Texte tiré du site Bulletin sportif consacré au sport étudiant.

Il a été inscrit dans six écoles différentes depuis sa sortie du secondaire et il a dû revenir à la case départ à de nombreuses reprises. Mais parce que le basketball c’est sa vie, il est encore assis sur les bancs d’école avec un plan et des options. Portrait d’un homme qui n’a pas voulu renoncer à ses rêves, Frantson Démosthène.

Nous sommes à la fin de l’été 2015. Caché dans les toilettes du restaurant La Cage aux Sports où il travaillait comme « busboy » depuis son retour à Montréal, Frantson Démosthène, 21 ans, termine une conversation avec Jacques Paiement jr. L’entraîneur-chef du club de basketball du Rouge et Or de l’Université Laval veut le voir dans cinq jours. C’est sa chance de retourner sur le court, de pratiquer son sport, de reprendre là où il avait laissé. C’est que Frantson n’a pas pris le chemin le plus court. Sa passion est plus grande pour le ballon que pour ses crayons.

Né en Haïti, il a quitté sa terre natale et sa mère pour Montréal à l’âge de 6 ans afin d’y rejoindre son père. Sa mère voulait lui offrir de meilleures opportunités.

Plein d’énergie, les professeurs du jeune Frantson voulaient qu’il fassent des activités. Il a commencé en faisant de la musique. Il a d’ailleurs joué de plusieurs d’instruments, dont le saxophone et la batterie. Mais il lui en fallait encore plus.

La naissance d’une passion

Un jour, en 5e année du primaire alors qu’il fréquente l’école Marie-Favery dans le quartier Villeray, un certain Jean-Claude Alcindor (Le magazine L’Actualité avait parlé de lui en 2008, le surnommant le « père » du basketball à l’école secondaire Georges-Vanier) vient parler aux jeunes de son camp de mini-basket. Intéressé, mais sans plus, le jeune Frantson se lève après l’allocution de M. Alcindor et ce dernier remarque immédiatement sa grande taille. Il s’est approché de lui et l’a personnellement invité à se joindre à son équipe pour participer au tournoi l’été suivant. Pourquoi pas, se dit Frantson?

C’est en constatant qu’il se débrouillait bien grâce à ses qualités athlétiques que Démosthène a fait ses premiers dribles et qu’il est tombé en amour avec le jeu. Un amour qui allait lui dicter ses choix futurs.

La suite des choses s’est logiquement déroulée à l’autre extrémité du parc Villeray, à l’école secondaire Georges-Vanier. Là-bas, il a appris les bases du basket et a continué à développer sa passion. Toutefois, c’est au détriment de ses études. Ses notes ont régressé au point de devoir faire sa 2e secondaire trois fois.

C’est à l’amorce de cette troisième occasion qu’une professeure de sciences et mathématiques, Madame Müller, l’a pris sous son aile. « Madame Müller est une vraie belle-mère pour moi. Je lui parle encore aujourd’hui. Ma famille étant en majorité en Haïti, ses filles sont devenues comme mes soeurs », nous raconte Frantson avec admiration. « Elle voyait que j’étais assez intelligent pour réussir mes cours, mais que je n’y mettais pas les efforts nécessaires. Grâce à elle, j’ai pu rattraper mon retard et j’ai finalement fait mes secondaires 2 et 3 en une seule année. »

Frantson avec Madame Müller après un match du Rouge et Or

À partir de la 3e année du secondaire, Frantson est entraîné par une autre des personnes qui ont encore une grande influence dans sa vie, Coach Ralph Olin. Celui-ci l’a beaucoup aidé à se développer en tant que joueur pendant ses années au niveau juvénile où il a d’ailleurs aidé son équipe à remporter un championnat provincial. Il a également été son entraîneur au sein d’Équipe Québec avec qui il a vécu une formidable expérience en se rendant notamment en Colombie-Britannique pour le championnat canadien U15 où l’équipe avait terminé 3e.

Les débuts au niveau collégial

Puis est arrivé le passage vers le niveau collégial. Après son secondaire 5, il manquait encore deux cours à Frantson pour obtenir son diplôme, il est donc allé à l’école des adultes cet été-là en plus de jouer au football avec l’organisation des Hornets de Sun Youth, où ses qualités athlétiques le servent bien encore une fois.

Il ne savait toujours pas où aller. Le basket l’intéressait bien sûr, mais le football aussi. C’est Coach Ralph Olin qui l’a aidé dans ses démarches en lui ouvrant les portes du collège Montmorency. La réputation des Nomades n’est clairement plus à faire dans l’univers du basketball à la grandeur du pays. Frantson s’était bien laissé tenter par le collège Maisonneuve, mais Coach Ralph a fait comprendre à Frantson qu’il avait ce qu’il fallait pour évoluer en D1 avec Montmorency.

En septembre 2011, il est donc inscrit au DEC en sciences humaines et se met à travailler avec Coach Marc-Olivier Beauchamp. À 7h le matin, il était au gymnase pour améliorer son jeu et faire de la musculation. Sa première saison se passe assez bien et l’équipe s’incline par un seul point en quart-de-finale face aux Cavaliers de Champlain St-Lambert.

Frantson Démosthène porte le #10.

La suivante se passe encore mieux. Frantson est nommé sur la 2e équipe d’étoiles de la ligue collégiale D1 et les Nomades se rendent en grande finale. Mais encore une fois, les Cavaliers se dressent sur leur chemin. « Une défaite crève-coeur », se souvient Frantson. Mais ce ne sera pas ce qui lui fera le plus mal. « Au niveau académique, ça n’allait pas du tout. J’ai coulé mes cours et j’ai finalement été suspendu par le collège. Il n’y avait rien que je pouvais faire, il fallait que je passe mes cours, sinon pas de basket pour moi. Et comment j’allais annoncer ça à mon père? »

De nouveaux départs

N’acceptant pas l’idée qu’il ne pourrait pas jouer au basket, Frantson a évalué ses options. L’ouverture s’est présentée lorsque la Cité collégiale d’Ottawa a créé son programme de basketball. En quittant le Québec et en s’inscrivant en Technique policière, il allait pouvoir jouer. Du moins, c’est ce que son entraîneur avait expliqué à son père. Ce même entraîneur qui était venu le chercher en camion, lui et trois autres gars de Montréal, pour aller tenter sa chance dans la capitale canadienne. Arrivé là, on lui a toutefois annoncé que son dossier académique posait problème et qu’il allait devoir se mettre à niveau pour avoir le droit de jouer au basket.

Frantson nous raconte : « J’étais maintenant seul à Ottawa, les autres pouvaient jouer et moi pas. C’était très, très difficile. En plus, le prix des cours avait augmenté et je n’avais plus les moyens de tout payer. Je me sentais perdu et j’ai fini par faire une dépression. Ça a duré un an et demi. J’ai alors pris la décision de retourner chez mon père à Anjou. C’était le retour à la case départ pour moi. »

Travaillant à la Cage aux Sports, Frantson a tout de même gardé contact avec ses amis. Un de ceux-là est Antoine Beaumier, ancien coéquipier à Montmorency. En discutant un soir avec Beaumier durant sa pause, il lui raconte qu’il s’ennuie du basketball. C’est alors que l’ailier du Rouge et Or de l’Université Laval lui explique qu’il peut entrer directement à l’université maintenant qu’il a 21 ans. Beaumier propose d’organiser une rencontre avec son coach. 10 minutes plus tard, l’entraîneur Jacques Paiement jr. le rejoint. Frantson court se cacher aux toilettes pour le rappeler.

Voulant sortir de Montréal où plus rien n’allait, il s’est assis avec son père qui, ne sachant plus quoi lui répondre et voyant bien que son rêve de basket était toujours présent, lui a simplement dit : « Fais ce que tu veux! » Ne faisant ni une, ni deux, Démosthène est embarqué dans un autobus pour visiter le PEPS. « Le gym venait d’être refait à neuf, c’était wow! J’avais l’impression d’être dans une installation de division 1 de la NCAA. »

La visite s’est faite en septembre et à la fin novembre, Frantson était installé à Québec avec comme colocataire son vieil ami Antoine Beaumier. Mais encore une fois, son dossier académique allait refaire surface. Démosthène allait devoir passer quatre cours de cégep en une session pour avoir le droit de jouer. Il s’est donc inscrit en janvier au cégep Garneau. Encadré par son coloc, il comptait mettre toutes ses énergies pour réussir ses cours. Et pendant ce temps, il participait aux entraînements du Rouge et Or où les joueurs l’avaient bien accueilli.

Sauf qu’à la fin de la session, quand les résultats sont arrivés, il avait coulé un cours. « J’ai essayé de parler au prof, mais il ne voulait rien savoir de me faire passer. »

Le déclic

Durant l’été qui a suivi, Frantson a participé avec les joueurs du Rouge et Or à une ligue semi-professionnelle. Et l’équipe a remporté le titre. À la clé, une invitation pour aller jouer un tournoi en Chine. Frantson se souvient : « Wow, j’allais aller jouer en Chine. C’était une occasion inespérée. » Sauf qu’il apprend plus tard qu’il ne pourra pas participer au tournoi avec les joueurs du Rouge et Or. « Encore une fois, mon dossier académique m’empêchait d’être éligible. Ça a été un déclic pour moi. Je ne pouvais pas accepter que je ratais une telle opportunité à cause de l’école », nous raconte-t-il.

Ses entraîneurs ne l’ont pas lâché et Frantson a pu s’inscrire en septembre dans un collège privé de Québec, le Campus Notre-Dame-de-Foy où un programme de sciences humaines option sport était donné. Il s’est inscrit à ses quatre cours, a mis tous les efforts nécessaires et les a passés avec des notes inattendues. « En janvier 2016, j’avais le #21 du Rouge et Or sur le dos, un très gros accomplissement. »

À partir de son entrée à l’université, il s’est organisé pour ne plus couler de cours. « L’encadrement académique, le soutien des entraîneurs et des tuteurs a été excellent pour moi à Laval. »

L’université, les Bumblebees et Franck

À l’époque, toute la vie de Frantson à Québec se passe avec ceux qu’il appelle ses frères et qui se sont donné le nom de Bumblebees. Frantson lui-même ne se souvient pas pourquoi le groupe de sept gars de Montréal a choisi de se donner le nom du personnage de Transformers, mais c’est comme ça qu’il parle de son groupe tissé serré. « On faisait absolument tout ensemble. On sortait dans les clubs ensemble, on mangeait ensemble. Tous les jeudis soirs, on allait au Normandin pour profiter de leur promotion des ailes à moitié prix. »

Les Bumblebees : #9 Vladimir Thomas; #7 Yoann Folquet; #11 Charles-André Edorh; #21 Frantson Démosthène; #13 Daniel Mutanda; #22 Joel Muamba; #23 Alain Bernard

« À ma deuxième saison à Laval, ma première complète, il nous manquait un « big man » et comme ma force était le jeu défensif et que j’étais très actif, on m’a donné ce rôle. Ça m’a permis d’avoir les minutes de jeu que je voulais et de développer ma force au rebond. À la fin de la saison, on a perdu en 1/2 finale contre McGill, mais j’ai été nommé sur la première équipe d’étoiles. »

Durant l’entre-saison, Frantson s’est mis à s’entraîner avec Franck Ahyi-Sena via l’organisation « We different » que deux de ses amis avait lancée. Franck venait de France et en parlant ensemble, Frantson lui a partagé son désir d’un jour faire carrière chez les pros. Franck lui a alors suggéré de travailler sur son tir, sa prise de décision et sa façon de se démarquer. Et à partir de là, les deux hommes ont travaillé ensemble chaque jour durant d’innombrables heures.

« Nos entraînements à l’université se déroulaient de 19h à 21h. Après, je retournais au gym avec Franck pour travailler de 22h à minuit et parfois plus. Un soir, après un match contre l’UQAM qui s’était terminé vers 22h et où je n’avais pas aimé ma performance, nous sommes allés au gym et nous avons travaillé jusqu’à trois heures du matin. Le lendemain, j’étais tellement épuisé que j’ai connu probablement mon pire match en carrière, mais ça valait la peine », relate-t-il en riant.

Un ultimatum qui change les plans

En 2017-2018, Frantson était un vétéran au sein de la formation du Rouge et Or et il continuait de jouer son rôle de centre, même s’il n’était pas le plus costaud pour cette position. À la fin de la saison, il était à nouveau nommé sur la première équipe d’étoiles se hissant au premier rang du circuit universitaire au chapitre des rebonds pour la deuxième année consécutive. Il a également terminé au premier rang pour le nombre de vols de balles, 2e pour le % de réussite sur ses lancers et 3e pour le nombre de points par match. Son travail a également été couronné par le titre de joueur défensif de l’année. Malheureusement, le parcours de l’équipe s’est terminé en 1/2 finale face aux Stingers de Concordia.

À la fin de la saison, Frantson et son entraîneur-chef Jacques Paiement jr s’assoient pour discuter. Frantson avait envie de se développer de manière à pouvoir faire sa place chez les pros. À 6’4, il savait qu’il ne pourrait jamais percer en tant que « 5 ». Mais son entraîneur ne voyait pas les choses du même oeil. L’équipe allait gagner avec Frantson dans cette position et le système de l’équipe passait avant la volonté personnelle des joueurs dans l’esprit du coach. Frantson nous explique : « Je pense que Jacques n’a pas compris mon idée. Je trouve dommage qu’il n’ait pas compris mon projet. Je voulais me développer pour aller jouer pro. Malheureusement, il a fini par me donner un ultimatum. C’était all-in avec le système ou j’allais devoir quitter. Dans ma tête, ça ne se faisait pas de me placer dans cette situation après ce que j’avais fait pour l’équipe. »

Démosthène n’a pas pris sa décision immédiatement. Après tout, en quittant, il allait devoir renoncer à sa bourse d’étude et passer un an sans jouer. Il a alors parlé à tout le monde à commencer par ses frères les Bumblebees, Coach Olin et Madame Müller. C’est sa conversation avec Coach Olin qui a fait pencher la balance. Celui-ci lui a fait voir les avantages et les inconvénients de chaque option. « À la fin, la décision est venue de moi. Ralph m’a simplement fait réfléchir par moi-même et la réponse est devenue évidente. » Restait à l’annoncer à ses frères et son coach.

Coach Ralph Olin

« On s’est retrouvés, les Bumblebees, et je leur ai expliqué la situation. Ils m’ont écoeuré un peu et on a ri, mais parce que ce sont mes frères, ils ont compris et savaient que c’était ce que je voulais. » Il est ensuite allé annoncer sa décision à Coach Paiement. Encore une fois, Frantson se retrouvait sur une case départ. « Sauf que cette fois, j’étais prêt à ça. »

En parlant avec Franck, le projet de devenir pro s’est mis à prendre de plus en plus forme. « Franck m’avait dit un jour que s’il me présentait à ses contacts, il allait falloir que je sois au sommet de ma forme. Je ne devais pas lui faire honte. » Continuant de s’entraîner avec Franck, il finit par entrer en contact avec un entraîneur et commanditaire à Lyon. Quelques semaines plus tard, à la fin juillet, Frantson a son billet d’avion pour la France et il s’envole en compagnie de son ancien coéquipier du Rouge et Or Daniel Mutanda, qui a également quitté l’équipe.

L’équipe de Lyon jouait en N3 et s’apprêtait à monter en N2. Au bout de deux semaines inoubliables là-bas, l’équipe était prête à lui offrir un contrat. « Ça y était, mon rêve se réalisait. J’allais jouer professionnel au basketball. Mon appartement était choisi et les joueurs allaient prendre soin de moi », nous raconte-t-il avec fierté.

Lors de son bref passage chez les pros

Des problèmes de visa dus à un dossier mal préparé l’ont toutefois empêché de faire son entrée au sein de sa nouvelle équipe en septembre. Il est alors entendu que Frantson tentera sa chance en janvier pour soumettre une nouvelle demande et rejoindre ses coéquipiers à la mi-saison. Entre-temps, Frantson qui est toujours installé à Québec agira à titre d’assistant à l’entraîneur Alex Katahwa pour l’équipe masculine de basket à Ste-Foy.

En janvier 2019, le commanditaire de l’équipe de Lyon recontacte Frantson et lui demande s’il est prêt à venir et s’il se sent à l’aise d’intégrer l’équipe en plein milieu de la saison. La décision est alors prise de repousser le plan à l’été 2019. Le reste de la saison, Frantson a continué de travailler avec le cégep Ste-Foy en plus d’aller voir des matchs du Rouge et Or. Il a beau être en paix avec sa décision, il s’ennuie du terrain.

De retour chez lui

Il parle alors à quelques personnes pour évaluer ses options. L’idée de retourner à l’université pour compléter ses deux saisons d’admissibilité restantes tout en étudiant lui plaît, mais il ne veut pas avoir à se prouver à nouveau. Même si des ouvertures sont bien réelles avec des gros programmes en Ontario dont Ryerson, il finit par ramener son choix entre Bishop’s et l’UQAM. Après avoir discuté avec les deux coachs, Frantson tranche pour l’UQAM. « J’ai aimé ma discussion avec Mario Joseph. J’ai aimé qu’il veuille me parler et me connaître avant d’accepter de me prendre dans son équipe. »

Après une saison sans jouer, Frantson Démosthène allait retourner dans le circuit universitaire du RSEQ, chez lui à Montréal. Détenteur d’un certificat en science de l’éducation de Laval, il s’inscrit au certificat en intervention psychosociale à l’UQAM. « En quittant Laval, je me suis dit que j’allais absolument devoir continuer de passer tous mes cours. Je ne voulais pas que les gens puissent dire que j’avais quitté le Rouge et Or à cause de mes notes. L’école est devenue aussi importante que le basket pour moi. »

À sa première saison avec les Citadins, Frantson Démosthène a dû s’adapter à son nouveau rôle. Aux dires de son entraîneur Mario Joseph : « Ça lui a pris environ une demi-saison à vraiment trouver ses repères. Auparavant, il avait eu un rôle beaucoup plus défensif. Avec nous, il continue d’être celui à qui on peut donner des missions défensives spécifiques, mais il a un rôle plus complet. C’est un bon leader par tout le travail qu’il met sur son jeu. Par contre, il doit savoir ralentir à certains moments parce qu’il est très intense et se place parfois dans le trouble avec ses fautes. »

Après ses premiers matchs pré-saison avec les Citadins, Frantson n’allait pas très bien. « Je me sentais perdu. J’ai eu une bonne discussion avec les entraîneurs et le psychologue de l’équipe. Je me mettais tellement de pression à vouloir tout faire, mais Coach Mario m’a fait comprendre que je n’avais pas à être le Michael Jordan de l’équipe. Ça m’a réveillé et la confiance a repris par la suite. »

La saison s’est somme toute bien déroulée pour Frantson et ses nouveaux coéquipiers. Malheureusement, les Citadins se sont inclinés en finale provinciale quand Joany Castor Thadal des Gaiters de Bishop’s a enfilé un panier de 3-points avec deux secondes à jouer au match pour se sauver avec le titre par la plus petite des marges. Frantson a tout de même terminé au 2e rang du circuit pour les rebonds, 9e pour les tirs bloqués et 11e pour la moyenne de points par match ainsi qu’une place sur la 2e équipe d’étoiles du circuit.

Le revanche qu’il souhaitait prendre cette année devra attendre, COVID oblige. Mais Frantson continue de s’entraîner comme il le peut. « Je me garde en forme en m’entraînant avec mon ami le boxeur Yves Ulysse. J’adore m’entraîner et il m’aide énormément sur le plan psychologique en ce moment. »

L’histoire de Frantson Démosthène comme celle de la plupart des athlètes d’élite en est une de passion, de résilience et de persévérance. Éventuellement, après son parcours universitaire et l’obtention de ses diplômes, la voie du basket professionnel demeurera son objectif. Mais il sait aussi qu’il aura désormais les outils pour aider d’autres jeunes dans leur parcours. Ayant travaillé comme intervenant dans des centres jeunesse en plus d’avoir prononcé de nombreuses conférences pour raconter son histoire, il travaillera éventuellement auprès des jeunes.

Frantson est particulièrement fier d’avoir été invité par madame Müller pour parler de son parcours à ses élèves. Il a aussi été invité à remettre les prix sportifs lors du gala de l’école Georges-Vanier, des événements qui, de son propre aveu, lui ont donné beaucoup de motivation dans sa réussite.

Lorsque vous irez assister à un match de basketball universitaire impliquant les Citadins l’an prochain, j’espère qu’en voyant l’énergique #11 se démener contre les meilleurs éléments offensifs de adverses, vous vous rappellerez que cette passion lui a permis d’être aujourd’hui un diplômé universitaire.