MONTRÉAL – Il y a quatre ans, les dirigeants du département athlétique de l’Université Wilfrid Laurier ont décidé de confier le poste d’entraîneur-chef de l’équipe de football à un homme qui n’était âgé que de 29 ans.

Quatre ans après sa dernière saison comme quart-arrière des Mustangs de Western, Michael Faulds a pris les rênes des Golden Hawks en 2013 après trois saisons comme coordonnateur offensif des Lions de York.

Certains qualifiaient la décision d’audacieuse, mais force est d’admettre que ce fut la bonne.

Faulds a complètement transformé un programme qui piquait vers le bas. En seulement quatre ans, les Golden Hawks sont revenus parmi les puissances de la division de l’Ontario. Après une saison avec une fiche de 1-7 et deux de 4-4, Faulds a conduit ses hommes à un dossier de 7-1 pour terminer au deuxième rang en Ontario.

Pour la première fois depuis 2005, année de la dernière conquête de la Coupe Vanier de Laurier, les Golden Hawks sont de retour en demi-finale canadienne. Samedi, la troupe de Faulds tentera de vaincre le Rouge et Or de l’Université Laval, à Québec.

Les Golden Hawks de l'Université Wilfrid-LaurierSa première classe de recrutement est maintenant à maturité et ces joueurs sont ceux qui ont permis à son équipe de remporter la Coupe Yates pour la première fois en plus de 10 ans.

« Quand on a commencé en 2013, nous devions faire jouer beaucoup de recrues. Ils ont tous eu du temps de jeu dès leur première année. Même si on a eu une fiche de 1-7, le temps de jeu qu’ils ont eu est d’une grande valeur aujourd’hui », expliquait au cours d’un entretien téléphonique celui qui est en lice pour le titre d’entraîneur de l’année du football universitaire canadien.

« Laurier avait toujours eu un historique gagnant, mais ce n’était que récemment que ce ne l’était plus. Mais cette progression positive nous aide à être où l’on est aujourd’hui. On croit qu’on est dans le top-4 de l’Ontario », a affirmé l’ailier défensif Kwaku Boateng qui est classé deuxième meilleur espoir en vue du prochain repêchage de la LCF.

Le premier point que Faulds a adressé, c’était de changer la culture de l’équipe pour que tous les joueurs prennent leurs responsabilités, autant sur le terrain que dans les salles de classe.

« On ne tourne pas les coins ronds. Tout ce qu’on fait, ce doit être mérité par notre éthique de travail. Même quand nous étions éliminés, nous pratiquions jusqu’à la Coupe Vanier parce qu’on avait le droit », a fait savoir l’ancien détenteur du record pour les verges par la passe en carrière au football universitaire canadien.

« Ce n’est qu’à compter de l’an dernier que notre talent a commencé à prendre le dessus. Au début, notre seule façon de rivaliser était de travailler plus fort que les autres équipes. Coach Faulds a inculqué une mentalité où il faut travailler fort. Il faut toujours en faire plus pour s’améliorer. On a encore la même mentalité même si nous sommes plus talentueux », a assuré Boateng qui devra être étroitement surveillé par la défense du Rouge et Or.

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Les Golden Hawks avaient beaucoup de difficultés à garder leurs joueurs de quatrième et cinquième années lors des premières saisons de Faulds. La raison? Ils ne conservaient pas le seuil académique minimum pour être admissibles à jouer.

« Il a renforcé ce qu’est un étudiant-athlète, a affirmé Boateng. Nous prenons fierté de l’être. Personnellement, je m’assure que les recrues sachent où aller pour avoir du support. À la fin de la journée, tu peux être le meilleur joueur sur le terrain, mais si tu n’as pas les notes, tu ne peux pas jouer. »

Les Golden Hawks sont assurément une équipe qui croit en ses moyens. La semaine dernière, la troupe de Waterloo a effectué une remontée de 21 points lors du dernier quart pour remporter la finale ontarienne 43-40 face aux Mustangs, l’équipe pour laquelle Faulds a joué son football universitaire.

« Ça montre tout le chemin qu’on a fait depuis 4 ans. Si cela nous était arrivé il y a quelques années, je ne pense pas que nous aurions pu faire ce retour. Nous nous faisons tous confiance. On croit en chacun de nous », a lancé Boateng qui fait partie d’une unité défensive qui était parmi les meilleures au Canada en 2016.

Des liens avec le Rouge et Or

Michael Faulds n’a jamais gagné la Coupe Vanier malgré deux championnats de l’Ontario comme joueur.

En 2008, il a conduit les Mustangs en finale canadienne où il a retrouvé le Rouge et Or. Malgré une bonne performance de sa part, la troupe de Glen Constantin l’avait emporté pour ajouter un cinquième titre à son palmarès.

Les chemins de Faulds et de Constantin s’étaient auparavant croisés dans les équipes juniors canadiennes quand Faulds était parmi les meilleurs quarts-arrières au pays au début des années 2000. Dès ce moment, il vouait déjà un grand respect pour Constantin qu’il a plus tard côtoyé dans quelques Défis Est-Ouest.

« Ce que j’aime de lui, c’est qu’il est tellement brillant. Évidemment, il connait le football de fond en comble. Il est un travailleur acharné. Mais il peut aussi faire des blagues. Mais quand c’est le temps d’être sérieux, tu vois son éthique de travail et son intensité. Il balance bien le tout », a mentionné Faulds.

Le personnel d’entraîneurs de l’Université Laval salue le travail de Faulds qui a ramené une culture gagnante à Laurier.

« C’est une bonne personne, a décrit le coordonnateur défensif du Rouge et Or, Marc Fortier, qui l’a rencontré dans un voyage entre entraîneurs dans une université de la NCAA. C’est une bonne tête de foot. Il fait quelque chose de très bien là-bas et il a un beau programme. C’est une équipe à prendre au sérieux. »

« Laurier est tombé assez bas il y a quelques années. Ce n’était vraiment pas facile. Je regarde l’Ontario et il y a définitivement des puissances avec Western et McMaster. Depuis quelques années, on parlait de la montée de Guelph et de Carleton. À travers tout ça, Laurier a fait du solide travail en recrutement. Je suis impressionné par ce qu’il (Faulds) fait », a souligné le coordonnateur offensif des Lavallois, Justin Éthier.

Faulds jouit d’une belle confiance de la part de ses patrons alors qu’ils lui ont accordé une prolongation de contrat de cinq ans. On peut donc croire que les Golden Hawks n'auront pas à patienter pendant une autre décennie avant de revenir dans le carré d’as canadien. 

« On a eu une bonne préparation »