MONTRÉAL - Un mois de novembre avec un affrontement entre le Vert & Or et les Carabins est maintenant monnaie courante.

Pour la deuxième année de suite, et la cinquième en six ans, les universités de Sherbrooke et de Montréal s'affronteront en demi-finale québécoise. En 2010 et en 2012, l'UdeS a accédé à la Coupe Dunsmore tandis que l'UdeM a prévalu en 2011 (seul des quatre matchs à Sherbrooke) et 2014.

En 2015, les deux formations ont séparé les honneurs de leurs deux confrontations en saison régulière.

Les Sherbrookois arriveront à Montréal gonflés à bloc grâce à leur gain lors du deuxième duel, mais les Bleus auront quant à eux le luxe d'accueillir à nouveau ce rendez-vous en éliminatoires. L'an dernier, la troupe de Danny Maciocia avait triomphé au compte de 40-13 au CEPSUM, ce qui avait pavé le chemin à leur conquête de la coupe Vanier.

L'UdeM, qui n'a pas perdu à son domicile depuis le 26 octobre 2013, a remporté la partie contre le Vert & Or présentée dans le stade du boulevard Édouard-Montpetit, plus tôt cette année.

« Ç'a toujours été une bonne rivalité », a indiqué le receveur de l'UdeS, Vincent Cléroux-Gaudreau, qui était blessé lors des deux confrontations. « Je suis content de les affronter, même en territoire ennemi. J'aime ça ne pas être le bienvenu. Que (certaines saisons) se soient terminées sur ce terrain ajoute aussi une petite motivation », a ajouté le joueur de cinquième année au cours d'un entretien téléphonique avec le RDS.ca.

« Nous sommes deux équipes qui sont bonnes sur le côté défensif. C'est probablement l'attaque et le quart-arrière qui exécuteront le mieux leur plan de match qui va l'emporter. Il y a des joueurs de qualité et d'impact en défense et ils vont avoir leur mot à dire dans ce match », a analysé Maciocia qui a une fiche de 6-3 en éliminatoires à la tête des Carabins.

Certains pourraient croire que le Vert & Or arrivera avec un esprit de revanche au CEPSUM, surtout que le quart Jérémi Roch, Vincent Cléroux-Gaudreau et les autres joueurs de cinquième année aimeraient ramener un premier titre à Sherbrooke. Ça ne semble pas du tout être le cas!

L'équipe qui a terminé au troisième rang du classement est concentrée sur ce qu'elle peut contrôler, bref sur elle-même. Après le gain de 42-29 face à l'Université Bishop's samedi dernier, le Vert & Or ne s'est même pas soucié du match qui était encore en cours entre les Bleus et les Stingers. À un moment, l'Université Concordia menait 17-12. Si ce pointage avait tenu, la demi-finale aurait eu lieu au stade de l'Université de Sherbrooke.

Les joueurs préféraient profiter du moment pour savourer la Coupe du Maire sur leur terrain en compagnie de leurs familles et de leurs partisans sans se préoccuper du lieu ou de leur adversaire de la prochaine rencontre.

« Il n'y a pas cet esprit de vengeance ou de gagner du respect ou de prouver quoi que ce soit. Notre concentration est sur le football. Il n'y a rien d'autre autour qui rentre dans notre bulle. C'est une question de jouer notre meilleur football au CEPSUM », a assuré l'entraîneur-chef de la formation estrienne, David Lessard, à l'autre bout du fil.

Cet affrontement mettra en vedette deux quarts-arrières finissants. Évidemment, ni Gabriel Cousineau ni Jérémi Roch ne veulent voir leur carrière prendre fin samedi après-midi. Les deux pivots n'ont pas connu leur meilleure performance lorsqu'ils se sont affrontés cette saison. Mais, chacun à leur manière, ils ont trouvé le moyen de gagner.

Les deux vétérans devront être appuyés par leur jeu au sol pour espérer connaître du succès alors que les tertiaires sont redoutables de chaque côté du terrain.

Chez les Carabins, Sean Thomas Erlington a donné du rythme à l'attaque avec de bonnes courses au centre du terrain depuis le retour de la ligne offensive numéro un des Bleus. La tendance du coordonnateur offensif Marco Iadeluca est d'introduire le porteur de ballon Gabriel Parent plus tard dans la rencontre alors que ce dernier est plus rapide.

L'attaque aérienne demeure l'arme principale de l'UdeM avec un quart comme Cousineau et des receveurs talentueux tels Régis Cibasu et Louis-Mathieu Normandin.

« Si (nos joueurs) exécutent ce qu'on leur demande, ce qu'ils n'ont pas été capables de faire dans le deuxième match (contre Sherbrooke), on devrait être en bonne posture. C'est important de bien distribuer le ballon, ce qu'on fait généralement quand les choses vont bien », a expliqué Maciocia tout en ajoutant que l'attaque doit établir le jeu au sol pour créer des ouvertures.

Le Vert & Or s'appuiera sur un trio de demis offensifs. Simon Benoît, qui avait effectué des courses très importantes contre les Bleus en deuxième demie du match présenté à Sherbrooke, et Félix Marquis-Chevrier ont tenu le fort cette année dans le champ arrière.

Le retour au jeu d'Isaac Lauzon est venu apporter une autre dimension à leur attaque terrestre. La recrue Gabriel Polan a également été utilisée lors du dernier match de saison régulière face aux Gaiters.

« On a la chance d'avoir beaucoup de porteurs avec des habiletés différentes. Ils peuvent chacun apporter quelque chose à la table, ce qui devient très intéressant. Contre une défense comme celle des Carabins, il va falloir être capable de courir », a noté Roch, qui devra mieux protéger le ballon alors qu'il a lancé 5 de ses 10 interceptions contre les Carabins.

Le jeu de la chaise musicale chez les botteurs

Mathieu Hébert et Félix Ménard-Brière ont dominé le Réseau du sport étudiant du Québec avec une moyenne de 42,7 verges par dégagement cette saison. Par contre, on ne sait pas en ce moment si les deux botteurs seront en uniforme lors de la demi-finale.

Hébert s'est blessé dans la défaite du Vert & Or face au Rouge et Or il y a deux semaines. Il avait besoin d'une béquille pour se déplacer mardi. David Lessard a mentionné qu'une décision sera prise à la dernière minute dans son cas.

S'il n'est pas en mesure d'enfiler ses crampons, Lessard pourrait faire comme la semaine dernière et utiliser Louis Desautels, qui est sorti de la retraite pour donner un coup de main, pour les bottés de précision et le receveur Olivier Émond pour les dégagements.

Les Carabins ont utilisé Louis-Philippe Simoneau pour les placements et les dégagements après la blessure de Ménard-Brière, samedi dernier. Le botteur de deuxième année connaît une saison en dents de scie. Il pratique néanmoins les deux facettes du travail de botteur depuis son arrivée avec les Bleus même s'il a seulement été utilisé pour les bottés de précision.

Ménard-Brière était censé tester sa blessure à l'entraînement de mercredi. Bref, on aura une meilleure idée de l'identité des botteurs des deux équipes lors de la période d'échauffement, samedi.

Le receveur Philip Enchill et le secondeur Alex Cromer-Émond n'ont également pas terminé la rencontre des Bleus face aux Stingers. Maciocia n'a pas voulu s'avancer sur la possibilité de voir les deux hommes en uniforme pour ce match crucial.