Texte tiré du site Bulletinsportif.ca consacré au sport étudiant

La pandémie de COVID-19 n’a plus besoin de présentation. Ça fait maintenant un an que la population ne vit qu’à travers son spectre. Tout le monde en a subi les contrecoups d’une manière ou d’une autre. Mais il y a un groupe qui arrive difficilement à avoir sa voix au chapitre depuis tout ce temps et ce sont les jeunes sportifs. Le gouvernement doit faire preuve de plus qu’une simple ouverture, il doit agir concrètement.

Vendredi le 12 février sera une date à inscrire au calendrier. Sports Québec et le RSEQ auront enfin droit à une audience directe avec un haut dirigeant de la Santé publique. À noter qu’un représentant de la Direction du sport, du loisir et de l’activité physique y sera également.

Le Dr. Richard Massé, conseiller médical stratégique à la direction générale de la Santé publique aura donc l’occasion d’entendre de vive voix les responsables de ces organismes. Ceux-ci feront alors part des enjeux du sport en période de confinement et des moyens qu’offre le sport pour contribuer à contrer la pandémie ainsi que des enjeux évidents sur la santé physique et mentale.

Le Dr. Massé est loin d’être un simple émissaire envoyé pour donner l’impression qu’on démontre une ouverture d’esprit. Du moins je l’espère sincèrement. Médecin spécialiste en santé communautaire, il est l’un des conseillers principaux du Dr. Arruda et a déjà occupé le poste de directeur de la santé publique ainsi que celui de pdg de l’Institut national de la santé publique du Québec.

La rencontre a lieu à la demande du milieu sportif. Jusqu’à maintenant, les communications se sont limitées à des échanges d’informations et de préoccupations. Pourquoi ce fut si long avant d’établir ce contact direct? Je me l’explique très, très mal. Avons-nous réellement besoin de revenir sur toutes les incohérences qui ont eu un impact gigantesque sur le milieu sportif au Québec depuis le printemps 2020? Et j’insisterai particulièrement sur la façon dont on a géré (ou pas) le sport scolaire, collégial et universitaire.

J’ai écrit plusieurs articles à ce sujet. Ne vous gênez pas pour aller les lire ou les relire. En voici quelques-uns :

En gros, rappelons-nous que les fédérations sportives ont été laissées à elles-mêmes pour trouver des solutions et mettre en place des protocoles médicaux (et non sportifs) sans en avoir l’expertise. On a également permis au sport associatif civil d’organiser des matchs alors qu’on a interdit au sport étudiant de le faire. Pourtant, les écoles fonctionnaient déjà avec les concepts de bulles. Et lorsqu’on a finalement ouvert un peu le jeu, il était devenu trop tard pour tout le monde, la crise ayant repris de plus belle.

Depuis la rentrée scolaire, le sujet du sport a pris beaucoup de place dans la population, mais pratiquement jamais n’a-t-on entendu le gouvernement adresser directement le problème en public. Et ce n’est pas faute de s’être fait poser des questions à l’Assemblée nationale par les députés Enrico Ciccone (PLQ) et Méganne Perry Mélançon (PQ).

Les notes baissent, la santé mentale de nos jeunes est sérieusement affectée. Pourtant on sait que le sport – et j’ajouterai les arts – a un effet connu et reconnu sur la qualité de vie des gens.

À ce sujet, je comprends que la Ministre Isabelle Charest n’a pas les coudées franches pour agir et parler. Étant ministre déléguée sous la gouverne du Ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, ce dernier est responsable d’établir les priorités et de communiquer les messages officiels. Je ne suis pas gêné de dire qu’il a fait un mauvais travail en n’accordant pas assez de marge de manoeuvre à sa collègue pour faire avancer les dossiers sportifs.

Qui plus est, Sports Québec, le RSEQ, l’INSQ, les fédérations sportives et les établissements d’enseignement ont dépensé des tonnes d’énergie et de ressources pour réfléchir et proposer des solutions afin de permettre aux jeunes athlètes de bouger. Pas seulement pour leur dire d’aller faire du jogging ou de se lancer dans une série de jumping jacks dans leur salon. Non, pour organiser les espaces sécuritairement, préparer des programmes d’entraînement spécifiques, garder les étudiants-athlètes motivés. Mais tous ces efforts restent sans réelle réponse parce que la Santé publique n’a pas voulu prendre le temps d’écouter.

Qu’est-ce que ces gens attendaient pour accorder une attention à ceux qui travaillent chaque jour à garder nos jeunes en santé physique et mentale? On me dira qu’il vaut mieux tard que jamais et j’en suis. Mais dans ce cas-ci, c’est insuffisant.

Le sport et l’activité physique en général ne sont pas qu’un simple passe-temps. Ce sont des piliers d’une population forte. Tant qu’on continuera de gérer notre sport comme nous le faisons, il faudra vivre avec les problèmes de santé qui en découlent. Mais on aime trop souvent prendre les problèmes en aval plutôt qu’en amont.

La pandémie l’a prouvé hors de tout doute, le sport chez les jeunes doit être une priorité nationale. Je sais que Sébastien Proulx du PLQ avait lancé la Politique de l’activité physique du sport et du loisir en 2017. Bien qu’on travaille toujours avec ces priorités au gouvernement, est-ce qu’on peut penser qu’aux plus hauts niveaux, ce ne sont quand même pas des sujets d’une importance majeure? J’imagine que poser la question c’est y répondre. D’ailleurs, le fait que le sport n’ait pas son propre ministère en est certes une autre preuve.

Voyons maintenant ce qui ressortira de la rencontre à venir. Et surtout quand sera-t-on prêt à bouger concrètement? Après la relâche? À suivre…