craquer et il a gagné, enfin, pour la première fois en 2024 contre une équipe professionnelle.
Le docteur Gasset a donc trouvé quelques solutions dans sa trousse de premiers soins et l'OM poursuit son parcours européen et jouera les 8e de finale de la Ligue Europa. Tout le monde ne peut pas en dire autant puisque Rennes, Toulouse et Lens ont eux été éliminés.