MONTRÉAL - L’Orlando City SC, qui s’amène en ville pour y affronter l’Impact en fin de semaine, ne ressemble en rien à un club d’expansion par les temps qui courent.

La formation floridienne, l’une des deux franchises à avoir fait leur entrée en MLS en 2015, n’a pas subi la défaite à ses cinq derniers matchs. Depuis le début de cette séquence, elle a signé trois victoires, dont deux par blanchissage, et inscrit un total de onze buts. Ses récents succès lui ont permis de réussir un bond de géant au classement de l’Association Est, où elle pointe actuellement au troisième rang.

Fort d’une récente victoire contre D.C. United, la meilleure équipe de l’Est, Orlando montre une fiche de 5-5-5, pour un total de 20 points, depuis le début de la saison. En guise de comparaison, l’Impact affichait un dossier de 4-8-3 après les 15 premières parties de son histoire en MLS.

À Montréal, personne ne se dit surpris des succès précoces de la jeune organisation.

« Orlando et New York sont des équipes d’expansion, mais ce sont des équipes qui ont commencé très bien armées, nuance Bakary Soumare. Elles ont beaucoup de bons joueurs, des joueurs expérimentés, et de très bons entraîneurs. Et ce sont aussi des clubs qui ont les moyens! Vous savez, les clubs d’expansion, ce n’est plus comme avant, des clubs qui arrivent et qui ont un peu de mal. Ce sont des équipes avec beaucoup de moyens financiers qui peuvent se permettre, dès leur première année, de mettre un gros groupe sur le terrain et c’est ce qu’ils ont fait. »

« Je connais bien l’entraîneur, Adrian Heath, il a toujours connu beaucoup de succès, note l’entraîneur-adjoint de l’Impact, Mauro Biello. Il dirige une équipe très forte en possession. Je pense qu’Orlando est deuxième à ce niveau dans le Ligue et aussi deuxième au niveau de la précision des passes. Il faudra être prêt à jouer un excellent match pour les battre. »

Les présentations ont déjà été faites entre les deux clubs. Le 28 mars, l’Impact avait accueilli Orlando au Stade olympique pour son premier match de la saison à domicile. Les locaux s’étaient donné une avance de deux buts à la 27e minute, mais avaient dans un spectaculaire moment de flottement laissé les visiteurs créer l’égalité avant la fin de la première demi-heure. La rencontre n’avait finalement pas fait de gagnant.

« On les avait dans notre poche la dernière fois qu’ils sont venus ici et on les a laissés s’échapper », n’a pas oublié Dominic Oduro. « Cette fois, il faudra planter le dernier clou à la fin de la journée. On sait que ce ne sera pas facile, ils sont sur une bonne lancée présentement. Mais je pense qu’avec tous nos joueurs qui sont remis d’une blessure, on forme une meilleure équipe. »

« On avait très bien commencé et on avait fait des erreurs. Une de ma part et l’autre de je ne sais plus qui, mais ce n’est pas important, se remémorait vaguement Soumare. On n’est pas là pour prendre des revanches, mais on est à la maison et on a besoin de points. On sait où on est au classement et c’est important pour nous de gagner ce match. »

« Ce qu’on a appris d’un match comme celui-là, c’est qu’il faut savoir gérer le momentum, avance Biello. Il va y avoir des moments où on n’aura pas le ballon. Il faut savoir souffrir dans ces moments, peut-être, mais il faut savoir tenir. C’est important pour nous de savoir minimiser ces moments. »

Le facteur Larin

En observant les bandes vidéo, Biello constate qu’Orlando s’est beaucoup amélioré depuis son premier passage à Montréal. Cette progression s’explique en partie, selon lui, par l’émergence de l’Ontarien Cyle Larin, le tout premier choix au dernier SuperDraft de la MLS.

Âgé de seulement 20 ans, Larin avait été appelé en sélection nationale quand son club a disputé le premier match de son histoire en MLS au nord de la frontière américaine. Titularisé pour la première fois le 12 avril, une occasion qu’il avait célébré en inscrivant le premier but de sa carrière, il a été placé dans le XI partant à sept autres reprises par la suite. L’international canadien, qui a déjà marqué trois fois en sélection chez les seniors, revendique jusqu’ici cinq buts chez les professionnels.

La montée en grade de Larin n’a pas réglé instantanément tous les problèmes des Lions, qui n’ont rien fait en attaque lors des deux matchs qui ont suivi le premier départ de leur recrue. En fait, Orlando City a été blanchi dans quatre de ses huit premiers matchs de la saison avant de finalement pouvoir mettre les pièces du puzzle en place. En huit matchs depuis le début du mois de mai, son attaque a généré 17 buts.

En plus de Larin, l’Impact devra évidemment surveiller de près la vedette brésilienne Kaka, qui a marqué quatre buts à ses cinq dernières sorties.

« Ils ont un bon système offensif, reconnaît Oduro. Leur attaque est solide avec des gars comme Eric Avila, Kaka et tout le reste. Mais je ne suis pas ici pour chanter leurs louanges. Je les respecte, ils forment une bonne équipe, mais nous avons tous les outils pour sauter sur le terrain et mieux jouer. »

Inactif depuis qu’une blessure à l’aine l’a mis sur le carreau à la mi-mai, Oduro s’entraîne à plein régime et est prêt à revenir au jeu. Il était en uniforme, mais n’a pas été utilisé samedi dernier face au New York City FC. Le coloré Ghanéen, auteur d’un but en six matchs de MLS cette saison, se dit en pleine forme, mais n’a pas voulu dévoiler s’il occupait une partie plus importante du prochain plan de match.

« Ça ne serait pas bien amusant si je vous disais tout à l’avance… Il doit y avoir un élément de surprise! », a-t-il lancé pour taquiner les curieux venus assister à l’entraînement, jeudi.