Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Alexis Galarneau et Gabriel Diallo sont prêts à éclore sur la scène internationale

Publié
Mise à jour

À pareille date l'an dernier, le tennis canadien était en quelque sorte au sommet du monde.

Le pays venait en effet de remporter la première Coupe Davis de son histoire, alors que Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov pointaient aux 6e et 18e rangs du classement de l'ATP.

Tous les espoirs étaient donc permis en vue de la saison 2023, mais au contraire, ç'aura été une année à oublier tellement les contre-performances et les mauvaises nouvelles se sont succédé.

D'abord, les représentants de l'unifolié n'ont pas été en mesure de défendre leur titre en étant éliminés par la Finlande en quart de finale. De son côté Auger-Aliassime a glissé jusqu'en 29e position du classement mondial, étant notamment incapable de franchir le premier tour des tournois du Grand Chelem présentés à Roland-Garros, à Wimbledon et à Flushing Meadows.

Quant à Shapovalov (109e), il est maintenant exclu du top-100 en raison de son absence des courts depuis sa défaite en quart de finale à Wimbledon. L'Ontarien est ennuyé par une vilaine blessure au genou gauche qu'il traine depuis la finale du tournoi de Vienne en octobre... 2022.

Mais au-delà des amères déceptions vécues par les deux fers de lance du tennis canadien, Alexis Galarneau et Gabriel Diallo ont connu des moments forts au cours des douze derniers mois et ils sont certains que le meilleur est à venir et que le Canada redeviendra une puissance à surveiller.

***

Quand l'équipe canadienne a annoncé qu'elle s'en remettait à Galarneau, Diallo ainsi que Vasek Pospisil pour la phase de groupes de la Coupe Davis présentée à la mi-septembre en Italie, bien peu d'observateurs croyaient réellement aux chances du pays contre l'Italie, la Suède et le Chili.

Confronté à l'Italie d'entrée de jeu, le Canada a d'ailleurs fait confiance à Galarneau et Diallo pour les deux premiers matchs en simple, alors que son adversaire – qu'il avait battu en demi-finale en 2022 – a répliqué avec Lorenzo Sonego et Lorenzo Musettti, classés 38e et 18e à l'ATP.

Mais à la surprise générale, Galarneau s'est imposé en deux manches de 7-6 (8) et 6-4, puis Diallo a suivi avec une victoire de 7-5, 6-4. Le ton était donné et le Canada a enchaîné avec des victoires face à la Suède et le Chili pour assurer sa participation à la phase a élimination directe.

« Ce match [contre Sonego] a été l'un de mes moments mémorables [cette année] et ce n'est pas nécessairement en raison du côté tennis, a expliqué Galarneau en entrevue à RDS.ca. C'est tout le côté mental, comment j'ai géré la pression… Ç'a été incroyable comme expérience.

« Mes résultats à la Coupe Davis m'ont donné beaucoup de confiance pour la suite de la saison et même la suivante. Je sais maintenant que je peux battre des joueurs du top-40. Il s'agit maintenant de le faire constamment, de faire les bonnes tant du côté mental que physique. »

« C'est certain que les conditions nous favorisaient parce que nous jouions à l'intérieur sur une surface rapide et c'est peut-être pourquoi nous nous sommes dit qu'il n'y avait aucune raison de ne pas donner tout ce que nous avions, a ajouté Diallo. Favoris ou pas, nous avons joué de la même manière. Ça nous a relâchés et nous a surtout permis de jouer du tennis plutôt inspiré. »

***

Avant d'être appelés à représenter leur pays à la Coupe Davis, en septembre et novembre, Galarneau et Diallo s'étaient précédemment illustrés pendant l'été sur les circuits Challenger et de l'ATP.

Galarneau a notamment remporté son premier tournoi dans les rangs professionnels à Granby, tandis que Diallo s'est offert deux victoires contre un joueur du top-25, l'Anglais Daniel Evans.

« Cette semaine-là, encore maintenant, je m'en souviens super bien, dit Galarneau. Du moment où j'ai gagné jusqu'aux célébrations avec ma famille, c'était spécial de gagner mon premier tournoi professionnel au Québec. C'est certain que c'est mon moment marquant cette année.

« Il faut dire que j'avais connu des moments difficiles avant de me présenter à Granby. J'avais une blessure à un poignet que je trainais et je ne gagnais pas autant de matchs que je l'aurais souhaité. Par contre, je voyais que je jouais mieux et mentalement, je savais qu'il y avait de bonnes choses qui viendraient. À Granby, j'ai justement su gérer les moments plus difficiles. »

« Au début de l'année, je n'avais pas nécessairement cette croyance que j'étais capable d'aller chercher ces matchs-là, reconnaît quant à lui Diallo. Ç'a été un travail hors caméra avec mon équipe et c'est ce travail que nous avons effectué qui m'a permis de me bâtir cette confiance-là.

« Maintenant, c'est une question de constance et de maintien. Mais plus l'année avançait et plus je m'entraînais, plus je voyais que mon jeu se mettait en place et que j'avais la confiance pour aller chercher de grosses victoires. L'idée, c'est de continuer, mon entraîneur et moi, à mettre en place les thématiques qui vont m'aider à gagner des matchs, de compétitionner. »

***

Galarneau (24 ans) et Diallo (22) sont exactement de la même génération qu'Auger-Aliassime (23) et Shapovalov (24), et pourtant, les deux premiers n'en sont qu'à leurs premiers pas chez les professionnels. Il faut dire qu'ils sont passés par les rangs universitaires américains avant de faire le grand saut. « Le tennis est un sport où tu vas connaître tes meilleures années à 27 ou 28 ans, mentionne Galarneau, diplômé en finances de l'Université d'État de la Caroline du Nord.

« C'est certain qu'à 17 ans, je n'avais pas la maturité physique et la maturité mentale. [D'évoluer dans les rangs universitaires] m'a permis de m'améliorer sur plusieurs plans et ça m'a aidé pour la Coupe Davis. C'est dur de commencer à 18 ans chez les pros et espérer avoir des résultats. »

« Ç'a été pour moi une super opportunité de jouer beaucoup de matchs. Chez les juniors, je n'avais pas joué beaucoup de tournois, explique Diallo, qui a également étudié en finances, mais à l'Université du Kentucky. Je jouais deux matchs par semaine, chaque semaine, pendant cinq mois. Tu acquiers évidemment énormément d'expérience en disputant autant de rencontres.

« J'ai également appris à gérer le tennis et l'école. D'avoir des devoirs tard le soir après une victoire... ça ne tente pas toujours, mais tu dois quand même les faire! Être capable de mélanger tout ça, c'est très formateur, très utile pour ensuite faire la transition chez les professionnels. »

Comme tous les jeunes joueurs, le défi de Galarneau et Diallo sera la recherche de constance et il commencera dans deux petites semaines avec la présentation des premiers événements de la tournée australienne. Les deux joueurs espèrent ainsi jouer un maximum de matchs sur le circuit Challenger en 2024 et même tenter parfois leurs chances en qualifications de tournois 250 sur le circuit de l'ATP, sans évidemment oublier la Coupe Davis. Le Canada croisera d'ailleurs le fer avec la Corée du Sud en phase qualificative les 2 et 3 février 2024 au Stade IGA à Montréal.