À sa première rencontre avec les médias, Olivier Renard a fait bonne impression.

 

Ces déclarations donnent le ton pour les mois mouvementés à venir d’ici la Ligue des Champions l’hiver prochain.

 

C’est toute de même un enthousiasme prudent (très prudent) qui se dégage de la présentation du nouveau directeur sportif de l’Impact.

 

Je retiens surtout que quelques piédestaux ont été ébranlés au cours de cette journée importante dans l’histoire du club.

 

Feuille de route

 

Il y avait une grosse dose de déjà vu mercredi matin.

 

Les nombreux critères d’embauche, les mois passés à faire la cour à un candidat et une feuille de route intéressante avaient tout pour rappeler l’arrivée de Rémi Garde en novembre 2017.

 

Moins de deux ans après avoir posé ses valises, celui qui devenait alors l’entraîneur désigné du club n’est plus à la barre et son legs est difficile à cerner.

 

Après huit saisons de MLS et trop de rêves brisés, un bon C.V. débarqué de l’Europe n’est plus suffisant pour enflammer la Métropole.

 

Les cicatrices du dossier Garde sont trop fraîches pour crier au sauveur débarqué du Vieux Continent. Sans oublier une fin de séjour en queue de poisson pour Didier Drogba.

 

Bref, on est loin de l’époque où l’arrivée de Marco Schällibaum et son expérience européenne représentaient une nouveauté excitante.

 

Seul le plancher des vaches permettra de juger Olivier Renard. Au fil des ans, les dysfonctions du Stade Saputo ont eu le dessus sur des hommes qui avaient le potentiel d’élever l’Impact de Montréal à un autre niveau.

 

L’ère Gilmore changera-t-elle cette réalité?

 

Un outil, pas un modèle

 

Pour prouver sa capacité à opérer en MLS, Renard aura besoin de temps. En revanche, il n’aura pris que quelques minutes pour assumer la valeur de sa position nord-américaine. Chose que l’Impact n’a jamais fait depuis l’achat du FC Bologne par Joey Saputo.

 

Au cours des cinq dernières années, on a passé plus de temps à parler de synergie avec un club italien qu’à structurer la maison. On envoie de jeunes Québécois y passer deux semaines comme s’ils allaient y trouver une potion magique.

 

En ce sens, les propos du directeur sportif m’ont rassuré. Bien exploitée, la relation Montréal-Bologne peut être un avantage compétitif important en MLS. L’Impact doit toutefois arrêter de se définir en fonction d’un club évoluant dans un championnat complètement différent à 6000 km d’ici.

 

Placé sur un piédestal depuis 2014, le Bologna FC a été replacé dans la bonne case lorsqu’Olivier Renard a affirmé que « l’identité de ce club n’est pas du tout la même identité que Bologne ».

 

Le club italien est un précieux outil, certes, mais il n’est pas un modèle à suivre en copier-coller. Les réalités des deux organisations sont trop différentes.

 

Spectacle

 

« Lorsqu’on marquait, je savais qu’on allait gagner. »

 

En intronisant Greg Sutton au mur de la renommée de l’Impact plus tôt cet été, Joey Saputo se remémorait la belle époque. Celle où ne pas encaisser était l’objectif premier. À son embauche, Rémi Garde s’est d’ailleurs vu confier la mission de renouer avec cette tradition défensive.

 

En cette fin de saison, on a changé l’entraîneur et la mission.

 

Question de remplir les gradins, Kevin Gilmore veut un produit plus attrayant.
 

Les propos de son directeur technique détonnent avec l’idéal du Catenaccio entretenu chez l’Impact dans le passé.

 

« Les supporters préfèrent un 3-3, qu’un 0-0 ».

 

Je partage le point de vue. J’espère toutefois que le cœur du propriétaire tiendra le coup.