Les besoins de l'Impact en 2017
Impact vendredi, 2 déc. 2016. 18:08 mercredi, 11 déc. 2024. 07:30Après cette défaite dure à avaler contre le Toronto FC, il faut toujours se donner assez de temps pour digérer. Justement, l’Impact y est allé d’un premier rapport à l’occasion du bilan de l’année. Cet examen de la dernière saison ouvre du même coup la discussion quant aux améliorations à apporter à la prochaine édition de l’équipe. Voici donc un aperçu des besoins à combler pour le Bleu-blanc-noir.
Défense
Voici la priorité pour un club qui, rappelons-le, avait en mains à trois moments de la série contre le Toronto FC un billet virtuel pour la Finale de Coupe MLS. L’incapacité de l’Impact à protéger son avance s’explique en bonne partie par ses difficultés pour contrer le jeu plus musclé d’un joueur comme Jozy Altidore. On avait d’ailleurs connu un sort semblable l’an dernier lorsque le grand Kei Kamara s’était élevé au-dessus de la mêlée pour permettre au Crew de Columbus d’éliminer le onze montréalais.
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Le problème ayant perduré depuis plus d’une année, il est impératif de se doter de personnel pouvant remédier à la situation. Même si l’on peut travailler l’attitude des défenseurs, leur concentration et le synchronisme dans l’exécution - des éléments soulevés par les joueurs durant le bilan - il reste que Mauro Biello gagnerait à avoir sous la main une option plus forte dans le jeu aérien. Les profils de défenseurs centraux s’apparentant à ceux de Jelle Van Damme, Kendall Waston ou Chad Marshall sont à explorer. On parle de joueurs indisponibles mais qui sont des modèles éprouvés dans le circuit Garber.
Il n’est pas nécessaire de dépenser une fortune non plus. L’exemple du Toronto FC, qui est allé chercher Drew Moor (salaire de 250,000$) à l’entre-saison l’an passé, est une autre piste à étudier. Cela étant, même une addition de premier plan n’est pas une garantie de succès assuré. Par le passé, l’Impact n’avait pas eu la main heureuse avec les acquisitions de Heath Pearce, Adrian Lopez ou encore Bakary Soumaré. Bref, malgré toute la préparation d’un dossier, il reste toujours une part de hasard. Tenez, le Revolution de la Nouvelle-Angleterre s’apprête à laisser partir un joueur comme Jose Gonçalves, défenseur de l’année en 2013. À 31 ans et 479 000 $ par année, vous pariez qu’il retrouvera son niveau d’il y a quelques années, ou bien qu’il est déjà en plein déclin?
Sinon, Mauro Biello pourrait aussi jongler avec l’idée de ramener Hassoun Camara dans l’axe - une formule employée à l’occasion cette année. Dans un tel cas, c’est un latéral droit qu’on devrait embaucher. Or, la fin de saison donne l’impression que c’est un scénario auquel on a déjà renoncé. Il reste également l’hypothèse d’un départ anticipé pour Ambroise Oyongo, un joueur que l’on dit convoité en Europe, mais qui semble prêt à écouler sa dernière année de contrat en 2017 pour recouvrer sa liberté.
Autrement, la promotion de Maxime Crépeau au poste de deuxième gardien semble de plus en plus probable. À moins d’inquiétudes au sujet de son état de santé - Crépeau ayant eu sa part d’ennuis dans les dernières années - on ne consacrera pas trop d’énergie à se chercher un troisième gardien, surtout si l’on offre à Erik Kronberg un rôle à temps partiel au sein de l’Académie.
Milieu de terrain
L’Impact comptera déjà sur un renfort dans ce secteur avec l’arrivée prévue en cours de saison de Blerim Dzemaili en tant que joueur désigné. L’international suisse est un milieu de terrain relayeur capable de couvrir beaucoup de terrain. On le décrit comme un joueur au penchant offensif bien qu’il ne soit pas un marqueur né (ratio approximatif 1:10 but/matchs durant son parcours professionnel). En fait, Dzemaili est ce qui s’approche le plus de ce que les Chinois appellent un milieu « box-to-box ». De plus, il a un certain talent pour frapper les coups francs. Pour donner une idée, on peut s’attendre à ce qu'il ait un rendement similaire à celui qu’avait son compatriote Tranquillo Barnetta avec l’Union de Philadelphie.
Qu’arrivera-t-il à Patrice Bernier dans ce cas? D’abord, la première étape pour le club sera de s’entendre avec son capitaine. Sans dire que c’est une formalité, la plupart des signaux de fumée laissent croire que c’est un dossier qui devrait se régler. Avec Bernier, Bernardello et Donadel, Biello compte sur assez d’expérience pour gérer une demi-saison en attendant l’addition de Dzemaili.
De ce qui reste, on ignore ce que l’avenir réserve à des joueurs comme Calum Mallace et Kyle Bekker, deux éléments utilisés sporadiquement en 2016 et qui peinent à atteindre leur plein potentiel au sein de l’organisation montréalaise. Sans dire qu’il lorgne déjà vers l’équipe d’expansion du Minnesota, Mallace y serait pratiquement chez lui, étant donné qu’il a de la famille là-bas. Comme à chaque année, il faut s’attendre à ce qu’il y ait du roulement chez le Bleu-blanc-noir parmi les joueurs d’utilité. À chaud, j’anticipe qu’on gardera Shipp et Venegas. Mais ne me prenez pas au mot. Comme dirait Martin Lemay: « on jase, là ».
Attaque
Évidemment, on cherchera à combler le départ de Didier Drogba. Or, à court terme, la place de joueur désigné qui se libère devrait toutefois rester inoccupée jusqu’à l’arrivée de Dzemaili. Quant à son effet sur le terrain, la perte de Drogba se fera avant tout ressentir sur les jeux arrêtés. Mais l’Impact a su démontrer que l’on pouvait créer et convertir des occasions dans le cours du jeu avec des joueurs comme Piatti, Oduro et Mancosu à la pointe de l’attaque.
Impressionnant depuis son arrivée, Matteo Mancosu semble être une valeur sûre. Il faudra toutefois voir de quelle manière il réagira face à la plus grande responsabilité qu’il devra assumer en terme de production offensive. De son côté, Piatti, pourrait avoir du mal à répéter les 17 buts marqués en 2016. Mais s’il compense une éventuelle baisse de régime par un plus grand nombre de passes décisives, l’Impact devrait bien s’en sortir.
C’est sur l’autre aile qu’on trouve plus d’incertitudes. Dominic Oduro rend de fiers services à l’Impact avec sa vitesse et une production appréciable depuis son acquisition. Il faudra renégocier dans son cas pour le garder. Par ailleurs, malgré les rumeurs entourant son bon copain Kei Kamara, il serait très étonnant que la Nouvelle-Angleterre cherche à échanger le joueur désigné qu’on est allé chercher en cours d’année. À moins bien sûr qu’on ait été scandalisé de voir ça là-bas.
Parmi les alternatives, on surveillera attentivement les luttes qui se dessineront pour du temps de jeu entre Michael Salazar, David Choinière et Jean-Yves Ballou-Tabla. Avant de chercher des renforts ailleurs, on aurait tout intérêt à donner des occasions à des éléments qui ont du talent et possèdent l’envie de s’affirmer avec l’équipe première. Pour ce qui est de Lucas Ontivero, il serait surprenant de le revoir de sitôt. Andrés Romero? On verra bien après sa réhabilitation et un retour à la case zéro.
Qu’à cela ne tienne, le mois de janvier sera sûrement fertile en émotions lorsque le mercato s’activera. Les besoins ne sont pas criants en avant mais n’oublions pas que l’Impact est passé à deux doigts d’embaucher Marco Borriello lors de la dernière fenêtre hivernale et que les contacts étaient également très avancés avec l’Islandais Finnbogason. Avec un peu de chance, leurs numéros sont peut-être encore en mémoire dans le téléphone du VP aux affaires internationales…