Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Le « point de départ de la suite » pour les Roses

Les Roses de Montréal Les Roses de Montréal - PC
Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – « C'est la naissance d'un club, c'est la naissance d'un mouvement », s'émouvait Isabèle Chevalier mardi soir sur une scène circulaire clôturée par un auditoire plusieurs fois centenaire. À cet instant précis, ce n'était plus qu'une question de temps avant que ne soient dévoilés le logo et les couleurs des Roses de Montréal, le club de soccer jusque-là sans nom dont elle s'est portée acquéreuse avec son acolyte Jean-François Crevier au printemps dernier.

Environ une heure plus tard, dans un local du sous-sol de la gare Dalhousie, loin du bruit et de la chaleur qui enveloppent les célébrations à l'étage, Annie Larouche et Marinette Pichon nous rejoignent. La présidente et la directrice sportive du club nouvellement baptisé jubilent.

« J'ai l'impression qu'on était en cachette un peu, soupire Larouche, visiblement soulagée. On faisait toujours attention à ce qu'on disait. Mais il y a tellement de travail qui se faisait en coulisses depuis longtemps. C'est un aboutissement aujourd'hui. »

Les Roses, donc. On dit le nom inspiré de la rosace de l'emblème officielle de Montréal. La couleur bleue de la fleur qui orne le logo de forme pentagonale symbolise « le fait de rendre possible l'impossible ». Les couleurs principales de l'équipe – le rouge, le blanc et le bleu – sont évidemment tirées de la même palette que les autres clubs de la métropole. Les quatre valeurs primaires de l'organisation seront le courage, l'intégrité, la diversité et l'appartenance à la communauté.

Crevier a révélé que la direction montréalaise avait amorcé la réflexion sur son image de marque en novembre 2023. Deux agences créatives ont reçu le mandat de définir les traits et la personnalité de la nouvelle entité. Larouche n'avait toujours pas été nommée à la présidence du club à cette époque, mais elle avait été approchée pour se joindre à un comité consultatif formé pour nourrir le processus. « Des mois à travailler ensemble » au cours desquels Larouche a pu constater la passion et le sérieux de ses futurs patrons.

Montréal est la dernière équipe à avoir levé le voile sur son image de marque. Avec le coming out des Roses, les six clubs de la Super Ligue du Nord ont une carte de visite claire.

« C'était pas stressant, mais on avait hâte. Ça fait longtemps que le logo est choisi. Il y avait vraiment un positionnement stratégique de le faire à ce moment-ci. On ne voulait pas le faire l'été. On voulait laisser du temps aux autres équipes de la ligue de respirer, de pouvoir profiter du rayonnement de leur annonce. On a travaillé aussi en collaboration avec la Victoire, on ne voulait pas se piler sur les pieds. Mais là, il était temps que ça sorte! »

Clairement, Larouche n'était pas la seule à attendre impatiemment le grand jour. Des dizaines de membres de l'écosystème footballistique québécois avaient répondu à l'invitation. Le CF Montréal était représenté par son président Gabriel Gervais et son capitaine Samuel Piette. Le secrétaire général de Canada Soccer Kevin Blue ainsi que Jesse Marsch et Mauro Biello ont profité de la présence de l'équipe nationale masculine en ville pour participer à la fête. La ministre du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, s'est adressée à la foule.

Les dirigeantes et des joueuses de la Victoire de Montréal, l'équipe de hockey féminin qui a elle-même récemment montré son nouveau visage, étaient aussi sur place.

« Ça veut tout dire, se réjouissait Larouche devant cette belle solidarité. Ça nous donne de la crédibilité d'avoir ce soutien de ces équipes-là. C'est gratifiant. On se dit qu'elles n'avaient aucune obligation d'être ici. Elles ont choisi d'être là pour nous soutenir et nous encourager. Pour nous, ça signifie beaucoup. »

« Le sport féminin c'est ça aussi, c'est l'entraide, a ajouté Pichon. On sait qu'on a beaucoup à faire. [La LPHF] a un an, notre ligue va commencer. Plus on peut acquérir d'expérience, de partage sur différentes approches, différentes situations, trouver des leviers, ça sera bénéfique pour nous. »

Du concret avant Noël

Larouche décrit le grand lancement de mardi comme « le point de départ de la suite ». Dans la même veine, celle qu'elle présente comme son bras droit affirme que « c'est la fin de quelque chose et le début d'autre chose. »

La fin de l'année 2024 sera riche en nouveautés pour les Roses.

« En bon français, watch out, il y a beaucoup de choses qui s'en viennent! », promet Larouche. D'ici Noël, précise-t-elle, les amateurs connaîtront les stades où seront disputées les parties locales et connaîtront l'identité des premières joueuses qui porteront le maillot qui, lui, reste à confectionner.

« On avance très bien, avance Marinette Pichon. On est dans la moyenne des différentes équipes de la ligue. Les signatures se passent. On a un objectif de rassembler 80% de notre effectif pour la mi-décembre. Donc on a encore quelques semaines devant nous. »

« On est très heureux de la façon dont les choses se passent, poursuit l'architecte de la structure sportive. On suscite beaucoup d'attrait. On reçoit beaucoup de contacts des agents. Les joueuses veulent venir, découvrir l'aventure, être de la partie. On est en train de faire un buzz avec cette superbe ligue. »

Larouche assure à cet effet que malgré l'absence d'une identité bien définie, la vente de dépôts pour l'achat de billets de saison a suscité une « excellente » réponse. « Il y a des vrais fans de soccer féminin ici. J'ai hâte de voir les chiffres après aujourd'hui. »

Maxime Crépeau, investisseur

À la longue liste des investisseurs déjà liés publiquement au projet se sont ajoutés quelques noms mardi soir. Parmi eux, celui du gardien des Timbers de Portland et de l'équipe nationale canadienne Maxime Crépeau.

Crépeau a expliqué avoir été sollicité par Nick De Santis, qui l'a mis en contact avec Isabèle Chevalier et Jean-François Crevier. Après « quelques appels », une entente était conclue.

« Pour moi, c'était un no brainer », a dit l'ancien cerbère de l'Impact, enthousiasmé par l'idée que les jeunes filles du Québec et du Canada auront bientôt une voie d'accès au niveau professionnel dans leur cour.

La contribution de Crépeau se veut bien sûr monétaire, mais elle va pour lui bien au-delà de l'aspect pécuniaire.

« Moi, peu importe le rôle qu'ils veulent me donner, [...] j'ai les deux pieds dedans. J'ai parlé à [l'entraîneur] Robert [Rositoiu], au staff technique et je leur ai dit que j'étais all in. La beauté de ce plan d'affaires, c'est qu'il y a du monde de toutes les industries et donc tout le monde a ses propres ressources, ses propres idées. Pour moi, c'était vraiment une opportunité que je ne pouvais pas manquer. »

« Si on veut me poser des questions, je suis un livre ouvert et j'ai le cœur ouvert alors je vais répondre au meilleur de mes habiletés. »