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RÉSULTATS

Omnium Banque Nationale : qui sont les Canadiens au rendez-vous à Montréal et Toronto?

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Pour la première fois depuis 2019, les meilleures raquettes au monde du côté masculin prendront d'assaut le Stade IGA de Montréal, dans le cadre de la présentation de l'Omnium Banque Nationale, du 6 au 14 août prochains. Au même moment, l'élite de la WTA fera le spectacle à l'Aviva Centre de Toronto.

Comme c'est toujours le cas lors des rendez-vous de tennis canadiens, dont Montréal et Toronto raffolent, les yeux seront rivés sur les athlètes de chez-nous, qui espèrent trouver la formule magique susceptible de les mener à un long parcours devant un public conquis d'avance à leur cause.

À quelques heures du coup d'envoi de la compétition, passons en revue les joueuses et joueurs canadiens que les amateurs auront l'occasion de voir en action.

Félix Auger-Aliassime
Rang mondial : 9e ATP

Cette édition 2022 de l'Omnium Banque Nationale marquera la 2e fois qu'Auger-Aliassime sera du tableau principal devant les partisans de la Belle Province. Il y a trois ans, il avait entamé la compétition en éliminant consécutivement deux bons amis en Vasek Pospisil et Milos Raonic – ce dernier sur abandon avant le début de la 3e manche – avant de livrer une bataille de tous les instants à Karen Khachanov en 8es de finale, le jour de son 19e anniversaire de naissance.

Un passage à la saison disputée sur surface dure ne sera sûrement pas de refus pour « FAA », après qu'il ait compilé depuis le début du mois d'avril des résultats qui ont de quoi laisser sur son appétit un joueur doté d'un talent aussi incontestable que le sien. À vrai dire, au-delà de prestations lucides au Masters 1000 de Rome (défaite en quarts devant Novak Djokovic après avoir été accrocheur) puis à Roland-Garros (élimination par le grand Rafael Nadal au bout des cinq manches), les résultats n'ont rien eu de probant.

Depuis son fabuleux parcours à Rotterdam l'ayant mené à son 1er titre ATP, ainsi que sa présence en finale la semaine suivante à Marseille, on ne recense qu'une seule présence en demi-finale à la saison du Québécois. C'était sur gazon à ‘s-Hertogenbosch, un tournoi de calibre 250, et seules deux victoires avaient été nécessaires pour être du carré d'as. Il en a néanmoins fait suffisamment pour s'accrocher à une place au sein du top-10, mais de nombreux points au classement devront être défendus à la fin du mois, à Flushing Meadows, en raison de sa demi-finale de 2021.

Le remède pour Auger-Aliassime résiderait-il en un retour sous les projecteurs sur le court central du Stade IGA, ainsi que sur la surface lui ayant permis de signer ses plus belles performances de cette saison, en janvier et en février? Qui dit mieux? Entre-temps, pour faciliter la transition, il dispute présentement le tournoi de Los Cabos au Mexique, en tant que 2e favori derrière Daniil Medvedev.

Denis Shapovalov
Rang mondial : 22e ATP

À l'édition 2019 de l'Omnium Banque Nationale, Shapovalov s'était présenté en sol montréalais en pleine quête de solutions, ayant perdu au 1er tour lors de cinq tournois de suite dans le mois précédent. Il avait alors repris un peu de confiance en battant Pierre-Hugues Herbert au 1er tour avant de livrer une chaude lutte au 2e favori Dominic Thiem à son match suivant. Malheureusement, le fougueux gaucher mettra le cap vers Montréal dans des dispositions étrangement semblables à celles d'il y a deux ans, alors qu'il compte huit défaites à sa fiche à ses neuf dernières sorties. Depuis sa défaite au 2e tour de Wimbledon contre Brandon Nakashima le 30 juin - un an après avoir atteint les demies au All-England Club -, Shapo s'est offert une trêve d'une durée d'un mois qu'il espère salutaire. On espérait avoir une idée de son niveau de forme et d'engagement avec sa participation à un tournoi préparatoire à celui de Montréal, à l'ATP 500 de Washington, mais son parcours n'a duré qu'un match, échappé face à J.J. Wolf.

Évidemment, l'un des rêves du tennisman de 25 ans demeure de revivre les sensations de sa splendide prestation de 2017, alors qu'il s'était amené dans l'enceinte du parc Jarry sans la moindre pression. S'établissant comme la nouvelle coqueluche du public, il en avait profité pour signer quatre victoires - battant en cours de route Juan Martin del Potro et Rafael Nadal - et se faufiler vers un carré d'as inespéré. Il devenait à ce moment le plus jeune joueur de l'histoire du circuit ATP à obtenir son billet pour les demi-finales d'un Masters 1000, se donnant aussi une chance de devenir le 2e représentant masculin de l'unifolié à jouer en finale de l'Omnium canadien, le seul à ce jour étant Milos Raonic, en 2013.

Tout comme Auger-Aliassime, certains des meilleurs moments de Shapovalov en 2022 datent du début du calendrier, à commencer par le 3e quart de finale de Grand Chelem de sa carrière, en février, lors des Internationaux d'Australie. Sa belle quinzaine avait été ponctuée d'une victoire en trois sets devant la 4e tête de série Alexander Zverev. À vrai dire, le Canadien était réellement près de réussir quelque chose de gros à Melbourne, surtout lorsqu'on se rappelle qu'il avait fallu cinq longues manches à Rafael Nadal, l'éventuel champion, pour mettre fin à son parcours en quarts.

Leylah Fernandez
Rang mondial : 12e WTA

Il faut l'admettre d'emblée : la situation de la jeune Fernandez est loin d'être idéale, elle dont la réadaptation s'est prolongée au-delà de la période que son équipe et elle anticipaient au moment où elle a entamé son processus de remise en forme avec l'aide d'une botte de marche orthopédique. Ainsi, en plus d'avoir raté l'entièreté de la saison sur gazon depuis sa fracture du pied droit survenue à Roland-Garros, la joueuse de 19 ans a dû renoncer à un match amical qu'elle devait disputer le 24 juillet à Atlanta face à l'Américaine Coco Gauff. Quelques jours plus tard, les organisateurs du tournoi de Washington annonçaient que Fernandez faisait une croix sur l'Omnium Citi, dernière chance de la Lavalloise de disputer des matchs avant de se présenter à Toronto.

À la lumière de ces nouveaux développements, il faut relativiser les attentes envers la finaliste de l'US Open en septembre dernier. On la sait fougueuse, combative et capable de se nourrir de l'énergie de la foule pour se dépasser, mais la pression de performer ne sera simplement pas la même pour une athlète dont la dernière présence sur les courts remonte au 31 mai. Bref, dommage pour Fernandez, qui peut s'avérer une redoutable adversaire sur surface dure, même pour les joueuses du top-5.

Bianca Andreescu
Rang mondial : 52e WTA

L'accueil réservé à la championne de l'édition 2019 de l'Omnium Banque Nationale promet d'être électrisant, elle pour qui l'Aviva Centre est devenu comme une 2e maison puisqu'elle a grandi à Mississauga, en banlieue de Toronto. Andreescu continue de rebâtir méthodiquement sa confiance après le long calvaire qu'ont représenté les saisons 2020 et 2021. Le fait qu'elle s'estimait récemment dans la meilleure forme physique de sa carrière n'y est certainement pas étranger.

Andreescu a souffert de douleurs au dos, mardi à San Jose, pour son 1er match en plus d'un mois. À trois reprises lors de sa défaite contre Shelby Rogers, elle a eu recours à des traitements. La Canadienne a expliqué après la rencontre qu'elle était aux prises avec cet inconfort depuis quelques jours. Mais il semblerait que ce ne soit pas assez pour l'embêter davantage : le lendemain, elle a annoncé sur Instagram être de retour vers Toronto, et qu'elle avait hâte de jouer sur le central, mardi soir.

L'ancienne no 4 mondiale garde des souvenirs impérissables de sa conquête du titre il y a trois ans, sur abandon de Serena Williams tôt dans la 1re manche. Première championne canadienne en un demi-siècle, Andreescu était alors à 19 ans au beau milieu d'une saison carrément époustouflante l'ayant propulsé à l'avant-scène de l'élite mondiale féminine.

Signe qu'elle se prépare pour sa rentrée locale dans un bon état d'esprit, elle mentionnait dans un récent entretien avec le quotidien Globe and Mail qu'elle se sent un peu comme si elle faisait figure de championne en titre dans la Ville reine, et ce même s'il y a eu l'an dernier une édition du tournoi, à Montréal. Chose certaine, étant donné son classement actuel, elle aura fort à faire pour être des matchs du week-end, étant donné la présence en sol torontois de 41 des 43 joueuses les mieux classées.

Avant son court passage à San Jose, la dernière fois que l'on a pu observer Andreescu en action, c'était sur gazon à la fin juin, et elle vendait alors chèrement sa peau en deux manches serrées au 2e tour de Wimbledon face à l'éventuelle championne Elena Rybakina. Une semaine plus tôt, à Bad Homburg en Allemagne, elle alignait quatre victoires, avant de perdre une finale âprement disputée face à Caroline Garcia.
   
L'inactivité de Bouchard se prolonge 


Comme le veut la coutume, plusieurs invitations des organisateurs ont été décernées à des représentants du Canada, tant dans le volet féminin que masculin.

À Toronto, outre Fernandez et Andreescu, trois autres représentantes du Canada seront du tableau de simple, alors que des invitations ont été octroyées à Rebecca Marino (no 111 WTA), Carol Zhao (no 185) et Katherine Sebov (no 296).

C'est donc dire qu'Eugenie Bouchard ne sera pas sur place pour le tournoi, du moins pas en tant que joueuse, elle qui n'a pas rejoué depuis une opération à une épaule, en juin 2021. Les organisateurs n'ont pas clarifié si son omission était attribuable à son état de santé ou si on lui avait préféré les trois autres joueuses, mais il y a fort à parier que la première hypothèse est la bonne pour la Montréalaise âgée de 28 ans.

Marino s'est distinguée sur le circuit ITF au cours du printemps et de l'été, accédant aux finales de deux tournois en sol mexicain, en plus de décrocher en mars un trophée, son second titre de calibre W60, remporté à Arcadia, en Californie.

Cette belle séquence de succès lui avait permis d'intégrer, il y a quelques semaines, le top-100 de la hiérarchie mondiale.

Au moment d'écrire ces lignes, Marino poursuivait dans la même veine en collant d'importantes victoires en trois manches contre deux anciennes top-10 mondiales, Venus Williams et Andrea Petkovic, à ses deux premiers matchs à Washington. C'est ainsi qu'elle grimpera, au minimum, jusqu'au 96e échelon mondial lundi prochain.

Zhao, qui est originaire de la banlieue de Toronto et qui a grandi à une demi-heure de route du Aviva Centre, tentera pour sa part d'enchaîner après deux titres ITF remportés de façon consécutive, lors des mois de juin et juillet. À 27 ans, Zhao s'est rapprochée de son meilleur classement en carrière, qui était le 131e  échelon, en juin 2018.

Sebov, âgée de 23 ans, est également une sensation locale en sol torontois, et elle en sera à sa première participation au tableau principal de l'Omnium Banque Nationale, après avoir roulé sa bosse sur le circuit ITF ces dernières années.  

Deux autres joueuses canadiennes auront l'opportunité d'ajouter leur nom à la quintette déjà assurée de disputer le 1er tour puisque Victoria Mboko, 15 ans, et Kayla Cross, 17 ans, seront du tableau des qualifications. Les deux adolescentes ont récemment accédé à la finale du double à Wimbledon, dans le volet junior du prestigieux tournoi anglais.

Pospisil et Galarneau, les invités à Montréal

La dernière fois que l'Omnium Banque Nationale a été joué à Montréal, Vasek Pospisil (no 146 ATP) faisait à 29 ans son retour sur les courts après une absence de six mois suivant une opération au dos. Il soignait également une blessure persistante au poignet gauche au moment d'affronter « FAA » en lever de rideau, rendant ses coups au revers inconfortables. 

Ironiquement, trois ans plus tard, le tennisman de la Colombie-Britannique espère une nouvelle fois que son corps lui permettra de jouer après s'être blessé à la main droite le 26 juillet, à son 1er match du tournoi Challenger de Winnipeg. Pospisil était affecté à un point tel qu'on l'a vu s'écrouler après un service, au 3e set. Mercredi, il s'est toutefois fait rassurant dans une entrevue accordée à la collègue Catherine Savoie

Ce nouveau pépin physique fait suite à une absence liée à des douleurs au coude, entre les mois de mars et juin, le privant de la totalité de la saison sur terre battue et de la quasi-totalité de celle sur gazon. Depuis qu'il a repris du service, Pospisil a peiné à retrouver ses repères, comme en témoignent son incapacité à passer la 1re étape des qualifications à Wimbledon, ainsi que des éliminations expéditives contre des joueurs classés 445e et 214e au monde, lors de tournois Challenger disputés en Espagne au cours des dernières semaines.

Le vétéran de 32 ans en sera à une 14e participation à l'Omnium Banque Nationale, le tournoi qui lui a permis d'éclore sur le circuit ATP, en 2013, grâce à une présence en demi-finale contre son compatriote Milos Raonic.

À 23 ans, le Lavallois Alexis Galarneau va savourer une 1re présence dans le tableau principal montréalais, quelques jours seulement après avoir atteint une 1re finale en carrière sur le circuit Challenger, à Winnipeg. Galarneau gravit méthodiquement les échelons depuis deux ans, après qu'il eut gradué de l'Université de North Carolina. Sa belle percée au Manitoba a été ponctuée d'une victoire sur le 129e joueur mondial Liam Broady, en quarts de finale. C'est ainsi qu'il a accédé à son meilleur positionnement au classement ATP à ce jour, au 236e échelon.

Disons que financièrement, une incursion au grand tableau de l'Omnium Banque Nationale aura un impact sur la suite des choses pour Galarneau. Uniquement en jouant au 1er tour, il touchera plus du triple que les 4240 $ amassés pour sa place en finale la semaine dernière. 

C'est donc dire qu'à compter de samedi, on devrait retrouver dans le tableau des qualifications le jeune Liam Draxl (no 500 ATP), joueur national de l'année de l'ITF en 2021 après ses succès avec les Wildcats de l'Université du Kentucky. Alors âgé de 19 ans, Draxl avait reçu une invitation des organisateurs l'an dernier.

Le vétéran Steven Diez (no 442), un habitué de la phase qualificative à Toronto et Montréal et membre de l'équipe canadienne championne de la Coupe ATP en janvier, devrait lui aussi être en action au cours des matchs du week-end.

Finalement, il semble peu probable que les amateurs puissent observer à l'œuvre Brayden Schenn (no 408), ancien 92e joueur mondial, étant donné sa longue inactivité. Ce dernier n'a pas disputé de match depuis le 25 avril; il avait alors abandonné tôt au 3e set d'un duel sur terre battue, en Espagne.