Christiane Ayotte ne veut plus perdre son temps à analyser des échantillons de tests antidopage de la LCF. La directrice du laboratoire de contrôle du dopage sportif à l'INRS-Santé à Montréal est déçue que la LCF ne suspende pas ses joueurs lors d'un premier contrôle positif et ne reconnaît pas les suspensions des universités.

« Le problème majeur, c'est qu'il n'y a aucune sanction pour un premier résultat positif, a expliqué madame Ayotte. On nous dit toujours que les moyens ne sont pas ceux de la Ligue de baseball ni ceux de la NFL, mais de là à ne rien faire et ne donner aucune sanction, ça m'apparaît une contradiction. »

Le directeur général des Alouettes, Jim Popp n'a jamais repêché un joueur issu du SIC qui a échoué à un test antidopage à l'université. Il croit cependant que la politique antidrogue de LCF est une amélioration puisqu'il n'y avait aucun test antidopage avant 2010. « La ligue a eu sa part de critique par le passé, car elle n'avait pas de politique antidopage. Selon ce que je vois, la politique marche, mais ce n'est pas mon rôle de commenter. S'il y a des choses à changer, ce sera à la Ligue et à l'Association des joueurs de décider. »

Pour ce qui est des joueurs, ils croient que la LCF montre un mauvais exemple et ils aimeraient une sanction plus sévère à la suite d'un premier test échoué. « Personnellement, j'ai tout le temps prôné et je préfèrerais une rigidité, a soutenu Luc Brodeur-Jourdain. Peu importe quelle drogue serait testée, ou même des drogues sur prescription. C'est important d'avoir la ligue la plus pure possible. »

« Je ne peux pas croire que des étudiants athlètes qui se dopent avant le camp d'évaluation se fassent prendre et qu'il n'y ait aucune sanction contre eux, a ajouté Samuel Giguère. On peut prendre l'exemple du gars de Concordia l'an dernier, qui a joué 12 matchs et qui a été repêché en 1re ronde malgré ça. Ce n'est pas l'image qu'on veut montrer aux plus jeunes. »

En terminant, notons que la Ligue canadienne et l'Association des joueurs ont déjà eu des discussions afin de modifier la politique antidopage concernant les joueurs universitaires canadiens.